- Le PARC NATIONAL des PLATEAUX BATÉKÉ SUD -



• Les PLATEAUX BATÉKÉ sont une vaste région s'étendant à l'est de Franceville, dans la province du HAUT-OGOOUÉ. Ils sont centrés sur la ville de LECONI. On les retrouve donc au nord de Leconi, avec le PARC des PLATEAUX BATÉKÉ NORD, centré sur le parc privé géré par la SPB (Société des Plateaux Batéké), et au sud, avec le PARC NATIONAL des PLATEAUX BATÉKÉ qui est intégré à l'ensemble des PARC NATIONAUX du GABON.
Le PARC NATIONAL des PLATEAUX BATÉKÉ SUD s'étend de la rivière M'PASSA jusqu'à la frontière du CONGO.



Le Canyon MBIÉ dans le Parc National des Plateaux Batéké :

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Carte de situation du PARC NATIONAL des PLATEAUX BATÉKÉ SUD :






Quelques Repères Toponymiques des PLATEAUX BATÉKÉ :
• Les Plateaux Batéké désignent toute la région, qui s'étend globalement au sud-est du Gabon et qui continue très largement au Congo voisin. Au Gabon, les Plateaux Batéké commencent bien avant Leconi, en fait juste après Bongoville, en prenant la route venant de Franceville. C'est une zone qui est globalement d'altitude plus élevée, puisqu'on passe en quelques kilomètres de 250 à 500 ou 600m d'altitude. Mais pas partout, car en allant vers le Parc National des Plateaux Batéké on semble descendre d'altitude. Cette région s'étend aussi bien sûr, au Congo.

.... Dans cette vaste région appelée
"les Plateaux Batéké" il a été créé récemment un Parc National des Plateaux Batéké. Celui-ci est au sud de Léconi, et se trouve globalement sur la rive gauche de la Mpassa, qui lui sert de limite. L'autre limite étant la frontière congolaise, à l'extrême sud. L'entrée principale actuelle se trouve près du village de EKOUYI. D'où les difficultés pour y accéder. Actuellement, mis à part des braconniers qui viennent essentiellement du Congo, il n'y a que le PPG (Programme de Protection des Gorilles) qui a une mission permanente là-bas. Dans une base à plus de 1 heure de pirogue, une dizaine de personnes y travaillent : animaliers, vétérinaire, logisticien. Plus des éco-gardes chargés de surveiller le parc et surtout de limiter, autant que faire se peut, le braconnage.
 Ce parc nécessite donc un véhicule tout-terrain et 3 heures de piste en sable depuis Léconi pour atteindre l'entrée du Parc National au sud de Ekouyi. Ensuite il faut posséder une pirogue pour traverser le fleuve au minimum, ou pour pouvoir le suivre et le remonter. C'est un Parc National quasiment inaccessible, ce qui explique sa faible fréquentation.

.... Dans cette même région 
"des Plateaux Batéké" il existe aussi au nord de Léconi, un "Parc des Plateaux Batéké" qui lui, n'est pas National ! (en 2008). Ce parc est une vaste étendue de plus de 20 km de long, entièrement ceinturée par un mur en grillage, avec 3 portes d'accès. A sud, la porte 1, qui est aussi la porte principale d'accès. C'est celle qu'on atteint lorsqu'on quitte Leconi et qu'on prend une des pistes vers le nord. Au nord se trouve la porte 3 qui sort sur le petit village de Yia. Une dernière porte à l'ouest (la porte 2), rejoint après plusieurs kilomètres assez difficiles, la piste qui relie Souba et Kabaga puis Akiéni. 
 Ce parc est privé. Il s'appelle la
"Société des Plateaux Batéké" (SPB) et a pu voir le jour grâce à la volonté d'une personnalité locale. Le fait qu'il soit ceinturé, lui a permis d'introduire des espèces d'Afrique du Sud. On y trouve donc des espèces exogènes, comme des Sprinbocks, des Oryx, des Zèbres, des Bubales, des Impalas et peut-être d'autres espèces moins familières. Ces espèces cohabitent avec les espèces autochtones : Chacal (j'en ai vu souvent), Guib Harnaché, Ntsa (que je n'ai jamais vu) etc …
 Ce
Parc des Plateaux Batéké (SPB) est ouvert au public. Il suffit de payer un droit d'entrée et de prévenir le responsable qui en a la gestion, à Léconi. C'est un immense espace dénudé avec quelques forêts perdues au milieu de la savane. Vers l'ouest, on retrouve une forêt arbustive, et les prémisses de la forêt avant de tomber au bord d'une falaise abrupte qui surplombe un paysage extraordinaire. A perte de vue, sur des kilomètres et des kilomètres, le regard se perd sur une mosaïque de forêt et de savane qui se trouvent plusieurs centaines de mètres en contre-bas. C'est le Belvédère. Dans cette réserve il y a un abri appelé "la Cabane aux Zèbres" qui permet de passer des soirées et des nuits inoubliables.
 Ce Parc est contemporain de la création du
Parc de la Lékédi à Bakoumba, à une époque où la Comilog fermait la station de maintenance de Bakoumba, après la fermeture du téléphérique de transport du manganèse vers Mbinda, au Congo.
La création de cette structure permet de voir aujourd'hui en toute certitude et sans difficulté, des animaux dans leur univers sauvage. Beaucoup de ces animaux se sont très bien acclimatés et ont commencés à proliférer, en particulier, les Oryx. C'est un atout majeur pour le tourisme dans cette région. Avec le Canyon Rouge, c'est le Parc à visiter inévitablement, lorsqu'on est à Leconi.



