- Le Baï de MILOLÉ -

- Création de la Page : Décembre 2010

• Découverte d'une série de Baï et de Salines, près de MILOLE. Ces endroits magiques recèlent des trésors de la faune et de la flore gabonaise. Ces sites sont incrustés dans les concessions de la société CEB (Compagnie Equatoriale de Bois), du groupe Precious Wood, qui en exploite rationnellement le bois. Leur ferme volonté de parvenir à un respect de la nature et à limiter l'impact de l'homme sur la nature, les conduisent à contrôler les accès à leurs pistes bien entretenues. Leur soutien à des ONG proches des animaux est réel. Que mon ami Philippe Jeanmart et la CEB soient ici remerciés pour leur appui logistique qui m'a permis de réaliser cette excursion.

Le PETIT BAÏ :






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Carte de Situation du Baï de MILOLÉ :









Léopard (Panthera pardus) :


• Bien que les léopards soient assez nombreux dans la plupart des forêts du Gabon, ils sont extrêmement difficiles à voir et encore plus difficiles à photographier. La photo ci-dessus n'est pas de moi, mais de mon ami Philippe JEANMART de la CEB (Bambidie, près de Lastourville) que je remercie ici pour son autorisation de l'utiliser. Il s'agit d'un léopard (Panthera pardus). Elle est le fruit du hasard mais aussi d'une opportunité saisie. Les personnes travaillant en forêt voient de temps en temps des panthères, mais le réflexe de sortir un appareil, si on en a un avec soit, et d'avoir quelques secondes d'immobilité de l'animal pour la prendre, sont des instants privilégiés et rarissimes. Cette photo n'est pas facile à faire. Elle a été prise fin décembre 2010, près de Bambidie, le soir.



- Le Matériel Photo :



• Toutes les photos ont été réalisées avec le matériel suivant :
---- Appareil CANON EOS 5D MK II
---- Objectif zoom CANON 28 / 300 mm F3,5-5,6L IS USM
---- Objectif Zoom CANON 24 / 70 mm f2,8 USM
---- Objectif CANON 100 mm f4 IS MACRO USM





- Le Trajet :

•• FRANCEVILLE -> LASTOURSVILLE (Base CEB de BAMBIDIE) : 223 km, soit environ 3h30 de route.

•• BAMBIDIE -> MILOLE Petit Baï (Trajet 1) : 95 km, environ 2h25 de piste.
•••• Marche pour aller au Petit Baï (Marche 1) : 1km, soit 20 minutes de marche.

•• Petit Baï -> MILOLE Saline (Trajet 2) : 22 km, environ 1h15 de piste.
•••• Marche pour aller à la Saline (Marche 2) : 1,5 km, environ 54 minutes de marche à travers la forêt.

•• Saline -> MILOLE Baï de la Cascade (Trajet 3) 12 km, environ 35 minutes de piste.
•••• Marche pour aller vers le Baï de la Cascade (Marche 3) : 1,2 km, environ 40 minutes de marche.

- BAMBIDIE :
• A seulement 40 kilomètres à l'est de Lastourville, se trouve un village champignon qui a grandi au coeur du monde de la forêt. Tous les employés, ouvriers, cadres et logisticiens de la CEB (Compagnie Equatoriale du Bois) du groupe PRECIOUS WOOD, sont logés avec leur famille, à proximité des chantiers d'exploitation du bois. Cette ville sortie du néant il y a plus de 20 ans, possède tous les atouts de n'importe quelle autre ville gabonaise, au milieu de la forêt.

Cette citée sera le point de départ de ma randonnée vers les Baï de MILOLE, que je souhaitais voir depuis longtemps.





- Les Baï :
• Le mot Baï qui est un mot pygmée signifiant prairie, est en fait une trouée à l'intérieur de la forêt. Comme par enchantement, quelquefois on trouve au milieu de la forêt, une vaste étendue complètement dégagée. Une zone herbeuse au milieu des arbres géants. Si on ignore l'origine de ces formations étranges, on sait par contre qu'on y trouve bien souvent des salines. Les salines sont des espaces ou la terre regorge d'éléments minéraux dont les animaux sont friands. Souvent ces prairies sont traversées par des ruisseaux ou rivières, laissant stagner sur le côté, leurs eaux qui s'étendent en de longs marécages. Les animaux, et en particulier les grands mammifères (éléphants, buffles, antilopes, primates, potamochères…) y trouvent des ressources naturelles indispensables à leur santé et à leur équilibre. Sachant qu'on y trouve une grande une grande concentration animale, je souhaitais visiter ces endroits.
J'ai déjà été à plusieurs reprises dans le célèbre Baï de Langoué, où j'avais déjà vu tous ces animaux, mais je voulais absolument explorer ces sites moins connus, mais aussi intéressants. Nous ne sommes qu'à une vingtaine de kilomètres seulement à vol d'oiseau, au sud du Baï de Langoué. Il est probable que les mêmes animaux puissent fréquenter ces endroits relativement proches.


