- Les CHUTES de KONGOU :


Une excursion vers les plus importantes chutes d'Afrique Centrale : Les Chutes de KONGOU, sur le fleuve IVINDO.

KONGOU : Les 3ème Chutes / BOUYA-NA-GONDE :


KONGOU : Les Chutes MEKOMBA-LIMBAMI en Saison Sèche :



Vue Aérienne du Site de KONGOU :



Carte de Situation des CHUTES de KONGOU :





- Le Matériel Photo (1er voyage) :
• Toutes les photos ont été réalisées avec le matériel suivant :
---- Appareil CANON EOS 5D avec zoom CANON 28/300 mm F3,5-5,6L IS USM
---- Flash CANON Speedlite 580 EX II

Bouton Bleu Photos Chutes Kongou 1 470x52

- Le Matériel Photo (2ème voyage) :
• Toutes les photos ont été réalisées avec le matériel suivant :
---- Appareil CANON EOS 5D Mark II avec zoom CANON 24 / 70 mm F 2,8 USM et zoom CANON 100 / 400 mm f 4,5 IS USM
---- Flash CANON Speedlite 580 EX II

Bouton Bleu Photos Chutes Kongou 2 470x52


- Le Matériel Video :
• Toutes les videos ont été réalisées avec le matériel suivant :
---- Camescope CANON Legria HFS 100

Bouton Bleu Video Chutes de Kongou 470x52a


- Le TRAJET :

• FRANCEVILLE -> OKONDJA : 140 km en empruntant l'ancienne piste, qui est en bon état. 2 h 30 de conduite.
•• OKONDJA -> Tébé : 100 km de piste, 2 heures de conduite.
••• Tébé -> MAKOKOU : 175 km de piste, soit environ 3 heures de conduite, avec des arrêts.

• De FRANCEVILLE à MAKOKOU, il y a environ 425 km.



- Le 1er Voyage aux CHUTES de KONGOU :

• Ce premier voyage a eu lieu au début du mois de janvier 2007, en milieu de petite saison sèche. En 2007, la piste entre Okondja et Makokou était particulièrement mauvaise. Le Trajet depuis Franceville nous a pris environ 10 heures.
•Le départ en pirogue vers le campement de KONGOU, se fait à partir du débarcadère de LOA-LOA. A la saison sèche, le fleuve IVINDO est au plus bas et certains passages de rapides sont difficiles, avec des risques d'échouage sur les rochers des hauts-fonds, mais sans risque. A la saison des pluies, le niveau du fleuve augmente, et les rapides sont plus faciles à négocier. Il faut environ 3 heures pour atteindre le campement qui se trouve à 52 km environ de la ville.
Les chutes de KONGOU, s'étalent sur 3 niveaux principaux successifs séparés de quelques centaines de mètres, et sur un dénivelé total d'environ 80 m.
Les vues présentées sur le carnet de photos on été prises en janvier 2006, par temps de saison sèche.
Le long du fleuve, les frondaisons rougeâtres sont des arbres Azobe.
Le campement comprend 2 cabanes de 4 chambres de 2 lits, avec des modules séparés pour les toilettes, la cuisine et le magasin.
Le coin de restauration donne sur les chutes à travers les arbres.
Vers 18h30, presque tous les soirs, on peut apercevoir du promontoire surplombant les chutes, des nuages de dizaines de milliers d'hirondelles tournoyant au-dessus de la forêt. Les vagues d'oiseaux se disloquent et se regroupent, jusqu'à la disparition totale avant la nuit complète.




MAKOKOU / Janvier 2007 / Jean-Louis ALBERT


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KONGOU : Les Chutes MEKOMBA-LIMBAMI en Saison Sèche :



KONGOU : Les Chutes MEKOMBA-LIMBAMI en Saison des Pluies :






- Le 2ème Voyage aux CHUTES de KONGOU :


• Je souhaitais personnellement, retourner aux Chutes de KONGOU, en pleine saison des pluies, afin de voir ces chutes à une période de fortes eaux. Le premier voyage avait eu lieu en milieu de saison sèche et nous avait montré des chutes en basses eaux, c'est-à-dire avec des parties complètement sèches et couvertes d'algues desséchées. Cette période n'a pas été choisie au hasard. C'est la période de l'année où les eaux sont à leur maximum.

