• Après avoir laissé le véhicule sur le bord de la piste, à environ 17,5 km du campement de Bélinga, on débute la marche. Marche facile dans une forêt très claire. La marche se fait sur un sentier relativement peu vallonné. A mi-parcours, alors que sur la droite, on voit un ravin profond qui laisse deviner de la forêt à perte de vue, on entend des cris caractéristiques de singes. La vision est très rapide de singe sautant de branche en branche. Peut-être des Cephus (Cercopithecus cephus). Ensuite des arbres morts à plusieurs reprises. Il faut passer dessous. Finalement, une dernière montée avant d'arriver à la grotte de Zadié.
J'espérais voir le fameux oiseau Picatharte du Cameroun (Picathartes oreas). Malgré 3 visites à la grotte, à des horaires différents, je ne vais l'apercevoir que de loin. Dès que j'ai essayé de m'approcher, il a fuit aussitôt et je n'ai pas pu le prendre en photo. Vision fugitive.
Une dernière montée et on entre facilement dans la grotte, qui n'est pas profonde. Une salle d'entrée vaste et des nuées de chauve-souris dont on sent la rumeur monter. Puis, notre venue les dérange et elles vont sortir en masse. Ce qui est le plus frappant à l'entrée, est cette odeur âcre d'urine et de crottes de chauve-souris qui inonde l'air qu'on respire, pendant qu'on patauge avec les bottes sur un tapis de guano. La grotte par elle-même est peu profonde. Elle est occupée par des colonies différentes de chauve-souris. On y trouve des :
.... Rousette : Roussetus aegyptiacus
.... Hipposideros cafer
.... Hipposideros gigas.
Cette dernière, lorsqu'on essaye de les attraper est très agressive. Elle morte les dents et reste accrochée jusqu'au dernier moment, lorsqu'on la tire à l'extrême et qu'elle est obligée de lâcher prise.
Nous avons laissé nos sacs à l'entrée de la grotte. A notre retour, ils sont envahis par des myriades d'abeilles. Impossible de retire quelque chose dedans sans qu'elles bourdonnent autour. Je prends mon appareil que j'ai laissé par terre, et aussitôt j'ai ma première piqure d'abeille au doigt. Elles se fixent sur la tête, les cheveux, s'insinuent entre les lunettes et les yeux. Elles ne sont pas farouches, mais elles sont collantes, comme des mouches sur du miel. On les bousculent. Elles repartent pour revenir dans les secondes qui suivent. La bouche, les oreilles. Elles rentrent par le col de la chemise. Autre piqûre. On fait un petit feu en espérant que la fumée va les gêner. L'effet est quasi nul. Finalement sur mes 3 sorties vers cette grotte, j'aurais 7 piqûres d'abeilles. Souvenir de Zadié.

A l'intérieur, on va noter une impressionnante quantité de blattes (Dictyoptères). Lee élytres comportent une bande vert clair sur chaque côté. Dès qu'on les observe et qu'elles voient la lumière, elles s'enfoncent immédiatement dans le guano en remuant le corps de droite à gauche, par petites secousses. En quelques secondes, elles disparaissent complètement de la vue. Elles sont complètement cachées, et il est impossible de deviner, que quelques secondes auparavant, il y avait un insecte au sol ! On y trouve aussi de nombreux grillons (Orthoptères).
J'ai pu observer aussi, un énorme rat qui s'est caché rapidement dans une anfractuosité.


























• La Grotte de ZADIE / Jean-Louis ALBERT / Jeudi 21 avril 2011.


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