Nous sommes dans la partie nord de la province de l'Ogooué-Lolo, au-dessus de Lastourville. Entre Lastourville et Makokou, complètement au nord, s'étend à perte de vue, une immense région couverte de forêt. Ces forêts sont exploitées entre autre par la CEB, qui suit des programmes bien précis de coupes, respectant des délais de 25 ans avant de repasser sur une même zone et en appliquant des principes particuliers d'exploitation, comme par exemple l'interdiction de couper des Moabis ou autres essences dont les grands animaux dévorent les fruits. Cette région est donc irriguée par des pistes réalisées et entretenues par la CEB. Elles lui permettent d'amener son personnel sur les chantiers, et aussi d'évacuer les troncs débités vers la gare de Lastourville ou MILOLE, pour être ensuite conduits à Libreville par train.

Après avoir suivi la piste principale qui part de Bambidie vers le nord, sur plus de 70 kilomètres, il faut bifurquer sur la gauche pour emprunter une piste plus étroite et moins bien entretenue. C'est une piste secondaire qui n'est plus utilisée. Elle est condamnée par une chaine, dont seuls, les éco-gardes qui campent à quelques kilomètres, ont la clé. Cette solution est absolument indispensable, si on veut pouvoir limiter l'arrivée près des Baï et des Salines, de personnes mal intentionnées. Seuls des personnels WCS (Wildlife Conservation Society) ont accès aux sites, pour faire un suivi régulier des populations animales. Nous allons d'ailleurs, les rencontrer lors de notre arrivée à l'observatoire du Petit Baï.

Près de MILOLE, il y a plusieurs Baï et Salines. Certains sont plus connus et sont fréquentés, car proches des pistes. Par contre il est probable qu'au milieu de la forêt, on ait beaucoup d'autres prairies (Baï) et Salines, qui sont méconnues ou oubliées.



- MILOLE / Le Petit Baï :
La piste que nous suivons sur plus de 20 km, est assez étroite et régulièrement obstruée par des arbres tombés à terre lors de violents orages. Certains sont tombés dans un passé plus ou moins lointain et ont été déjà tronçonnés pour laisser passer les véhicules. D'autres, plus petits sont tombés très récemment, peut-être hier, car notre guide nous informe être passé il y a moins de 10 jours, et ne pas les avoir trouvés à cette époque. Nous sommes forcés de nous arrêter pour découper ces troncs à la machette. Heureusement leur diamètre ne dépasse pas les 20 centimètres, et la tâche est vite achevée. Il n'y a 5 minutes que nous roulons, que nous tombons, au détour d'un virage, sur un céphalophe à dos jaune (Cephalophus silvicultor). Très vite reconnaissable à sa couleur fauve foncée et avec une large tache jaune clair sur le dos. Ces animaux sont très craintifs et il fuit immédiatement à notre arrivée, en rentrant dans la forêt. A plusieurs reprises nous allons voir un animal de la même espèce sur le bord la piste. L'observation, à chaque fois ne durera pas plus de 2 à 3 secondes. C'est extrêmement rapide.
Puis, finalement nous nous arrêtons au bord de la piste. C'est à partir de là que va commencer la marche vers le Petit Baï. il n'est pas très loin, à 1 km à peine. Cela nous prendra seulement une vingtaine de minutes pour déboucher dans une vaste clairière verdoyante de plus de 3 ou 400 mètres de long, qu'on appelle le Petit Baï. Devant nous, un observatoire, sur le côté ouest de la prairie. Les tons vert clairs de cette prairie, se détachent sur la couleur sombre de la forêt qui l'entoure. Sur la droite, un mince ruisseau circule. Au milieu de la prairie, des arbres morts tous les 20 à 30 mètres, soutiennent le ciel. A 10 mètres du sol, et protégés derrière un treillis léopard, les observateurs attendent la journée, que les éléphants veuillent bien venir. Nous sommes en fin de matinée, et nous ne verrons aucun animal.

Nous savons que la période la plus propice pour voir des éléphants est la fin de l'après-midi. En général, la meilleure heure se situe entre 16h30 et la tombée de la nuit, vers 18h30 ou 18h40. Nous resterons en attente 1 heure environ, pour tenir compagnie aux observateurs. Puis nous les laisserons seuls à leur tâche.

- MILOLE / La Saline :
En reprenant la piste, nous rebroussons chemin et empruntons tout de suite après une autre petite piste sur la gauche. Très vite, au détour d'un virage, on tombe à nouveau sur un troupeau d'animaux. Cette fois-ci, ce sont une quinzaine de buffles (Syncerus caffer nanus) qui détalent de la gauche vers la forêt sur la droite. Je suis tellement stupéfait de voir des mammifères énormes de couleur beige très clair, qu'une fraction de seconde, je me pose la question de savoir ce que font des cochons au milieu de la forêt. En fait il s'agit de buffles de forêt, qui étaient vautrés dans un marigot de boue jaunâtre qu'on va voir peu après à l'intérieur du virage. Il s'agit d'un marigot d'eau stagnante au milieu de la terre jaune. Les piétinements répétés des gros mammifères, ont créés un mélange artificiel de boue onctueuse, dans lequel ils se prélassent. Mon étonnement va me prendre quelques fractions de secondes avant que je pense à prendre des photos. Il faut être hyper-rapide, quelles que soit les circonstances. Je prendrais donc en photos, les derniers instants de la fuite des buffles en forêt.

