- Création de la Page : Août 2012
• Une réserve animale extraordinaire. Un des seuls endroits au monde où on peut espérer voir des grands animaux, tel que buffles, éléphants, hippopotames sur la plage, et quelquefois dans l’Océan. Si le paradis existe sur terre, je pense qu’il n’est pas très loin. S’il n’y a qu’un seul parc à voir au Gabon, c’est bien celui-là.
• Les Buffles sur la Plage :
• Carte de Situation du Grand Trek à LOANGO Nord :
• Les photos de cette page, suivent l’ordre d’apparition. La grande quantité de nos observations, fait que nous passons successivement d’un oiseau, à un éléphant, puis un buffle, puis un éléphant dans l’eau puis … Ce mélange est la conséquence de cette prolifération animale. •• Omboué -> Village de TCHONGOROVÉ / Loango Lodge : Environ 50 km, soit 1h 30 de piste
- Le Matériel Photo :
---- Appareil CANON EOS 5D MK II avec zoom CANON 28/300 mm F3,5-5,6L IS USM
---- Les macros ont été faites soit avec un appareil CANON EOS 50D, soit avec l’appareil CANON EOS 5D MK II, avec les objectifs CANON 100 mm F4 IS Macro USM et 65 mm MP-E F2,8 1-5x.
---- Flash CANON Speedlite 580 EX II
• La Mangrove :
•• Campement ENAMINO -> Village de TCHONGOROVÉ : 33,4 km, soit 1h 10’ de piste.
Le village de Tchongorové se trouve à quelques kilomètres de Loango Lodge par la route, et les 2 sites donnent sur la lagune d’Iguéla, et ne sont séparés que de 800 m à 1 km seulement.
•• Marche LOANGO NORD : 22,1 km, soit 7h 40’ de marche avec 1 arrêt principal vers 13h et un petit arrêt en fin de plage.
• Nous sommes partis le matin de bonne heure pour être vers 8h sur le site. Les animaux sont surtout visibles le matin et l’après-midi. Le piroguier Georges qui habite au village de Tchongorové, avait déjà préparé la pirogue, avec l’essence et le moteur. Le village Myéné de Tchongorové se trouve sur la lagune d’Iguéla ou Ngové. A notre arrivée, sur la place sablonneuse du village, nous amenons notre équipement, en fait notre matériel photo, et nous montons dans la pirogue. Une fois libéré de la plage, Georges met en marche le moteur et nous naviguons sur la lagune pour inspecter les berges. On peut parfois voir des animaux.
En suivant la même rive que le village, on tombe sur le Loango Lodge, qui est à seulement 800 m à vol d’oiseau du village. En passant près des berges, on voit un groupe de singes à queue, des Torquatus (Cercocebus torquatus) sur les branches des arbres et au milieu des racines des palétuviers de la mangrove. On s’arrête pour les prendre en photos. C’est aussi dans cette zone-là, qu’à la fin de la semaine, en fin de journée, alors que le soleil tombe, on verra une colonie d’une dizaine d’hippopotames dans l’eau. Aujourd’hui, on voit un palmiste Africain (Gypohierax angolensis) qui plane, puis un Martin-Pêcheur Alcyon Pie (Ceryle rudis) sur une branche.
Nous laissons ensuite la pirogue près d’un petit bosquet sur une zone en pente et nous l’amarrons bien, pour le retour. Les premiers pas nous font traverser une petite forêt qui débouche ensuite sur une immense savane. La marche est rendue difficile par le sable. Les pieds s’enfoncent et dérapent, l’herbe est rare. Notre guide et pisteur, Philippe, nous demande de marcher silencieusement, de faire moins de bruit. La vision animale repose justement sur notre silence. Puis il active le pas, pour sortir de la savane qui est très longue, le plus tôt possible, afin d’arriver sur la zone qui jouxte la plage, et qui permet de voir les animaux (Buffles, éléphants, peut-être hippopotames) sur la plage. En savane, les animaux nous voient de loin. Par contre en marchant dans les arbustes qui longent la plage ce sera l’occasion de faire des observations.
On essaie de suivre les instructions de Philippe, de marcher en file indienne, de faire le moins de bruit possible, de regarder le sol pour éviter de marcher sur des branches qui craquent ou des feuilles sèches. Bien sûr il ne faut pas parler, ou alors chuchoter, car les animaux entendent les sons de très loin. Le vent est aussi important. Dans le mauvais sens, les animaux nous devinent instantanément et fuient. Cette partie du parc est une mosaïque de forêts et de savanes où alternent successivement les bosquets et l’herbe rase au-dessus du sable.
• Crocodile du Nil / Crocodylus niloticus :
Nous passons ensuite, après un petit bosquet, dans une autre savane adjacente qui s’appelle la Plaine de BANGUÉ. Il s’agit d’une plaine où le sable est mélangé à des myriades de coquilles d’huitres. Certains historiens avaient interprété ces signes comme des vestiges d’une époque très éloignée dans le temps et peut-être par des manifestations géologiques. Il semblerait qu’en fait, ce soit beaucoup plus simple. A l’époque esclavagiste, cette plaine, proche de la mer servait de camp d’attente pour l’embarquement des esclaves vers les colonies américaines. Ils ramassaient d’innombrables quantités d’huitres qu’ils faisaient fumer pour le voyage pour l’équipage et les esclaves, durant la longue traversée de l’Atlantique. On en retrouve les traces aujourd’hui.
