- Les Gravures Rupestres du Site de KAYA-KAYA -

- Création de la Page : Septembre 2009

• Bien que peu ou pas connues, il existe au GABON de nombreuses gravures rupestres très anciennes. Certaines, comme les sites du Parc National de La LOPÉ sont facilement accessibles. D’autres, comme celles de Kaya-Kaya, près de Franceville, sont beaucoup plus difficiles à atteindre. Mais ces gravures représentent un passé riche du patrimoine historique du GABON, dont certaines, suivant les spécialistes qui les ont étudiées, sont certainement contemporaines de l'Age du Fer dans l'ouest de l'Europe.

• Accès en pirogue au site des gravures rupestres de KAYA-KAYA, à partir de Franceville. Environ 1h de pirogue, puis plus d'une demi-heure de marche.



Paysage de savane et de Forêt Galerie proche de KAYA-KAYA :




Carte de Situation des Principales Gravures Rupestres :




Carte du Trajet en Pirogue vers le site de KAYA-KAYA :



• Sur la carte ci-dessus on peut voir le trajet en pirogue (tacet violet en points GPS sur une carte géo-référencée) de couleur violet qui va de Franceville, jusqu’à une zone proche du point GPS que nous avions.



Carte Marche d’accès au Site de KAYA-KAYA :


• La carte ci-dessus a été réalisée en mettant en superposition une carte obtenue sur GoogleEarth avec un agrandissement maximum, et une carte du tracé GPS reporté sur une carte géo-référencée. Elle montre l’arrivée en pirogue, ainsi que la recherche d’un débarcadère permettant d’accoster au rivage.

- Le Matériel Photo :

• Toutes les photos ont été réalisées avec le matériel suivant :
---- Appareil CANON EOS 5D MK II avec zoom CANON 28/300 mm F3,5-5,6L IS USM
---- Les macros ont été faites avec un appareil CANON EOS 50D avec les objectifs CANON 100 mm F5,8 Macro USM et 65 mm MP-E F2,8 1-5x.
---- Flash CANON Speedlite 580 EX II




- Le Trajet :
• De Franceville, on atteint le site de KAYA-KAYA en descendant le fleuve sur plus de 25 km, et en marchant en direction du point GPS de repère.

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FRANCEVILLE -> Débarcadère : 25 km en pirogue, soit 1h 10’
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Débarcadère -> Site des Pétroglyphes : 1 300 mètres, soit 35’ de marche.


- La Re-Découverte :
• Au départ, nous n’avions qu’un point GPS que nous avions obtenu par une personne d’une précédente mission qui avait eu lieu plusieurs années auparavant. Reporté sur mon GPS, il m’a permis de m’approcher au plus près du lieu.
Nous sommes partis d’un débarcadère à Franceville, où nous avions loué une pirogue de 6m en fibre de verre, équipée d’un moteur de 40 CV. Nous avons donc commencé à descendre le fleuve MPASSA, puis au sud de Franceville, nous sommes arrivés à la confluence de ce fleuve et de l’OGOOUE. A cet endroit, le fleuve passe d’une centaine de mètres à plusieurs centaines de mètres de large.
Les rives sont recouvertes de végétation avec des lianes pendantes, créant un mur végétal impressionnant. A seulement 3 dans cette pirogue, nous avançons rapidement. En seulement, un peu plus d’une heure (1 h 10), nous atteignons l’endroit du fleuve qui se rapproche le plus de notre point de repère sur mon GPS. On voyait le point se rapprocher de nous, jusqu’à n’être qu’à seulement 900 m à vol d’oiseau du fleuve.

Le plus difficile à ce moment-là va être de trouver un endroit où accoster. En effet, les gravures sont dans un lit de rivière qui se jette dans le fleuve Ogooué, et en dehors de la saison sèche, l’eau emprunte cette voie de passage et recouvre les rochers ou plutôt les rend difficiles d’accès. On ne peut donc apercevoir les gravures qu’à la saison sèche. Ceci explique aussi la rapide dégradation des pétroglyphes.