• Au cours de ce deuxième voyage aux Chutes de KONGOU en mai 2010, on a pu constater que la piste entre Okondja et Makokou a été considérablement améliorée. A l'exception d'un tronçon d'une trentaine de kilomètres après Tébé qui est toujours en mauvais état, avec des bourbiers et une piste très étroite, qui est noyée par les hautes herbes, l'ensemble de la piste est globalement en bon état et permet de faire le trajet en 8 heures 30, si on ne s'arrête pas souvent. Il est quasiment impossible après ce trajet de partir immédiatement sur les chutes. La prudence exige de partir le matin, afin de profiter du lever de soleil pour découvrir le fleuve.

Départ à la Pêche, le Matin :



- L'association de LOA-LOA :
Nous nous rendons donc vers 7h 30 du matin, au débarcadère de LOA-LOA. Une association a été créée pour permettre aux gens de ce village de vivre du tourisme généré par le site. Le village n'a pas été choisi au hasard : des générations de piroguiers se sont succédées. Nous sommes au nord-est du Gabon, en pays KOTA. Ils connaissent parfaitement le fleuve et ses caprices. Le village fourni donc tous les métiers cernant les besoins de leurs missions. On trouve des cuisiniers, des piroguiers, des guides, des pisteurs, et toute une famille de bras apportant leur aide au développement de ce village. Ce sont les aides, les porteurs et autres métiers indispensables à la bonne marche du système. Actuellement, on pourrait très bien se rendre aux chutes par la piste. Les chinois ont tracés une piste au milieu de la forêt pour construire un barrage, qui à terme, aurait fait disparaître ce patrimoine unique. Au jour où nous y allons, ce barrage est en suspens. Pour combien de temps ? Quoi qu'il en soit le temps de trajet par la piste est proche de celui par le fleuve, de l'ordre de 2h30 à 3h. Par contre il est incontestable que le voyage par pirogue est d'une autre dimension. C'est 3 heures de bonheur intégral en louvoyant au milieu du fleuve, avec cette végétation luxuriante qui noie les berges. Notre passage provoque souvent le vol d'oiseaux qui traversent le fleuve. Puis ce sont des rencontres inattendues. Le plus du voyage, non garanti, mais possible.


Les pirogues utilisées sont taillées dans un arbre unique qui est évidé et effilé pour fendre l'eau. Cette pirogue qui doit faire 6 mètres de longueur environ, est équipée d'un moteur de 40 CV. La puissance du moteur nous permet d'avancer assez rapidement, malgré les 7 personnes qui sont à bord et la montagne de bagages. A notre arrivée, vers 7h30, le piroguier, le guide et les aides sont là. Le débarcadère de LOA-LOA, qui est à une dizaine de kilomètres de MAKOKOU, est le bout d'un chemin qui descend en pente douce vers le fleuve IVINDO.
La plage qui borde le fleuve, comprend une multitude métiers. On y trouve des personnes qui taillent la pierre pour en faire du gravier, en tapant toute la journée avec un marteau. Beaucoup de propriétaires, louent leurs pirogues à des manoeuvres qui vont de l'autre côté de la rive, pour ramasser le sable qu'ils jettent à la pelle, dans leur pirogue. L'eau s'écoule et le sable, une fois ramené en pirogue au débarcadère, est de nouveau manipulé à la pelle, pour former des tas de sable, qui vont être rachetés par les entreprises locales et les maçons, pour faire leurs chantiers. Cette fourmilière travaille toute la journée. Des norias de piroguiers vont au large pour faire la navette entre les 2 bords du fleuve. Le travail est dur, mais la rémunération est garantie.