Nous repartons et nous arrivons sur une mangrove marécageuse dont les bords sont fermés par un entrelacs de racines de palétuviers. Nous devons traverser de l’autre côté. Pour cela nous avons 2 solutions. Soit on traverse l’eau qui est relativement basse en saison sèche, soit on escalade de racine en racine, jusqu’à atteindre l’autre côté. Nous sommes en début de voyage et nous ne souhaitons pas rester pendant plusieurs jours avec les pieds mouillés, comme l’année passée sur la Mbani, dans le parc de Moukalaba-Doudou, où nous avons pataugé pendant des heures dans l’eau jusqu’à mi-cuisse pendant 3 jours, sans chaussures de rechange. Nous avons le choix, donc nous escaladons les racines, ce qui donnera lieu à une traversée pittoresque avec des racines qui cassent sous le poids de Pierre et qui a failli se retrouver dans l’eau malgré sa volonté de ne pas se mouiller.
Notre progression reprend, et au bout de 12 km de marche dans le sable et l’herbe, on arrive en bord de mer. La plage est sale. Des milliers de débris jonchent le sol. On retrouve un casque de sécurité jaune marque Bos Congo, des plastiques, 1 immense citerne qui a dû flotter jusqu’ici, un gros réfrigérateur, dont on ignore comment il a pu arriver jusqu’ici ! Etonnant, ça ne flotte pas très bien.
A notre arrivée, un troupeau de buffles se trouve sur la plage. Il y a bien une vingtaine de buffles allongés sur la plage. Nous nous approchons et nous prenons quelques photos. Avec le vent et les embruns, ils semblent noyés dans un brouillard qui altère les photos. Finalement, à force de nous approcher, ils nous sentent et détalent en quelques secondes dans la forêt environnante. Inutile de les suivre, c’est impossible et peut-être dangereux. Nous nous arrêtons pendant 2 heures environ, pour nous reposer, manger, boire, et surtout pour attendre que l’heure avance afin de voir des animaux sur la plage. Si on part trop tôt, les animaux restent encore cachés dans la forêt.
Nous continuons d’avancer et nous tombons nez à nez avec un éléphant qui détale dans la broussaille. C’est assez dangereux, on ne le suit pas. Il aurait fallu le voir avant, pour pouvoir l’approcher. En continuant notre avancée, nous tombons à plusieurs reprises sur des troupeaux de buffles qu’on filme sans problème. On va même réussir à en suivre un sur plusieurs centaines de mètres, ce qui nous permettra de prendre en photo des buffles avec les vagues déferlantes derrière. Mais toujours avec ces embruns et ce ciel gris de saison sèche. Un peu plus tard, encore 2 éléphants qui détalent, sans qu’on ait une photo. Ils sont au milieu des arbustes, et il n’y a qu’une masse sombre qui transparait à peine. Difficile de faire une bonne photo.
On arrive à la fin de notre marche sur la plage, au point le plus étroit, qui n’est qu’à 1,5 km de notre débarcadère d’arrivée. Nous attendons donc quelques minutes pour nous reposer et boire. Cette marche le long de la plage sur plus de 5 km est épuisante car on marche continuellement dans le sable et les pas deviennent difficiles au fur et à mesure de la progression. Jusqu’à présent nous avons marché le long de la plage, dans un sens nord-sud. Pour regagner notre embarcation, nous partirons perpendiculairement à la plage, c’est à dire vers l’est.
Sur ce dernier tronçon, on va apercevoir au loin, 2 éléphants, une mère et son petit, qui fuit à pas lent à notre approche. Nous essayons de les suivre en courant, avant qu’ils ne disparaissent dans la forêt. Nous forçons donc l’allure et nous commençons à courir. Eux, sont à 300 mètres devant nous et marchent perpendiculairement à notre progression. La forêt est devant eux, sur notre droite. Les éléphants ont peut-être 300 mètres à faire. C’est tout simplement impressionnant : nous courrons pour nous avancer vers eux. Ils marchent mais vont plus vite que nous. Il ne faut pas oublier qu’un petit pas d’éléphant fait plus de 4 mètres. Lorsqu’ils font 1 pas, nous, nous devons en faire 6 ou 7. C’est ce qui explique que nous n’ayons pas la sensation de nous rapprocher beaucoup en courant, alors que leurs pas semblent au ralenti ! Nous prendrons quelques photos avant leur disparition.
La marche prend fin. Nous atteignons notre pirogue, qu’on remet à l’eau et qui va nous ramener vers le village de Tchongorové. Nous avons marché sur plus de 20 km, pendant 7h 40’ dont la plupart du temps dans le sable. C’était une marche épuisante. Mes pieds me rappellerons à l’ordre les jours suivants, avec des orteils ensanglantés. Mais quel bonheur de voir cette faune extraordinaire. Des animaux à profusion.
Je suis réellement en train de me dire, que si le paradis existe sur terre, il n’est peut-être pas très loin de LOANGO. Eblouissant.
• Les Potamochères :
• Le Parc de LOANGO Nord / Jean-Louis ALBERT / Mardi 14 Août 2012.
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