• NDENDE 1 : La Grotte de TSONA.
- Création de la Page : Novembre 2008.
• Bien qu'elles soient très peu visitées, on trouve au GABON, de nombreuses grottes. En général elles sont difficiles d'accès et ne font parti d'aucun circuit touristique. Mais avec de la persévérance, on peut arriver à trouver les personnes susceptibles de servir de guide pour y accéder.
• La grotte de TSONA fait partie des nombreuses grottes qui se trouvent autour ou proches de NDENDE.
• Entrée de la GROTTE de TSONA :
- Quelques Repères :
• A la suite de la publication de ces photos, Mr Bernard PEYROT, spécialiste incontesté de ces grottes et des études scientifiques qui s'y rattachent, m'a aimablement signalé que ces 'Strates d'origine mystérieuses' sont en réalité : «des bancs de Stromatolithes. C'est tout à fait exceptionnel au plan mondial.» Il m'a également informé qu'un article dans la revue Karstologia est actuellement en préparation. Il sera consacré aux "Grottes à Stromatolithes du Gabon, un patrimoine paléontologique exceptionnel". Il publie également le plan de cette grotte ainsi qu'une étude complète de sa faune.
• Carte d'accès à la GROTTE de TSONA :
• Même en y mettant de la bonne volonté, il est absolument impossible d'aller tout seul à cette grotte, comme à toutes les autres, aussi. En effet, tout d'abord ces grottes se trouvent sur des terrains appartenant aux populations locales, et chacune de ces grottes se trouve être "la possession" de quelqu'un. Il faut donc son accord pour y pénétrer. Cela ne pose aucune difficulté d'avoir cet accord, si ce n'est que le plus dur, est de trouver cette personne. La quête du chef ou du guide de la grotte et la partie comportant le plus d'incertitude. En outre le chemin de la grotte est rarement accessible facilement. Il faut bien souvent suivre une voie assez incohérente pour y arriver. Le mieux est donc de s'informer pour trouver la ou les personnes adéquates pour faire cette excursion.
Finalement nous allons réussir à connaître les personnes qui pourront nous servir de guide vers cette grotte. Nous allons donc à la rencontre de nos guides Claude et Paul, que nous rencontrons chez eux. Tout se passe bien. Nous avons des torches (indispensable) et nous pouvons démarrer notre randonnée.
- La MARCHE :
Avec nos guides, nous sortons de NDENDE et nous roulons en voiture sur la piste qui va vers TCHIBANGA. A la période où nous l'avons faite, il s'agissait d'une excellente piste, où on pouvait rouler à bonne allure.
Environ 5 kilomètres après la sortie de NDENDE, notre guide nous fait arrêter sur le bord de la piste. C'est à ce moment-là qu'on se rend compte qu'ils sont indispensables. Il est absolument impossible de trouver le petit chemin, qui démarre au bord de la route, au milieu des hautes herbes qui bordent la route. Seuls quelques repères visuels, une colline, quelques grands arbres, la proximité de l'endroit, ont permis aux guides de trouver ce chemin. Il n'existe pratiquement pas.
En observant les abords de la route, à environ 500 m à 1 km de chaque côté de la plaine, on a de petites collines boisées. C'est en se fiant certainement à ces repères imperceptibles, que notre guide nous a fait signe de nous arrêter. C'est vrai qu'en s'approchant, on peut deviner un embryon de chemin. L'herbe est en effet entaillée sur quelques dizaines de centimètres, afin de permettre aux habitants du village voisin d'emprunter une petite piste qui les amènent aux plantations.
Nous marchons donc sur quelques centaines de mètres, en traversant successivement une partie de savane, puis des anciennes plantations pour finalement atteindre le bas de la colline. Mais les guides ne sont pas venus à cette grotte depuis plusieurs années, et finalement après tout ce temps à l'abandon, les pistes se sont refermées et n'existent plus dans la forêt.
Cette forêt n'est plus une forêt primaire depuis longtemps. Elle a été continuellement exploitée pour obtenir le bois utilisé localement ou pour défricher la forêt pour faire les plantations. Cette exploitation sur des décennies a supprimé tous les grands arbres, ou plutôt, une grande partie des vieux arbres, de telle manière que la lumière n'étant plus arrêtée, toutes les espèces végétales ayant besoin de la lumière du jour, ont pu se développer. Il s'agit bien entendu d'arbustes, d'épineux et de toutes les espèces de petites tailles, qui dressent un mur impénétrable en lisière de la forêt. On rencontrera quand même, au hasard de notre randonnée, des arbres aux racines géantes, des lianes et des troncs à racines aériennes.