KONGOU : Les Chutes MEKOMBA-LIMBAMI :



- Le Fleuve IVINDO :

A peine arrivés, ce matin-là, que nous débarquons de la voiture et entassons tous les bagages dans la pirogue. Il y a non seulement nos affaires personnelles avec le matériel photo, mais aussi la logistique pour le séjour à KONGOU : la nourriture, les boissons, les draps, les accessoires de cuisine, etc… Dans la pirogue, entre les 2 bords, sont coincés une série de planches : ce sont les bancs pour s'assoir. De l'arrière vers l'avant, on trouve donc le moteur avec le piroguier, puis sur plus de 2,50m, les bagages, ensuite une série de planches servant de bancs, où nous sommes assis. Enfin, à l'avant, un dernier banc permet à notre guide Parfait, de s'assoir avec un apprenti guide. La mise en marche du moteur signe le départ. Le fleuve est calme, bien qu'une masse d'eau énorme descende vers l'Ogooué, puis vers l'Océan. Les berges sont à plus de 200 ou 300 m, à cet endroit. Le fleuve est large. La descente du courant se poursuit inexorablement. C'est le matin, le soleil a commencé son ascension. Il n'y a pas une ride sur le tapis d'eau du fleuve. Seule, notre pirogue fend l'eau en laissant derrière elle, une traînée blanchâtre sur le rideau noir de l'eau. L'eau du fleuve est de couleur noirâtre. Ceci est dû à la quantité de limon que transporte l'eau. En rejoignant le fleuve, l'eau de pluie, ravine la terre à travers les forêts et se charge d'humus avant de se jeter dans le fleuve. La masse d'eau est importante, le niveau est haut. A plusieurs endroits, des arbres ont leurs racines immergées, et il ne reste que le tronc qui sort de l'eau. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, les piroguiers ne prennent pas les bras du fleuve les plus larges. Après avoir fait plusieurs kilomètres, des bras de fleuve se dispersent dans tous les sens. Impossible de s'y reconnaître dans ce dédale de chenaux. Nous empruntons, des bras de quelques mètres de large. On peut presque toucher les branches sur les 2 rives. Leur stratégie vise à éviter les parties larges et peu profondes.
On arrive après une demi-heure de navigation, aux premiers rapides. On les devine facilement au loin, à l'avant de la pirogue. L'eau s'écoule lentement, sans une ride, puis, à 300 mètres environ devant nous, on voit l'eau passer entre 2 massifs de rochers épars. L'eau se précipite entre ces 2 ilots caillouteux et se frais son chemin sur les cailloux qui sont submergés. Le piroguier devant, teste la rame, la profondeur. Sa rame fait plus de 150 cm. Tant qu'elle ne touche pas le fond, ça veut dire qu'il n'y a pas de problème. Mais au fur et à mesure qu'on se rapproche, on voit des remous impressionnants, de 50 centimètres de hauteur, qui sont la marque des rochers sous-jacents. La rame touche le fond. Message d'alerte. Le motoriste derrière, coupe les gaz. Devant les 2 guides prennent les perches et guides la pirogue dans le milieu du flot tourbillonnant. Dans le doute, j'ai mis mon appareil photo dans un sac étanche. Nous avons un gilet de sauvetage, et je ne crains pas du tout pour moi, mais surtout pour le matériel photo et nos affaires. La pirogue tangue. L'eau gicle par-dessus les bords. Derrière, le piroguier donne un petit coup d'accélérateur. La pirogue sursaute et avance. Il n'insiste pas car les fonds sont hauts et il peut casser l'hélice. On est assis, eux sont debout pour guider la pirogue avec les perches. La danse se termine aux bout de quelques minutes interminables, et tout se stabilise. Les rapides sont passés.
L'opération va se répéter à plusieurs reprises, avec des passages houleux. Je me souviens de ces mêmes passages en saison sèche, lors de mon premier voyage, où la coque a buté sur les cailloux et est restée bloquée en l'air. Les piroguiers sont descendus dans l'eau, et ont poussés la pirogue. L'eau leur montait aux mollets. Les cailloux affleuraient de partout. Le niveau de l'eau était vraiment bas. Cette fois-ci, aucun risque de rester bloqué, il y a beaucoup d'eau. Mais par contre, le revers de la médaille, est que les flots qui sont canalisés par les rochers, sont énormes et véhicules une masse impressionnante d'eau. Si les risques d'échouages sont faibles, les risques d'être submergés augmentent proportionnellement.