- Le PARC NATIONAL des PLATEAUX BATÉKÉ en SAISON SÈCHE :

Carte du trajet vers le PARC NATIONAL des PLATEAUX BATÉKÉ SUD :



- Le Matériel Photo :



• Toutes les photos ont été réalisées avec le matériel suivant :
---- Appareil CANON EOS 5D MK III avec zoom CANON 28/300 mm F3,5-5,6L IS USM ou zoom CANON 24/70 mm F2,8.
---- Les macros ont été faites soit avec un appareil CANON EOS 50D, soit avec l’appareil CANON EOS 5D MK III, avec les objectifs CANON 100 mm F4 IS Macro USM et 65 mm MP-E F2,8 1-5x.
---- Flash CANON Speedlite 580 EX II

Bouton Bleu Photos le Parc en Saison Seche 470x52


Bouton Bleu Photos Canyon Mbie 470x52


Bouton Bleu Photos Canyon Oudiki 470x52


Bouton Bleu Photos la Savane OSSERE 470x52


- Le TRAJET :

• LECONI -> Village de EKOUYI : Environ 37 km (Trajet GPS), environ 2 heures de conduite.

• Village de EKOUYI -> Débarcadère Entrée du PARC NATIONAL des PLATEAUX BATÉKÉ SUD : Environ 28 km sur 1heure 30 environ , à 2 heures.

• Trajet total LECONI -> Entrée PNPB SUD : Environ 65 km
Le compteur voiture donne un kilométrage de 61 km au lieu de 65 km avec le GPS. La durée du trajet, à partir de LECONI est de 4 heures environ.

• La piste qu'on prend environ 5 km avant LECONI est une piste en sable. En saison sèche, le sable n'est pas tassé et il y a vraiment beaucoup de sable. Un véhicule tout-terrain 4x4 est absolument indispensable. Globalement, la piste ne présente aucune difficulté majeure.

- Les cartes ci-dessus, montrent la position des PLATEAUX BATÉKÉ, centrés sur LECONI, par rapport au GABON. Nous sommes dans le Sud-Est du pays. Cette région qui s'étale bien au nord de la ville, descend au sud jusqu'à la frontière du CONGO.

- Le PARC NATIONAL des PLATEAUX BATÉKÉ SUD s'étend de la rivière M'PASSA jusqu'à la frontière du CONGO au sud et à l'est. Il continu par la suite à l'est et au sud, profondément dans le pays voisin.


- Les PLATEAUX BATÉKÉ :

• Les PLATEAUX BATÉKÉ sont constitués par de vastes savanes entrecoupées de forêts et de forêts galeries. La savane est constitué de zones herbeuses ou par endroit, les arbustes parsemés vont s'implanter, comme on le voit sur la photo de droite. On a affaire à ce qu'on pourrait appeler des savanes arbustives.