Notre guide va donc avoir la lourde tâche de nous frayer à la machette, un chemin dans cette végétation hermétique. Cette tâche est rendue lourdement difficile par les myriades de petites fourmis genre Westmania. Ces fourmis sont minuscules, mais elles provoquent de fortes démangeaisons, lorsqu'on est piqué. Ces piqûres ne sont pas dangereuses, mais elles persistent pendant plus d'une journée. La progression est lente. La machette de notre guide, 5 à 10 mètres devant nous, frappe à droite et à gauche, comme un métronome, pour laisser les branches sectionnées à terre. Il est très difficile de percevoir les points de repères qui permettent à nos deux guides de retrouver l'entrée de la grotte. Ils nous font signe par moment que cet arbre à une cinquantaine de mètres, qui dépasse des arbustes, leur indique le bon chemin. On leur fait confiance, cet arbre semble pareil aux autres ! Il est plus vraisemblable que les rochers sortant de terre leur permettent d'avoir des repères plus précis.
Il s'agit d'énormes rochers spectaculaires qui émergent sur plus de 2 à 3 mètres. Même à moins de 50 m du but, notre guide essaye désespérément de nous montrer l'entrée de la grotte, à travers les dernières plantes qui nous en sépare. Malgré notre bonne volonté,, il est impossible de deviner quoi que ce soit. La progression est lente. Au rythme du chemin qui se forme au milieu de la végétation.
Puis, finalement, la marche se termine. La végétation disparaît aux pieds des grands arbres et la forêt nous guide tout naturellement vers ce rocher gigantesque, qui cache l'entrée de la grotte de TSONA.
- La GROTTE :
• On est à flanc de colline. L'ouverture fait plusieurs mètres de large et plus de 2,50 m de haut. En surplomb, il y a des arbres, dont les lianes pendantes, tombent à nos pieds. Puis on pénètre dans la grotte par un éboulis qui glisse en pente douce à l'intérieur. C'est le moment de s'équiper de nos lampes frontales et de nos torches. La lumière fuit, l'ombre lui succède, puis c'est le noir complet. Quelques mètres plus bas, nous débouchons sur une vaste salle de plus de 25m de large et de 5m de hauteur.
Cette entrée laisse entrevoir au fond de la caverne, un tunnel qui fuit profondément dans les entrailles de la colline. Plus loin, on aperçoit un cône de terre surmonté par les parois qui débouchent sur le ciel par un diamètre de quelques mètres : il s'agit d'un partie de la voûte qui s'est effondrée. On imagine sans peine cette ouverture, noyée par la végétation, et qui constitue pour les non-connaisseurs, un piège mortel si on tombe dedans, en se promenant au sommet de la colline. La chute est de plus de 10 mètres ! C'est la mort assurée. Ce trou béant a laissé au pied de la paroi un monticule de gravats de plus de 2 mètres de hauteur.
Nous progressons à l'intérieur de la grotte, où on aperçoit des strates sur plus de 1 mètre de hauteur. C'est très curieux, la paroi, de couleur grisâtre, est certainement de calcaire jusqu'à 2 mètres environ, puis on trouve 1 mètre à 1,50 mètres de strates grises et noires qui alternent. Au plafond des concrétions couleur rouille. Par moment on a des strates de couleur verdâtres allant en dégradé vers le haut. Puis en s'enfonçant, on aperçoit des chauve-souris qui s'envolent pour fuir nos faisceaux lumineux et notre intrusion. Elles sont peu nombreuses. On pourrait presque les compter. Rien à voir avec les nuées de chauve-souris qu'on avait aperçu dans les grottes près de Franceville. Mais avec le temps, le sol est couvert d'excréments de chauve-souris.
La faune entomologique est aussi importante. Dans le noir on trouve de nombreux grillons qui sautent à notre approche. Puis le mur devient grisâtre. Au plafond il y a des concrétions circulaires, dont l'origine demeure mystérieuse. Des voûtes circulaires de plusieurs mètres de diamètre sont également visibles. Après une progression de 200 mètres environ, on arrive à la fin de la caverne principale. En se courbant on passe dans un autre boyau qui se prolonge sur une vingtaine de mètres. Puis encore une cavité qui va chuter brutalement.
Ici s'arrête l'excursion, et commencerait la spéléologie. Ce n'est pas notre but, et nous n'avons ni le temps, ni les équipements. Nous ne sommes pas venus pour une exploration profonde. On se doute, qu'au-delà des arches proches, des boyaux existent. Mais il faudrait ramper.
Nos torches et nos éclairages balayent tous les côtés de la cavité. Nous rebroussons chemin. Il est facile de retrouver le sentier de sortie de de regagner la piste principale à travers le trouée qui vient d'être faite.
- Jean-Louis ALBERT / NDENDE (Grotte de TSONA) / 17 Août 2008.