Nous allons ainsi passer à plusieurs reprises par ces rapides qui pullulent sur le fleuve. Il n'est réellement pas navigable, en dehors des pirogues. Finalement, au bout d'une heure et demi, on s'arrête sur un banc de sable qui permet d'accéder à une île. Quel bonheur de se dégourdir les jambes. 10 minutes après, nous reprenions la pirogue, assis chacun sur sa petite planche, les pieds recroquevillés près du corps. Devant on devine des gros nuages noirs. La pluie est proche. On sort les ponchos, et la pluie qui commence à tomber, cingle le visage. Il ne faut pas oublier qu'on est en saison des pluies, et les hautes eaux, sont synonymes de pluies abondantes. Le voyage est long, et malgré la pluie, c'est agréable de voir cette forêt gigantesque, coupée par ce fleuve majestueux.

KONGOU : Les Chutes NDOUMALA :


KONGOU : Les Chutes NDOUMALA et la vue sur le Canyon :




- Les Rencontres Inattendues / Le Varan :
Au bord du fleuve, notre guide, à l'avant fait signe au bateau de s'arrêter. Devant nous, à peut-être 30 mètres, il y a un Varan (VARANUS ornatus) qui est immobile dans l''eau. Le dessus de la tête et du corps dépassent de l'eau. Il flotte tranquillement sans faire de mouvements. A notre approche, il va commencer à nager, puis voyant qu'on se rapproche toujours, il va plonger en quelques seconde et disparaître de la surface. On ne le reverra plus.

- L'Arrivée aux Chutes de KONGOU :
Il y a maintenant 2h 30 qu'on navigue. Le moteur de 40 CV et les hautes eaux, nous ont permis d'aller plus vite qu'en saison sèche. On arrive sur une ligne droite, où on devine au loin une barrière de rochers avec l'eau qui s'engouffre par endroit en flots énormes. Pas de remous derrière. C'est le signe que l'eau, cette fois-ci, ne circule pas de rochers en rochers, mais tombe à pic. Notre guide nous signale que nous arrivons. Une cinquantaine de mètres avant cette terrible chute, nous obliquons vers la droite, et nous trouons la végétation de la berge. On est arrivé. On se demande toujours ce qui se passerait, si le moteur s'arrêtait ? Il est clair, que les piroguiers sauteraient sur les pagaies et leurs perches pour diriger le bateau vers la rive. Mais nous sommes heureux de ne pas avoir à expérimenter cette solution de secours !

- Le Campement :
A terre, il faut grimper la colline pour découvrir le campement à une cinquantaine de mètre plus haut. On fait plusieurs voyages pour transporter tout le matériel. Le réfectoire se trouve au bord d'une pente qui descend rapidement vers les chutes. Malheureusement, il n'y a aucun dégagement, et une forêt d'arbres empêche de voir les chutes depuis ce promontoire. Un peu plus loin, se trouve une grande bâche en V, tendue sur des piquets, et qui sert de cuisine. Derrière, à 10 mètres, le magasin, avec les ustensiles de cuisine. Un petit sentier chemine ensuite vers 2 bungalows de 4 chambres de 2 lits de 90 cm. 18 Personnes peuvent loger sur le site. L'ensemble est complètement submergé par la forêt. De grands arbres tournoient vers le ciel. Des lianes torsadées tombent de leurs cimes, vers la terre. Depuis le réfectoire, un sentier abrupt descend vers les chutes. On arrive à un promontoire qui est une vaste plate-forme qui surplomb les chutes. De là, la vue est féérique. On peut rester de longs moments à observer le flot descendant à grandes gorgées vers le fond des chutes. Sur la gauche, un petit sentier de 20 mètres, nous amène vers la baignoire : petite plage de 2 mètres de long, qui permet juste de laisser ses affaires au sec et de plonger entre 2 gros rochers où l'eau s'engouffre et rejoint le flot incessant du courant principal. Quel bonheur de se plonger dans cette baignoire improvisée et de se trouver à quelques mètres seulement du précipice. La nature a bien fait les choses en laissant ce minuscule méandre pour se baigner en toute sécurité. Par contre, l'endroit est très étroit, et il n'est pas question de bouger plus que de raison. Mais c'est suffisant pour se laver.
Le plus étonnant, est de voir cette eau qui est propre, puisque c'est de l'eau courante, mais qui semble légèrement orangée foncée. Le corps, vu à travers 20 centimètres d'eau est à peine reconnaissable, tant la couleur est métamorphosée.
Près de bungalows, se trouve une cabane qui abrite le WC, et ce qui fut autrefois, les douches. Aujourd'hui, le manque d'investissement, a permis aux termites de ronger le bois, et les cuves ne sont plus remplies. On ne peut plus se laver ici, ni même avoir de l'eau le matin, pour faire sa toilette. Un seul recours, le fleuve et sa "baignoire".
Tout ce ensemble a été construit il y a plus de 10 ans et a été fait en planches, avec un toit en forte pente.