Dans ces endroits, ou l'herbe est parsemée d'arbustes, on assiste à une progression de la forêt au détriment des zones herbeuses. On le voit sur la photo de droite on aperçoit une zone d'espèces qui grandissent en lisière de la forêt, genre Pentacletra par exemple, et qui, petit à petit, progressent.

Ces espèces phagocytes lentement les zones proches des arbres plus grands. Il s'agit d'une zone intermédiaire. Les arbustes qui poussent au milieu de la prairie sont éliminés au cours du temps. Elles ont besoin de la pleine lumière, elles auront donc du mal à se développer au contact des grands arbres des forêts existantes. Par contre, à ces endroits où la lumière existe, mais sans être totalement prépondérante, certaines espèces de milieux ombragés, mais pas totalement fermés, vont pouvoir se développer. Les graines sont généralement apportées par les feces des grands animaux, comme les civettes par exemple. Les graines ingurgitées par ces animaux à des kilomètres de là, traversent les intestins, sans être assimilées par l'organisme, et sont rejetées lors des déjections. Ainsi peuvent surgir à un endroit inattendu, des arbres dont les plus parents sont très éloignés. Le vent et peut-être les oiseaux peuvent jouer aussi un rôle.

Les FEUX : Il est probable qu'un des freins majeurs à la progression de la forêt est constituée par les feux de brousse qui durent toute la saison sèche, en laissant des traces marquantes sur les terrains et la végétation. Tous les ans, à partir de la fin de la saison des pluies, vers le mois de mai / juin, on commence à allumer des feux sur de grandes étendues.
Il est reconnu que l'utilité de ces feux a évolué au cours des décennies. En effet, il y a plusieurs décennies, les feux servaient de filet de chasse. Après avoir allumé des feux sur une zone assez étendue, le feux en progressant, obligeait les animaux à migrer rapidement dans la direction opposée à l'origine du feu. Des chasseurs les attendaient alors dans la direction de progression des animaux. C'était leur méthode de chasse.

Aujourd'hui, la pression démographique étant très importante, la chasse a énormément augmentée, diminuant ainsi la quantité de gibier potentiel. Ce fait est marquant. Même dans les zones peu denses, les animaux sont tellement chassés, que certaines espèces se sont raréfiées, obligeant les villageois à aller beaucoup plus loin pour trouver des animaux à chasser.
Leurs feux servent aujourd'hui à détruire la végétation existante. Dès les premières pluies, les jeunes poussent vont reverdir. Ceci va constituer une nourriture tendre et appétissante pour tous les animaux qui vont venir brouter dans ces zones. C'est une manière efficace et peu difficile à mettre en oeuvre pour avoir une concentration plus importante en gibier potentiel.

La pression des villageois se fait fortement sentir jusqu'à l'entrée du PARC NATIONAL des PLATEAUX BATEKE SUD, jusqu'au fleuve M'PASSA, qui délimite la frontière nord du PARC. De l'autre côté du fleuve, au sud, il n'y a aucun village. On ne trouve que des ONG comme le PPG ou WCS qui travaillent sans relâche à la re-introduction des gorilles, ou à l'étude de la faune existante. Pas d'habitants, pas de feux, peu de chasse. Les animaux dans cette zone protégée sont plus nombreux, y compris les grands animaux tels que les éléphants ou les grands primates, gorilles et chimpanzés. Il semblerait qu'on puisse trouver en outre des buffles, des potamochères, des cercopithèques, des céphalophes, des panthères, des chats dorés. Des éco-gardes tentent d'éliminer le braconnage dans cette région.
L'absence de feux conduit donc à un remodelage de la végétation. Les forêts sont très développées et sont entrecoupées de vastes zones de prairies. C'est justement l'ensemble de ces facteurs qui peuvent pousser au développement d'une zone de conservation animale.

La RANDONNÉE :
De LECONI, après 4 heures de voiture, on est arrivé au débarcadère qui délimite l'entrée du PARC NATIONAL des PLATEAUX BATEKE SUD. De là on doit prendre un bateau à moteur pour passer dans le parc proprement dit. Ce fleuve M'PASSA constitue une large barrière difficilement franchissable, sans un minimum de logistique. Le bord du fleuve est noyé sur une centaine de mètres par une forêt galerie.
Dans la petite prairie circulaire d'une cinquantaine de mètres de diamètre, nous allons camper, pour passer la nuit. Dès le début de l'après-midi, lorsqu'on s'arrête, on est assailli par des nuées de moucherons. Ils ne piquent pas, mais ils sont véritablement gênants, car ils sont à l'affut du moindre centimètre de peau exploitable, y compris dans les yeux et les oreilles. Vers 18h30, lorsque la nuit va tomber, ils vont disparaître très rapidement. Le soir les moucherons ont fait place aux "fourous" qui vont nous piquer toute la soirée en nous laissant des marques sur toutes les parties du corps découvertes.