En fin de saison sèche, le niveau d’eau du fleuve a très largement diminué, puisque le niveau est descendu de plus de 2,5m, voire même 3m. Les berges montrent aisément cette limite de niveau haut des eaux, en découvrant sur plus de 3m de hauteur, la terre. Des racines tiennent par endroit la terre. A d’autres endroits on trouve des falaises de rochers. On sait que dans cette région, nous sommes dans une mosaïque de savanes et de forêts galeries. Sur le bord du fleuve, la forêt ne fait pas plus de 15 à 20 mètres. Mais le gros problème, est d’accoster.
Nous allons donc longer à plusieurs reprises la rive droite du fleuve, pour essayer de trouver une zone propice à sortir de la pirogue. Finalement, nous trouvons un gros arbre tombé à l’eau, qui nous sert de ponton d’amarrage.

Nous amarrons donc la pirogue et nous commençons la marche. A cet endroit-là, nous traversons aisément les 20 mètres qui nous séparent de la savane. Quelques ananas sauvages et quelques arbustes nous séparent de l’herbe. En cette période, fin septembre, les pluies n’ont pas encore commencées, et l’herbe n’est pas très haute, sauf par endroit. Nous avançons donc dans des herbes de 1m de hauteur qui nous permettent de voir aisément les forêts galeries qui nous entourent de chaque côté. Au sommet d’une colline, nous apercevons un petit lac où des pécheurs relèvent un filet. Puis je m’aperçois que le point de repère se perd sur notre gauche. Nous décidons donc de d’obliquer à gauche et de pénétrer dans la forêt.

Le tracé en blanc sur la dernière carte ci-dessus, montre le retour, où toutes nos hésitations, nos allées et retours ont été gommées. On s’est aperçu, après avoir trouvé les rochers, qu’il suffisait simplement de contourner la forêt par le nord pour revenir vers le point de repère. Mais au départ, nous ne le savions pas. C’est pourquoi nous allons nous enfoncer dans cette forêt qui fait environ 200 mètres de large. Nous allons mettre plus de 30 minutes à la traverser. A l’intérieur, pas de difficultés, mais à la sortie, sur plus de 15 à 20 mètres, cette zone de lisière entre la forêt et la savane, permet à des arbustes et des hautes herbes de proliférer. Zone difficile où nous avançons seulement à la machette en gagnant chaque pas. Une fois dans la savane, nous avançons vers notre point de repère et à notre grande surprise, le point nous indique un lieu au milieu de la savane où il n’y a rien !


Il est très vraisemblable que le point que nous avons, corresponde à des mesures faites avec un GPS, il y a plus de 20 ans. Depuis on a fait beaucoup de progrès, mais à cette époque, il était impossible de prendre une mesure sous la forêt.
Nous marchons vers la forêt proche. Nous descendons vers le creux d’une vallée, au milieu de la forêt et nous tombons sur un lit de rivière à sec. Nous le remontons, et à 200m environ, nous trouvons des énormes rochers qui se rapprochent de la photo que nous avions.
Nous venons de tomber par hasard, sur les pétroglyphes. La zone de recherche n’était certes, pas très grande, mais il nous a fallu beaucoup de chance d’y tomber dessus.
J’ai mémorisé aujourd’hui le point GPS précis et nous pourrons retrouver aisément les gravures dans le futur.

La forêt traversée est intéressante par les insectes qu’on y trouve, ainsi que les innombrables lianes, dont certaines torsadées, sont magnifiques. Le retour a coïncidé avec l’arrivée massive de petites
abeilles Melipones, qui sont des petites abeilles sans dard, donc inoffensives, mais désagréables. Elles s’insinuent partout, dans les oreilles, sur la peau, au coin des yeux. Elles appartiennent à l’ordre des Hyménoptères, comme les abeilles et les fourmis.