Tout le long de cette vingtaine de kilomètres de piste, nous allons suivre et croiser des dizaines et des dizaines de traces d'éléphants. Certaines sont des traces laissées par des familles de 3 ou 4 éléphants qui vont suivre le bord de la piste sur plus de 2 ou 3 kilomètres. Les pas se croisent puis obliquent sur le côté. On sent sur le talus de plus de 1,50 m de haut, les piétinements des éléphants qui ont dû s'y reprendre à plusieurs fois pour grimper et disparaître en forêt. Les pieds ont glissés dans la boue et ont laissés des saignées de plus de 1 mètre de long. La piste ne sera qu'une succession de ronds de plus de 30 cm laissés par leurs pieds. Quelques arrêts nous permettent de voir aussi parmi ces traces, des empreintes caractéristiques de céphalophe ou de buffles. Plus loin des feces d'éléphants, puis des feces de potamochères, grosses boules de plus de 2 centimètres de diamètres, disposées en tas comme des billes noire sur la terre. L'endroit grouille de vie.

Arrivés au bas d'une pente, après avoir essuyé une pluie assez dense, notre véhicule, bien que ce soit un tout-terrain, n'arrive pas à grimper. Les 4 roues, chargées de boue patinent et nous déportent sur le côté. On va donc laisser la voiture et continuer à pied. Après avoir grimpé la pente, on trouve au sommet, un énorme tronc en travers de la piste. Aucun regret d'avoir laissé le véhicule car on ne serait pas allé bien loin avec lui.

La marche vers la saline est assez brève, moins de 1 h. On débouche cette ensuite sur une prairie parsemée d'arbres. Nous sommes légèrement en hauteur et nous arrivons à l'observatoire. De là, nous surplombons la saline. C'est un rivière large de plus de 10 à 15 m, qui vient de la forêt à droite et s'écoule ensuite lentement vers le fond. De larges plans d'eau sont laissés à l'abandon et constituent la saline proprement dite. des nuées de trace d'éléphants sont dispersées au milieu de tout cela. Nous allons rester quelques temps à l'observatoire, mais nous ne verrons pas d'éléphants. Il est encore trop tôt. Il est à peine 15 heures.

- MILOLE / Le Baï de la Cascade :
Sur la piste menant au Baï de la Cascade, on va apercevoir, de manière furtive, un céphalophe. Peut-être un céphalophe de Peters (Cephalophus callipygus). A peine plus de 30 minutes de piste et ensuite 40 min de marche en forêt pour se rapprocher du Baï. L'heure est déjà assez avancée, et on a réellement l'espoir de voir des éléphants. Sur les derniers 500m, on grimpe sur une colline, qui redescend en pente abrupte vers le Baï. Bien que la pente soit raide, des éléphants sont passés par là et ont laissés leurs empreintes marquées profondément au sol. Leurs pattes se sont enfoncées dans la terre et ont creusées une succession de trous d'une trentaine de centimètres de profondeur. Il a plut récemment, et les trous sont noyés par l'eau de pluie. On saute de bord en bords, pour descendre vers le Baï. Il s'agit d'un vaste méandre de rivière qui s'étale au pied de la colline. Les abords sont des marécages où les pachydermes ont marqués leur domaine. Des myriades de trous laissés par les pattes des éléphants. Le guide qui était une vingtaine de mètres devant nous, nous a fait signe, à plusieurs reprises de ne pas faire de bruit.
Et finalement nous surplombons un bel éléphant solitaire qui se trouve dans une mare en contrebas. Il n'a qu'une seule défense. Nous sommes à 5 ou 6 mètres au dessus de lui, cachés par le feuillage. Nous ne faisons pas de bruit, et nous l'observons, tout en prenant des photos. Une brindille qui craque sous nos pieds, et il lève la tête. Il observe dans la direction d'où vient le bruit. Nous restons accroupis, sans bouger. Il nous regarde, mais ne nous voit pas. Au bout de quelques dizaines de secondes, il reprend son manège. A plus de 100m en amont, un autre éléphant solitaire, est debout au pied de la colline, les pattes dans l'eau. Sa trompe tombe directement dans l'eau. Il souffle. L'eau bouillonne, et un jet gicle sur la surface. Il aspire l'eau et la vase qui contient des sels minéraux, et amène la trompe vers sa bouche. Il recrache l'eau boueuse aspirée plus tôt qui disparait dans son gosier. Il lève la tête, puis laisse toujours la trompe dans sa bouche. Elle fait un demi-cercle pour finir dans sa bouche. Puis il la retire et recommence le manège. On est assez loin, et il ne peut pas nous voir.

Nous restons pratiquement une demi-heure à les observer tour à tour, et à prendre des photos, avant de partir. Même si on a vu beaucoup d'éléphants, ces rencontres sont toujours extraordinaires.


La Saline près du Petit Baï :











Le Baï de MILOLE / Jean-Louis ALBERT / Dimanche 28 Novembre 2010.


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