Le Parc National des Plateaux Batéké Sud / Jean-Louis ALBERT / Août 2008.


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- Le PARC NATIONAL des PLATEAUX BATÉKÉ au SUD :

Carte du PARC NATIONAL des PLATEAUX BATÉKÉ SUD :



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- Le Trajet :

• De Libreville, nous avons pris la route goudronnée vers Leconi. Un peu avant la ville, on quitte définitivement la route, pour emprunter la piste sablonneuse pour atteindre la rive du fleuve MPASSA. Du débarcadère, nous attends, 1h 30' minutes de pirogue pour remonter le fleuve sur une cinquantaine de kilomètres, afin d'atteindre le campement du PPG (Programme Protection Gorilles).

•• 
LIBREVILLE -> LECONI (Début piste avant la ville) : 97 km, 1 heure de route,
••• Début piste en sable -> SAYES / LEWOO : 28 km, soit 1h15 de piste.
••• Lewoo -> Ekouyi : 8 km, 20 à 25' de conduite.
••• Ekouyi ->
Débarcadère MPASSA : 27 km dépiste, 1h30' de conduite.

De Franceville, on a donc environ 1h pour arriver à Leconi, puis on a 63 km de piste, soit environ 3h30 de conduite pour arriver au débarcadère. Soit 4h30 depuis Franceville, au total.

••• Débarcadère Mpassa ->
Campement PPG : 34 km, 1h à 1h30 de navigation.

••• Campement PPG ->
Canyon OUDIKI : 7 km, 1 heure de piste.

••• Campement PPG ->
CANYON MBIÉ : 28 km, environ 1h 20 de navigation. Soit 14 km pour aller à l'île aux gorilles puis encore 13,5 km pour atteindre le canyon.


- Le CANYON MBIÉ :

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Dans la Boue du Canyon MBIÉ :

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- Le Canyon MBIÉ :

• Derrière la forêt galerie qui suit le fleuve, se trouvent des chaînes de collines recouvertes de savane, ou plutôt de savane arbustive. Des glissements de terrains sur certaines de ces collines, sont à l'origine des canyons. Dans le nord du parc, près de Léconi, on trouve les Canyons Vert, Blanc, Rouge ou Rose. Près de Ekouyi, lui de Kabiri, on trouve aussi des canyons. Ici, près de la rivière Mbié on trouve un immense Canyon, dont le glissement de la terre, a créé un lac de boue à sa base. Il s'agit du Canyon Mbié, qui aurait aussi le nom de Canyon “Mohammed V“. Baptême réalisé lors d'une visite royale il y a quelques années.

Du campement du PPG, il faut remonter vers l'île aux gorilles (environ 40 minutes de navigation) et continuer pendant une vingtaine de minutes encore. On passe devant la rivière Mbié qui se jète dans le fleuve Mpassa, et dont le nom a donné celui du canyon, où nous allons. A cet embranchement, ou près de cet embranchement, on trouve un campement des gardes-forestiers de l'ANPN, qui sont chargés de la lutte anti-braconnage.
Puis au milieu de la forêt qui s'éclairci lentement, au fur et à mesure qu'on se rapproche d'une large courbe de la rivière, on voit apparaître au milieu des arbres, une tache rougeâtre qui est le Canyon MBIÉ. On laisse la pirogue sur le bord du fleuve, bien attachée à un arbre et nous sautons à terre. On marche sur seulement une centaine de mètres pour déboucher sur un vaste lac de terre et de sable rose. L'effondrement d'une partie de la colline a créé ce désert de boue. Les flancs de la colline doivent glisser de temps en temps, au gré des grosses pluies. Ceci explique que ce canyon est en pleine vie et évolue constamment, contrairement aux canyons près de Leconi, qui eux semblent évoluer très lentement. Les flancs de ce canyon, n'ont que très peu de forêt ou d'arbustes. Il n'y a que de la terre dénudée. A la base, un spectacle lunaire s'offre à nous. Des troncs d'arbres morts pointent vers le ciel, comme des lances disposées par des géants pour soutenir la voute céleste. Nous pénétrons dans ce lac. Et là, nous nous embourbons dans cette vase, dont par endroit la hauteur atteint le genou. Ce mélange visqueux happe nos pieds et nos chaussures. On s'enfonce, on tire sur le pied pour retomber avec difficulté devant. Je cherche un endroit plus solide, je reviens en arrière. J'essaye de trouver une autre partie sans ces sables mouvants. Je passe sur les bords et mon pied ne s'enlise pas totalement. Je continue donc. Tout cela pour avancer de quelques mètres. En fait on ne s'envase pas au-delà du genou. On peut donc continuer.