- Les Pétroglyphes :
• Les rochers se trouvent donc au milieu d’une forêt galerie, dans un lit de rivière, qui est à sec en saison sèche. Des populations vivent encore près de cet endroit, mais peu de gens semblent en connaître l’existence. On est proche des anciens villages de MBAYA et de KAYA-KAYA, d’où le nom de ces gravures. Dans la savane, on aperçoit depuis une hauteur, la zone de l’aéroport de Mvengué.

Plusieurs rochers comportent des gravures formant des losanges, des anneaux circulaires ou elliptiques, ainsi que des figures difficilement interprétables, représentant des arcs de cercles.
Le
Rocher 3 est intéressant dans la mesure où il comporte une entaille profonde qui semble avoir été obtenue par polissage.


- Les Poteries :
Sur le chemin du retour, dans la savane qui a été brûlée récemment, nous avons trouvé 2 restes de poteries, que nous avons remis au Musée de Franceville. Les 2 poteries présentent une série de lignes verticales de 3 centimètres environ de long. Impossible de leur attribuer un âge, une datation par le carbone 14 ou par thermo-luminescence serait nécessaire. Ces 2 morceaux, ont été trouvés à 10 mètres l’un de l’autre. Ils appartenaient peut-être à la même poterie. La région semble être d’une grande richesse historique.

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Remerciements : Je remercie Richard OSLISLY, Bernard PEYROT et Bernard CLIST pour m'avoir permis de reproduire les interprétations de ces gravures rupestres qui sont passionnantes, à plus d'un titre.

- Une Plongée dans l’Histoire de ces Gravures :
• Mais remontons un peu en arrière. La personne qui a exploré ce site et en a fait une étude, jusqu’à ce jour non remplacée, est M. Richard OSLISLY. Laissons-le parler.


•• Biographie de Richard OSLISLY :

Richard OSLISLY, est Docteur en Préhistoire Africaine, diplômé de l’Université de Paris 1 en 1992. Il est actuellement chercheur dans l'unité mixte de recherche 208 IRD (Institut de Recherche pour le Développement) et MNHN (Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris), basé à Yaoundé (Cameroun). Il a débuté ses travaux sur la préhistoire gabonaise en 1980 en montrant que les grandes périodes des Ages de la pierre, du Néolithique et de l’Age du fer sont fort bien représentées. Il a découvert près de 2000 gravures rupestres dans la vallée de l’Ogooué. Il est l’auteur de quatre ouvrages sur la préhistoire gabonaise et de très nombreuses publications scientifiques.


•• Histoire d’une Découverte :
L’histoire est publiée avec l’aimable autorisation de son rédacteur, M. Richard OSLISLY, dont la publication en 1993 de sa thèse “Préhistoire de la Moyenne Vallée de l’Ogooué“ peut être retrouvée dans les fonds documentaires de l’ORSTOM. Il est en 2009, chercheur à l’IRD (Institut de Recherche pour le Développement). C’est une contribution monumentale à la compréhension de la préhistoire de la région du Moyen Ogooué (Centrée sur La Lopé), dans laquelle on peut trouver des éclaircissements sur les gravures de la région de Franceville, qui nous intéresse plus particulièrement sur cette page.