- Départ en Pirogue vers les Chutes BOUYA-NA-GONDE :



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Les Chutes vues de l'Observatoire :



- Les Chutes de KONGOU :

Ces chutes, de plus de 1 kilomètres de large, descendent en 3 sauts successifs sur plus de 80 à 100 mètres de dénivelé. Le premier niveau, celui qui est au bord du promontoire d'observation, est appelé, en Kota, MEBOMBA-LIMBAMI. Ce sont les noms de 2 jumeaux. C'est la partie qu'on voit depuis le campement, ou plutôt en descendant par le petit sentier, sur une cinquantaine de mètre.

Puis au niveau inférieur, se trouve une série de chutes, qu'on appelle
NDOUMALA (l'écho, le bruit) avec surtout la spectaculaire chute du Canyon. C'est la première excursion importante qu'on va faire. Du campement, on va marcher en forêt sur quelques centaines de mètres, puis, aujourd'hui, on tombe sur une saignée faite par les chinois dans la forêt. Cette piste de plus de 20 m de large, commence a être re-colonisée par les arbustes qui prolifèrent à la lumière, avant de succomber aux espèces plus hautes, dans quelques dizaines d'années. La marche, quine dure pas plus d'une demi-heure, nous amène au bord du fleuve, et on peut voir le 2ème niveau de chutes. Sur l'extrême droite, on devine, au loin le Canyon avec la chute du canyon. Lors de mon premier voyage, il y a avait une pirogue qui nous a permis de nous approcher de cette chute et d'en avoir un aperçu : elle est grandiose, même en saison sèche. Aujourd'hui, la pirogue n'existe plus, et la berge est submergée par l'eau. On ne peut pas se promener sur la rive et se rapprocher du Canyon.

Plus, bas, après une marche de 45 minutes environ, on arrive au 3ème niveau des chutes. La surface du fleuve est couverte de mousse blanchâtre. Ce n'est pas de la pollution, mais le résultat du broyage de l'eau, de l'air et des impuretés qui fait monter cette espèce de mayonnaise. Une barque en aluminium, nous permet à la rame, d'aller sur une île qui jouxte la gigantesque chute de
BOUYA-NA-GONDE, le Soleil et la Lune. Toujours la symbolique des jumeaux dans l'esprit KOTA. 2 Jumeaux, comme les 2 grandes masses d'eau séparées par un îlot et qui tombent après une chute vertigineuse de 40 mètres dans un réceptacle embrumé. Par une marche dans la forêt, on va surplomber les chutes, dont on voit la masse d'eau qui est devant nous se déverser dans un fracas étourdissant. On est seulement à 5 mètres, du précipice, sur un rocher. Impressionnant ! Mais tellement beau. On va rester plus 15 minutes pour observer le spectacle, puis on va redescendre et se trouver au bas des chutes, après avoir emprunté un sentier minuscule, collé à une paroi abrupte submergée par les mousses humides. Le spectacle en vaut le coup. On distingue à plus de 200 mètres, les masses d'eau qui se jettent dans ce canyon, en créant un brouillard impénétrable qui nous empêche quasiment de voir les chutes. Il ne pleut pas, mais un crachin continuel nous mouille en quelques minutes. Je protège mon appareil et mon objectif comme je peux. Je nettoie la lentille frontale, dos au brouillard et je me retourne une seconde seulement pour prendre une photo. J'espère ainsi prendre quelques photos et ne pas trop mouiller mon appareil.