Au retour à la barque, on plongera nos pieds dans l'eau pour les nettoyer. Finalement, je ne sais pas si ce canyon est le plus beau, mais il est incontestablement le plus étonnant et le plus spectaculaire de tous les canyons que j'ai vu dans cette région.



- Le CANYON OUDIKI :

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- Le Canyon OUDIKI :
• Du campement, on monte sur un Quad avec une benne, qui nous permet de suivre une piste qui s'éloigne progressivement de la forêt. Nous pénétrons alors dans cette savane arbustive, ou des arbres clairsemés apparaissent tous les 10 à 15 mètres. On doit naviguer pour passer entre ces arbres. Quelquefois, les arceaux s'accrochent à un arbre et on est obligé de faire marche arrière et de passer en dehors de la piste. Il est évident qu'il faudra dans le futur, amener une équipe pour nettoyer le passage, sinon, dans quelques mois, on ne pourra plus passer. La forêt est en train de gagner sur la savane. On serpente entre les collines, puis on monte, on redescend, on remonte. Cette piste passe aux sommet de collines qui nous offrent un panorama extraordinaire. A perte de vue, la savane, les arbustes, les collines. Un paysage grandiose.
Au passage, nous verrons s'envoler à plusieurs reprises des
Outardes du Sénégal (Eupodotis senegalensis).
La piste passe au bord d'un glissement de terrain, au sommet d'une colline. Peut-être un futur canyon est-il en train de se former aujourd'hui. Il pourra être un nouveau canyon, dû à l'érosion dans un futur que nous ne verrons pas. Peut-être sera-t-il noyé par la végétation et disparaîtra-t-il à notre vue ? Nul ne le sait. Il est clair, par contre, qu'il faudra envisager de passer plus loin, pour ne pas prendre de risque. Le fond de la vallée se situe à plus de 150 mètres en dessous.
Finalement nous atteindrons le sommet d'une dernière colline, qui n'est autre que le sommet du Canyon, après 7 kilomètres de piste.
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Nous laissons le Quad sur le flanc supérieur. Une marche de 50 mètres, nous amène au bord du ravin. Le flanc de la colline a disparu, emporté par l'eau des pluies successives. L'érosion a gratté la terre et la surface qui émergeait des glissement de terrain antérieurs. C'est le canyon. Il n'a pas de nom particulier. Peut-être parle-t-on de Canyon Blanc. Ce serait le deuxième. Devant le manque de couleur accessible dans le spectre lumineux, et afin de ne pas se retrouver avec une multitude de canyon, différencié seulement par des noms de couleurs, on pourrait raisonnablement l'appeler le CANYON OUDIKI, du nom du gros mâle gorille qui a été relâché dans la forêt au bas du site, en 2011.
De la-haut, on aperçoit le fond de la vallée complètement phagocyté par la forêt. Sur le flanc où nous nous trouvons, par contre, on ne trouve que de la savane avec des arbustes. En longeant le bord du canyon, on arrive au bout de celui-ci. Plus loin, la colline redescend, avant d'être de nouveau tourmentée par une autre colline qui démarre. Paysage sans fin qui se renouvelle continuellement.

Sur le chemin du retour, nous verrons un groupe de
Pintades de Numidie (Numida meleagris).