... « L’histoire de la découverte de ce site est digne d’intérêt. C’est le géologue J.P. Pfiffelmann qui l’a découvert en 1968, lors de prospections minières. A la même période, le Docteur Andrault, passionné de préhistoire, réalisa une série de clichés photographiques qu’il nous fit parvenir 20 ans après en 1988, à la suite de la parution en 1987 de l’ouvrage “l’Art Préhistorique Gabonais“. L’équipe de recherche “Paléogab“ le redécouvrit en janvier 1989 avec beaucoup de chance, car les données topographiques étaient imprécises, et qui plus est, dans un paysage de savanes et de forêts galeries où tout se ressemble.
Une ancienne piste de prospection reliant les anciens villages de Mbaya et de Kaya-Kaya coupe la rivière Missitigui et c’est à cet endroit, sous la voûte d’une galerie forestière, que gisent des blocs oblongs de grès quartzite. Au bas d’un rapide à polissage, ces rochers portent près d’une trentaine de représentations graphiques, dont certaines sont pratiquement effacées par l’érosion, tandis que d’autres, recouvertes par des dépôts sableux, sont encore relativement bien conservées.
L’étude comparative des clichés de 1968 et de ceux de 1989, révèle la disparition de détails sur certaines gravures. »

•• Quelques éléments pour comprendre :
Toujours suivant R. Oslisly :
... « les gravures ont été obtenues, non par piquetage comme sur les sites de la moyenne vallée de l’Ogooué, mais par incision de la roche au moyen d’instruments pointus : ce sont des gravures incisées profondément par rainurage …»

Les conclusions sont également très intéressantes, dans la mesure où elles apportent quelques voies à explorer pour une compréhension plus profonde de ces gravures :

... «Sous l’entrelacs végétal, ce site montre des gravures d’allure vulvaire voisinant avec de curieux blocs rocheux phalliformes géants. Cette étrange association, retirée dans un lieu très discret, pourrait être en rapport avec un culte de la fécondité. Actuellement, dans cette région, les femmes de certaines ethnies, portent encore des scarifications losangées sur l’épaule, qui sont réalisées, suivant leurs dires, afin de favoriser de nombreuses naissances.
La technique de gravure est celle de l’incision par rainurage de la roche, produite par le va-et-vient d’un instrument pointu et résistant, car le grès quartzite est une roche particulièrement dure.
Instruments métalliques ou de pierre ? Il est difficile de le déterminer, mais signalons pour cette région, un âge du fer reconnu depuis le V ème siècle avant notre ère, et sur ce gisement, les traits d’affûtage du rocher D (repère sur la thèse - non représenté ici), ont été probablement exécutés à l’aide d’instruments de fer.
Kaya-Kaya se différencie des sites de la moyenne vallée de l’Ogooué, par le procédé de gravure mais également par la thématique ; il semble donc ne pas appartenir à la même période.»

•• Une théorie adjacente :
En 2011, j'ai reçu des éléments intéressants de M. Bernard CLIST, qui lui-même a fait une thèse plus récente, en 2004-2005, intitulée : “Des premiers villages aux premiers européens autour de l'Estuaire du Gabon - Quatre millénaires d'interactions entre l'homme et son milieu“. Dans cette thèse on peut trouver quelques éléments intéressants sur le site de Kaya-Kaya.

Je ne reprendrais pas la totalité de sa thèse et de son résumé, mais on peut en extraire les informations suivantes qui sont passionnantes :
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Le site d'art rupestre de Kaya Kaya au Gabon est connu depuis 1968. Il est isolé dans une forêt galerie où passe un petit cours d'eau. Il a d'abord été interprété comme étant lié à des cérémonies féminines. Il est proposé ici de voir dans les gravures une relation directe avec la société secrète masculine Mongala. Le Mongala a officiellement disparu au début du XXe siècle. Sur le site, les jeunes garçons et initiés devaient apprendre à reconnaître les scarifications d'identification du Mongala mais aussi celles des autres sociétés secrètes du même genre : cela explique la diversité des gravures qui renvoient à plusieurs ethnies du Gabon. Enfin, il est proposé que ces oeuvres datent du XIXe siècle. …
… J’ai eu à faire remarquer la rapide usure des gravures sur quelques dizaines d’années depuis l’époque de leur découverte (Clist, 1995 : 192-193). Les gravures de ce site sont donc récentes à l’échelle de l’archéologie, peut-être réalisées au plus tôt au XIXe siècle. …
… Il existe une autre explication fonctionnelle à leur existence : un lien avec le Mongala ou Ongala pratiqué autrefois dans la province et dont quelques survivances existait encore en 1937 (Raponda-Walker et Sillans, 1983
2 : 172; Hee, 1937).