• La grotte de TSONA fait partie des nombreuses grottes qui se trouvent autour ou proches de NDENDE.
• Entrée de la GROTTE de TSONA :
• Carte de situation de NDENDE et de la GROTTE de TSONA :
- Quelques Repères :
• A la suite de la publication de ces photos, Mr Bernard PEYROT, spécialiste incontesté de ces grottes et des études scientifiques qui s'y rattachent, m'a aimablement signalé que ces 'Strates d'origine mystérieuses' sont en réalité : «des bancs de Stromatolithes. C'est tout à fait exceptionnel au plan mondial.» Il m'a également informé qu'un article dans la revue Karstologia est actuellement en préparation. Il sera consacré aux "Grottes à Stromatolithes du Gabon, un patrimoine paléontologique exceptionnel". Il publie également le plan de cette grotte ainsi qu'une étude complète de sa faune.
• Carte d'accès à la GROTTE de TSONA :
- Le TRAJET :
•••• NDENDE -> Début de la marche : Environ 5 km (soit 15 à 20 minutes environ).
•••• Marche vers la Grotte de TSONA : Environ : 950 m (Environ 30 à 45 minutes suivant l'état du chemin en forêt)
• Même en y mettant de la bonne volonté, il est absolument impossible d'aller tout seul à cette grotte, comme à toutes les autres, aussi. En effet, tout d'abord ces grottes se trouvent sur des terrains appartenant aux populations locales, et chacune de ces grottes se trouve être "la possession" de quelqu'un. Il faut donc son accord pour y pénétrer. Cela ne pose aucune difficulté d'avoir cet accord, si ce n'est que le plus dur, est de trouver cette personne. La quête du chef ou du guide de la grotte et la partie comportant le plus d'incertitude. En outre le chemin de la grotte est rarement accessible facilement. Il faut bien souvent suivre une voie assez incohérente pour y arriver. Le mieux est donc de s'informer pour trouver la ou les personnes adéquates pour faire cette excursion.
Finalement nous allons réussir à connaître les personnes qui pourront nous servir de guide vers cette grotte. Nous allons donc à la rencontre de nos guides Claude et Paul, que nous rencontrons chez eux. Tout se passe bien. Nous avons des torches (indispensable) et nous pouvons démarrer notre randonnée.
- La MARCHE :
Avec nos guides, nous sortons de NDENDE et nous roulons en voiture sur la piste qui va vers TCHIBANGA. A la période où nous l'avons faite, il s'agissait d'une excellente piste, où on pouvait rouler à bonne allure.
Environ 5 kilomètres après la sortie de NDENDE, notre guide nous fait arrêter sur le bord de la piste. C'est à ce moment-là qu'on se rend compte qu'ils sont indispensables. Il est absolument impossible de trouver le petit chemin, qui démarre au bord de la route, au milieu des hautes herbes qui bordent la route. Seuls quelques repères visuels, une colline, quelques grands arbres, la proximité de l'endroit, ont permis aux guides de trouver ce chemin. Il n'existe pratiquement pas.
En observant les abords de la route, à environ 500 m à 1 km de chaque côté de la plaine, on a de petites collines boisées. C'est en se fiant certainement à ces repères imperceptibles, que notre guide nous a fait signe de nous arrêter. C'est vrai qu'en s'approchant, on peut deviner un embryon de chemin. L'herbe est en effet entaillée sur quelques dizaines de centimètres, afin de permettre aux habitants du village voisin d'emprunter une petite piste qui les amènent aux plantations.
Nous marchons donc sur quelques centaines de mètres, en traversant successivement une partie de savane, puis des anciennes plantations pour finalement atteindre le bas de la colline. Mais les guides ne sont pas venus à cette grotte depuis plusieurs années, et finalement après tout ce temps à l'abandon, les pistes se sont refermées et n'existent plus dans la forêt.
Cette forêt n'est plus une forêt primaire depuis longtemps. Elle a été continuellement exploitée pour obtenir le bois utilisé localement ou pour défricher la forêt pour faire les plantations. Cette exploitation sur des décennies a supprimé tous les grands arbres, ou plutôt, une grande partie des vieux arbres, de telle manière que la lumière n'étant plus arrêtée, toutes les espèces végétales ayant besoin de la lumière du jour, ont pu se développer. Il s'agit bien entendu d'arbustes, d'épineux et de toutes les espèces de petites tailles, qui dressent un mur impénétrable en lisière de la forêt. On rencontrera quand même, au hasard de notre randonnée, des arbres aux racines géantes, des lianes et des troncs à racines aériennes.