- La Savane OSSERE :

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- La Savane OSSERE :

• Du campement principal, on va prendre la pirogue pour descendre sur quelques kilomètres avant de débarquer sur la rive gauche du fleuve. En fait le trajet en pirogue est de 6,3 km. Une montée sur quelques mètres et on débouche dans une immense savane entourée d'une haie de forêts. On marche droit devant à travers la savane, au milieu des herbes dont certaines nous dépassent un peu. Puis à d'autres endroits, l'herbe est rase. Rapidement, on suit une très légère pente qui nous amène au bord de marécages, dont les abords sont boueux. On n'a pas le choix et on commence à s'enfoncer jusqu'à la cheville. Nous garderons les pieds humides, toute la matinée, durant notre randonnée.
On va contourner ces marécages. Notre guide Didier s'arrête fréquemment. On attend. On écoute. On cherche un signe suspect qui nous fasse voir, ou plutôt deviner la présence de buffles. Les traces sont innombrables. Ils ne sont donc pas très loin. On repart. Sur la gauche, on croise quelques arbustes, qui une fois dépassés, nous laissent entrevoir une autre savane. Apparemment rien. Nous poursuivons donc droit devant. Une légère montée au milieu d'herbes plus hautes. Puis lorsqu'on arrive au sommet de cette bute, peut-être à seulement 2 mètres plus haut que le marécage, on aperçoit un buffle qui détale et se cache dans la forêt toute proche. Didier pointe du doigt l'endroit où il était. On s'arrête. On observe. Plus rien. Ils nous ont vus. Même si l'herbe est par endroit assez haute, leur densité n'est pas assez forte pour nous cacher. Il est certain qu'ils nous ont vu bouger au milieu de la prairie, avant que nous, nous puissions les voir. Nous sommes 3, et même en prenant des précautions, c'est assez difficile de passer inaperçu. Nous ne parlons pas, nous chuchotons seulement. Nous ne v-courrons pas, nous marchons lentement, très lentement. Dans la savane, il est plus facile de voir quelque chose qui bouge à travers des objets fixes (les herbes). C'est notre faiblesse.
En fait les
buffles (Syncerus caffer nanus) étaient tous à la lisière de la forêt. de l'autre côté de notre appontage. Ils sont partis dès notre approche. De très loin. Plusieurs centaines de mètres. Le dernier que nous apercevons, où plutôt que nous entrevoyons à travers les herbes, comme une ombre fugace, disparaît à toute vitesse et nous donne l'impression de n'avoir pratiquement rien vu. Un peu sur la droite, en lisière d'un autre bosquet, nous voyons également un Sitatunga mâle (Tragelaphus spekeï). Il disparaît à la vitesse de la lumière. Les photos que j'ai prise, ne donneront rien. Pas assez rapide.

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Arrivé en lisière de la forêt, là où était le buffle, nous apercevons une énorme fèces laissée quelques heures avant. Fraîche.
Pour le retour, nous prenons sur la gauche, en marchant dans la savane. Puis on passe en lisière d'une excroissance de la forêt qui s'enfonce comme une pointe dans la savane. De l'autre côté la savane se prolonge. Je me dis, que l'idéal aurait été de prendre ce chemin à l'envers, les arbrisseaux nous auraient cachés bien mieux et on n'aurait pas été obligé de traverser la savane en travers. Nous aurions dû longer la forêt.
On passe devant un lac d'une centaine de mètres de longueur, sur lequel nous voyons de nombreux
Canard de Hartlaud (Pteronetta hartlaubii).
Dans la savane, nous croisons à plusieurs reprises des sentiers pro par les buffles, reconnaissables à leurs marques indélébiles sur le sol. L'herbe a disparu sur une largeur de 50 cm, et les empreintes laissées par leurs sabots, sont fermement ancrées dans le sol mou. Aucun doute n'est permis. Les buffles empruntent toujours les mêmes itinéraires. De nombreux endroits sont délimités par de l'herbe couchée sur un diamètre d'une dizaine de mètres. Ce sont leurs aires de repos.
Lorsque nous arrivons à la pirogue après avoir fait une large boucle, nous aurons marché sur plus de 4 km, dans les hautes herbes.

Le Canyon MBIÉ dans le Parc National des Plateaux Batéké :

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La Savane OSSERE dans le Parc National des Plateaux Batéké :

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Piste et Savane dans les Plateaux Batéké :

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Le Canyon OUDIKI dans le Parc National des Plateaux Batéké :

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