En effet, le Mongala aurait été un animal fantastique habitant les eaux (rivière Missitigui dans laquelle les rochers gravés baignent) : « L’initiation au Mongala, qui comportait des danses et des chants, impliquait tout d’abord l’obligation d’être circoncis, puis celle de subir plusieurs rites de passage. A cet effet, on envoyait les néophytes chercher certaines plantes, la nuit en forêt, afin de les exposer à la peur des fauves et des revenants. On les obligeait à passer la nuit sans feu et sans nourriture et on les faisait se vautrer dans la boue comme des cochons. Des incisions spéciales leur étaient faites au poignet et divers tabous leur étaient imposés. » (op.cit. : 173).
A Kaya Kaya plusieurs de ces points sont réunis : la forêt, l’eau, la boue, l’isolement, des incisions. De plus, Raponda-Walker et Sillans notent des ressemblances dans la forme et la fonction avec d’autres systèmes sociaux, notamment le Mwiri des Eshira (op.cit. : 172) ; or, les initiés du Mwiri sont tatoués au bras gauche au-dessus du coude (op.cit. : 229) selon des motifs qui divergent d’une ethnie à l’autre ; cependant, les signes des Masango sont identiques aux gravures de Kaya Kaya (fig.3, n°1-3). On relèvera que les tatouages Mwiri d’autres ethnies peuvent être vus dans les autres gravures : double et triple traits parallèles des Eschira
, des Mitsogo, des Ivea,, des Obamba (fig.3, n°9-11). Les incisions en V pourraient, elles aussi, renvoyer aux tatouages Obamba (fig.3, n°6). Enfin, le triangle incisé traversé et poursuivi par une ligne droite sur le rocher de Kaya Kaya fait penser aux tatouages Eschira (fig.3, n°4-5) ; la comparaison dans ce dernier cas est moins convaincante.

Par contre ce motif Eschira est l’exacte copie de certains triangles piquetés découverts dans l’art rupestre du moyen cours de l’Ogooué ! J'aurai l'occasion d'y revenir.

Une première recension des tatouages des sociétés secrètes masculines du Gabon oriente le chercheur vers les pratiques du Mwiri, du Ngo (région Franceville), du Mongala (Haut Ogooué), du Yasi (Galwa) (Raponda-Walker et Sillans, 1983). Malheureusement, la documentation disponible semble être assez maigre (Bonhomme, 2006).

La bonne convergence entre la chronologie relative, notre connaissance du Mongala, l’environnement du site, les pictogrammes, et les scarifications du Mwiri apparenté au Mongala, suggèrent que le site de Kaya Kaya aurait été un lieu d’initiation pour les postulants à cette société secrète. Là, dans la nuit, on aurait pu expliquer aux jeunes les signes d'identification utilisés dans les autres ethnies où des confréries similaires au Mongala existaient. Que le site ne soit plus connu des populations actuelles est normal, la société a disparu il y a plusieurs générations. Enfin, l'histoire du Mongala ainsi
que la rapide usure des gravures suggèrent que ces gravures sont bien au plus vieux des oeuvres du XIXe siècles de notre ère.>>

Il suppose donc que ces figures sont plus récentes, du XIX ème siècle tout au plus. Sujet passionnant.






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J’ai fait cette excursion en compagnie de Xavier POURRUT et de Jean-François MOUORI. Xavier m’a aidé dans la récupération des informations concernant le site, et Jean-François, dans la préparation logistique.


• Recherches des Gravures.














• Photographie d’une Araignée.
















Le Site de KAYA-KAYA / Jean-Louis ALBERT / Septembre 2009.


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