- Les Rencontres Inattendues / Le Céphalophe :
C'est en revenant de cette dernière partie, qu'au détour d'un tournant, nous avons aperçu un Céphalophe. Nous longions l'ancienne piste chinoise, abandonnée depuis plus de 1 an et demie, lorsque notre pisteur "Parfait" qui était devant s'arrête te nous fait signe de ne pas faire de bruit. A voix basse, il nous fait comprendre qu'il y a un animal devant nous sur la piste. On s'immobilise tous les 5, et on observe, sans bouger. Un Céphalophe à dos noir. Il s'agit d'un Céphalophe de PETERS (CEPHALOPHUS callipygus). On va pouvoir l'observer pendant plus de 5 minutes. Ne nous ayant pas vu, il va marcher d'un bord à l'autre, puis se rapprocher de nous, lever la tête, nous ne bougeons pas. Je prends des photos sans bouger. Le groupe est homogène et personne ne parle et ne bouge. Le Céphalophe, va se rapprocher encore de nous, puis manger les feuilles d'un arbuste, s'arrêter tranquillement, repartir. Je mitraille en photo avec mon zoom à 400 mm. J'augmente les ISO pour avoir une vitesse plus importante. Ce genre de rencontre est possible. Il faut en général marcher en silence. ce qui est plus rare, c'est de pouvoir l'observer aussi longtemps.
Puis il va coller la forêt. Nous avançons lentement et, bien entendu, il va disparaître dans la forêt. On ne le reverra plus.

Beaucoup d'autres animaux existent dans la forêt, mais ils sont difficiles à voir. En fait, tout est centré, bien entendu, sur les Chutes, et les animaux ne constituent qu'un plus, non garanti. On va croiser, tout le long de cette piste, de nombreuses traces d'éléphants. Ils ont longé la piste, puis ont laissé les marques de leur entrée en forêt. Ils ont escaladé le talus qui borde la forêt et ont dérapé à plusieurs reprises, en laissant des marques de glissades sur plusieurs mètres. On ne verra que des empreintes, mais pas d'éléphants.

- La Forêt :
Au milieu de cette excursion sur les chutes de Kongou, il y a aussi la forêt. Cette forêt comprend des essences assez spectaculaires. Il y a en particulier une marche de 1h30 à faire, qui permet d'explorer une partie de la forêt proche. On y voit des Ebo (arbre aux racines rondes aériennes), des Rikio (UAPACA guineensis) dont les racines dépassent très largement du sol et semblent créer une forêt miniature. Et puis la randonnée va jusqu'à un immense Okoumé dont les contreforts géants s'élèvent à plus de 3 mètres de hauteur. Puis des Ozigo, des Sorro, Ovan, et Nieuk.
Par endroit on trouve des arbres dont l'écorce a été arrachée par les défense des éléphants. Tout près du camp, on trouve aussi un arbre blessé par les pachydermes et dont la sève jaunâtre s'écoule comme du sang de couleur inexplicable


