Notre trajet en pirogue nous amènera de Omboué à l’île EVENGUÉ pour voir les gorilles, puis à la Mission SAINT-ANNE, et ensuite, la remontée de la rivière MPIVIÉ. Ces 3 sites sont visités à partir de la lagune Nkomi ou Fernan-Vaz.

- La Rivière MPIVIÉ :
• Après avoir quitté le campement de ENAMINO, très tôt le matin, vers 7h, ce qui veut dire se lever à 6h, nous attendons la pirogue à Omboué. L’essence était déjà dans les bidons et notre piroguier avait déjà tout préparé à notre arrivée. Nous mettons notre matériel photo dans nos sacs étanches que nous mettons au bout de la pirogue. Assis sur les banquettes avant, le voyage peut commencer. On quitte rapidement Omboué, que nous laissons derrière nous pour aller plein est, vers l’île Evengué où nous avions rendez-vous avec l’agent conservateur qui devait nous recevoir pour la visite. On laissera cette île sur la gauche. Puis après la visite de l’île et de ses gorilles, nous allons vers la Mission Sainte-Anne, où la pluie nous surprend pendant la visite. Lorsque nous quitterons la Mission Sainte-Anne, que nous laisserons sur notre droite, notre périple à travers la rivière Mpivié commencera véritablement. On va pénétrer dans l’immense lagune du Fernan-Vaz, qui lorsqu’elle va se rétrécir, nous permettra de rentrer dans la rivière Mpivié en prenant plein sud.

Cette rivière est très caractéristique de la faune que l’on peut trouver dans les biotopes de Loango. Par temps chaud, on peut y voir facilement des animaux à sang froid, donc des reptiles, sur les branches des arbres morts en général.

Vers la fin de la saison sèche, au mois d’août, le niveau de l’eau diminuant fortement, le courant est pratiquement nul, car il n’y a plus d’apport d’eau douce par les pluies. On a ainsi un milieu propice à la formation d’algues vertes microscopiques superficielles qui donnent cette couleur caractéristique à la surface de l’eau. Elle semble recouverte d’un voile verdâtre. On remonte à faible vitesse la rivière en allant de droite à gauche pour observer les troncs et les branches mortes, sur lesquels on trouve des oiseaux et des reptiles. Il est vrai que cette excursion doit se faire préférentiellement en période de soleil. Lorsqu’il pleut, on voit peu d’animaux. Par contre, lors des grosses chaleurs, tous les animaux à sang froid se prélassent sur les troncs surchauffés. C’est ainsi qu’on a pu voir un petit Varan (Varanus ornatus).

Parmi la faune aviaire, on aura observé les oiseaux suivants :
.... Pyrargue Vocifere / Haliaeetus vocifer
.... Anhinga d’Afrique / Anhinga rufa
.... Grebifoulque d’Afrique / Podica senegalensis
.... Martin-pècheur Géant / Megaceryle maxima
.... Gobemouche de Cassin / Muscicapa cassini
.... Pelican Gris / Pelecanus rufescens
.... Oedicnème Vermiculé / Burhinus vermicalatus

Il est impossible de se tromper lorsqu’on entre dans la rivière : à partir de cet instant, nous serons constamment harcelés par les mouches Tsé-Tsé. Heureusement, cette zone n’est pas connue pour être un foyer de la terrible maladie qu’elles transmettent : la Maladie du Sommeil, qui est véhiculée par un parasite (Trypanosoma brucei). Cette famille de parasite comprend de nombreuses espèces, dont le Trypanosoma cruzi, qui donne la maladie de Chagas (en Amérique du Sud), et d’importantes autres souches, pathogènes pour l’homme ou le bétail. Ici fort heureusement, il n’y a pas de craintes à avoir. Par contre, elles sont constamment sur la peau et toutes les parties dénudées. Lorsqu’on prend ses précautions, elles se posent sur le dos ou les cuisses, à des endroits où les tissus des vêtements sont tendus, et piquent à travers eux. On sait qu’elles sont là. Ce sera un ballet incessant, qui ne s’arrêtera que lorsque nous descendrons à terre et lorsque nous quitterons la rivière. Mais les animaux que nous verrons, nous ferons vite oublier ces désagréments.

Notre sortie n’a été malheureusement pas très prolifique, mais on peut imaginer facilement tout ce qu’on peut voir par temps ensoleillé. Le sillage de notre bateau creuse un sillon au milieu de ce lit d’algues, qui est découpé en deux. A notre passage d’innombrables oiseaux s’éparpillent. On va apercevoir aussi des Calaos. Aux dires de Philippe la richesse que nous voyons est aussi pauvre que le temps. Cela laisse augurer de spectacles grandioses d’oiseaux par temps chaud.

• La Rivière MPIVIE / Jean-Louis ALBERT / Mercredi 15 Août 2012.


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