Notre guide va donc avoir la lourde tâche de nous frayer à la machette, un chemin dans cette végétation hermétique. Cette tâche est rendue lourdement difficile par les myriades de petites fourmis genre Westmania. Ces fourmis sont minuscules, mais elles provoquent de fortes démangeaisons, lorsqu'on est piqué. Ces piqûres ne sont pas dangereuses, mais elles persistent pendant plus d'une journée. La progression est lente. La machette de notre guide, 5 à 10 mètres devant nous, frappe à droite et à gauche, comme un métronome, pour laisser les branches sectionnées à terre. Il est très difficile de percevoir les points de repères qui permettent à nos deux guides de retrouver l'entrée de la grotte. Ils nous font signe par moment que cet arbre à une cinquantaine de mètres, qui dépasse des arbustes, leur indique le bon chemin. On leur fait confiance, cet arbre semble pareil aux autres ! Il est plus vraisemblable que les rochers sortant de terre leur permettent d'avoir des repères plus précis.
Il s'agit d'énormes rochers spectaculaires qui émergent sur plus de 2 à 3 mètres. Même à moins de 50 m du but, notre guide essaye désespérément de nous montrer l'entrée de la grotte, à travers les dernières plantes qui nous en sépare. Malgré notre bonne volonté,, il est impossible de deviner quoi que ce soit. La progression est lente. Au rythme du chemin qui se forme au milieu de la végétation.
Puis, finalement, la marche se termine. La végétation disparaît aux pieds des grands arbres et la forêt nous guide tout naturellement vers ce rocher gigantesque, qui cache l'entrée de la grotte de TSONA.
- La GROTTE :
• On est à flanc de colline. L'ouverture fait plusieurs mètres de large et plus de 2,50 m de haut. En surplomb, il y a des arbres, dont les lianes pendantes, tombent à nos pieds. Puis on pénètre dans la grotte par un éboulis qui glisse en pente douce à l'intérieur. C'est le moment de s'équiper de nos lampes frontales et de nos torches. La lumière fuit, l'ombre lui succède, puis c'est le noir complet. Quelques mètres plus bas, nous débouchons sur une vaste salle de plus de 25m de large et de 5m de hauteur.
Cette entrée laisse entrevoir au fond de la caverne, un tunnel qui fuit profondément dans les entrailles de la colline. Plus loin, on aperçoit un cône de terre surmonté par les parois qui débouchent sur le ciel par un diamètre de quelques mètres : il s'agit d'un partie de la voûte qui s'est effondrée. On imagine sans peine cette ouverture, noyée par la végétation, et qui constitue pour les non-connaisseurs, un piège mortel si on tombe dedans, en se promenant au sommet de la colline. La chute est de plus de 10 mètres ! C'est la mort assurée. Ce trou béant a laissé au pied de la paroi un monticule de gravats de plus de 2 mètres de hauteur.
Nous progressons à l'intérieur de la grotte, où on aperçoit des strates sur plus de 1 mètre de hauteur. C'est très curieux, la paroi, de couleur grisâtre, est certainement de calcaire jusqu'à 2 mètres environ, puis on trouve 1 mètre à 1,50 mètres de strates grises et noires qui alternent. Au plafond des concrétions couleur rouille. Par moment on a des strates de couleur verdâtres allant en dégradé vers le haut. Puis en s'enfonçant, on aperçoit des chauve-souris qui s'envolent pour fuir nos faisceaux lumineux et notre intrusion. Elles sont peu nombreuses. On pourrait presque les compter. Rien à voir avec les nuées de chauve-souris qu'on avait aperçu dans les grottes près de Franceville. Mais avec le temps, le sol est couvert d'excréments de chauve-souris.
La faune entomologique est aussi importante. Dans le noir on trouve de nombreux grillons qui sautent à notre approche. Puis le mur devient grisâtre. Au plafond il y a des concrétions circulaires, dont l'origine demeure mystérieuse. Des voûtes circulaires de plusieurs mètres de diamètre sont également visibles. Après une progression de 200 mètres environ, on arrive à la fin de la caverne principale. En se courbant on passe dans un autre boyau qui se prolonge sur une vingtaine de mètres. Puis encore une cavité qui va chuter brutalement.
Ici s'arrête l'excursion, et commencerait la spéléologie. Ce n'est pas notre but, et nous n'avons ni le temps, ni les équipements. Nous ne sommes pas venus pour une exploration profonde. On se doute, qu'au-delà des arches proches, des boyaux existent. Mais il faudrait ramper.
Nos torches et nos éclairages balayent tous les côtés de la cavité. Nous rebroussons chemin. Il est facile de retrouver le sentier de sortie de de regagner la piste principale à travers le trouée qui vient d'être faite.
- Jean-Louis ALBERT / NDENDE (Grotte de TSONA) / 17 Août 2008.