- La Pèche :
Le jour de notre arrivée, les guides sont allés poser de filets, juste à quelques mètres en amont des chutes. Le matin, on va les accompagner pour apprécier leur butin. Il est moins de 7h, quand on monte dans la pirogue. On met le moteur en marche, et on a la chance de voir le soleil se lever sur l'Ivindo. Moment magique, où les premiers cris des oiseaux trouent le silence et où la forêt est surmontée du voile orange du soleil qui se lève, par beau temps. De toute beauté. On fait quelques centaines de mètres, peut-être 1 kilomètre, pas plus, et on arrête le moteur. Seul le silence est troublé par le bruit des chutes toutes proches. On est à moins de 50 à 60 mètres des chutes, et nous sommes à la dérive. Impressionnant.
Sans moteur. Les 2 piroguiers prennent les rames et nous amènent au bord des chutes pour relever les filets. On aperçois facilement les filets car ils sont attachés à des bouteilles en plastique qui restent en surface. L'autre bout du filet a sombré au fond de l'eau par le poids d'un pierre. Devant moi, il relève le filet et met le produit de la pèche dans la pirogue. Des poissons d'une vingtaine de centimètres environ et un énorme poisson-chat. Le deuxième filet a fait une pèche surprenante : un serpent s'est pris dans le filet et a fini par se noyer. Il fait plus de 170 cm de longueur pour un diamètre de 35 mm environ. Il est énorme. Il s'agit d'un Cobra (NAJA annulata).

- Les Rencontres Inattendues / Les Eléphants :
Le retour en pirogue se fera en fin d'après-midi. Nous quittons le campement vers 15 heures et quart, après chargé la pirogue. Il fait beau temps. Le moteur ronronne. Nous avons à peine fait 3 ou 4 kilomètres, lorsque nous apercevons au milieu du fleuve, un groupe de 3 éléphants. Un gros mâle avec des défenses énormes. Sur le côté, une femelle, plus petite, et un éléphanteau. A plus de 400 mètres, en entendant le bruit du moteur, ils sortent leurs corps de l'eau et se tournent vers l'origine du bruit. Ils lancent leurs trompes en l'air, en signe de défi, et se tournent vers l'arrière. Ils sont à moins de 100 mètres d'un îlot immense. Ils foncent droit vers lui au milieu des éclaboussures et de l'eau qui gicle de partout. On s'approche d'eux pendant qu'ils montent sur la berge. Même lorsqu'on a vu souvent des éléphants, cet instant est toujours magique. Evidemment, on n'a pas eu beaucoup de temps pour les observer ou les prendre en photo, mais, il est difficile de faire mieux. Dès qu'ils voient, mais surtout entendent des intrus, ils font volte-face et partent se cacher. Comportement normal.

- Le Retour :
La remontée du fleuve va ensuite se poursuivre pendant plus de 2h 45 minutes. On navigue à contre-courant, et donc le trajet va être un peu plus long, même sans s'arrêter. Il fait beau temps, et le ciel est bleu, avec quelques nuages. Sous le soleil qui descend petit à petit, les couleurs de la forêt vont prendre un ton orangé. C'est le meilleur moment de la journée pour faire des photos. On va croiser à plusieurs reprises des groupes de perroquets gris du Gabon, qui vont quitter les branches à notre passage et s'en aller vers un endroit plus calme, loin au-dessus des arbres. Calao, toucans. Sur un rocher, puis sur des branches mortes au milieu du fleuve, on va croiser une colonie de GLAREOLE Auréolée (GLAREOLA nuchalis), qui vont décoller à notre passage et se reposer sur le même rocher, quelques minutes plus tard.
Ce n'est pas facile de prendre des photos sur une pirogue qui glisse sur l'eau, avec les vibrations du moteur et les secousses de l'embarcation, lorsque le piroguier s'arrête pour nous permettre de voir des oiseaux et nous faciliter la tâche. Sur les bords du fleuve, la végétation est abondante. Des arbres, des couleurs, des rideaux de lianes tombantes, des fleurs,
Dans cette soirée qui tombe, il va falloir de nouveau passer les rapides en montant. Devant notre guide en chef, qui connait parfaitement les pièges de l'eau, incline le bras dans la direction que doit suivre le piroguier. Les passages vont se faire sans encombre, mais la remontée des courants est spectaculaire. Je protège mon appareil dans un sac étanche, pour éviter des paquets d'eau qui rentrent dans la pirogue. Le calme revenu le voyage se poursuit sans encombre jusqu'à notre arrivée au débarcadère.





Les Chutes de KONGOU / Mai 2010 / Jean-Louis ALBERT


La Piste avant OKONDJA :