- Création de la Page : Mai 2007
• Un accès difficile vers un endroit paradisiaque : des grands animaux (éléphants, Sitatungas mâles et femelles, Potamochères, Gorilles, Chimpanzés, Buffles) sur une Arche de Noé perdue au milieu de la forêt gabonaise.
• Eléphant et Gorille dans le BAI de LANGOUE :
• Carte de Situation du BAI de LANGOUE :
- Le Matériel Photo :
• Toutes les photos ont été réalisées avec le matériel suivant :
---- Appareil CANON EOS 5D avec zoom CANON 28/300 mm F3,5-5,6L IS USM
---- Les macros ont été faites avec un objectif CANON 180 mm F3,5 Macro
---- Flash CANON Speedlite 580 EX II
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- TRAJET :
•Gare de l'IVINDO -> Fin de la piste : 72 km (durée 2 heures environ).
••Fin de la piste (Début de la marche) -> Campement : 7,2 km (environ 2h à 2h 30 de marche)
•••Campement -> Ancien camp : 2 km (environ 30 mn de marche)
••••Campement -> Baï de LANGOUE : 4,2 km (environ 1h30 de marche)
- La découverte du Bail de LANGOUE :
•En 2000, lors de son voyage à travers l'Afrique Centrale (le Transect) entre la RCA et l'océan Atlantique sur la côte du Gabon, Mike Fay, un américain, a découvert avec ses compagnons pygmées, cette clairière, que les pygmées appellent baï, et qui était constamment occupée par les grands mammifères d'Afrique Centrale.
- L'ECOTOUTISME au GABON : Réserve de l'IVINDO.
-Il s'agit d'un tourisme, à l'opposé du tourisme de masse et qui respecte la nature en limitant l'impact de l'homme sur la faune, la flore et le milieu naturel en général. On évite la perturbation de la vie des plantes et des animaux, ainsi que les pollutions (chimiques, sonores ou autres).
En mai 2007, le camp est dirigé par le WCS (Wildlife Conservation Society) sous la responsabilité de Louise, une britannique. Leur but : développer un projet viable de tourisme qui puisse se développer en harmonie avec l'environnement dans lequel il évolue.
- Le voyage :
-Nous avons quitté Franceville en embarquant sur le train N'TSA EXPRESS, qui est parti à 10h00 du matin. On a dû se présenter 2 heures avant pour procéder à l'embarquement, mais en pratique, on peut très bien arriver sans problème une demi-heure avant si on n'a pas de bagages à mettre en consigne. 1 heure avant si on doit enregistrer des bagages. Avant le départ, le train va changer de voie, pour laisser entrer en gare le train venant de Libreville et permettre aux passagers de descendre sur la voie principale. Le fait que notre train soit stationné sur une voie extérieure, oblige les passagers qui sont arrivés à un horaire semble-t-il normal, 9h30, à passer par le train qui vient d'arriver, à monter dans le train vide, à descendre sur le ballast de l'autre côté et à remonter dans le train en partance pour Libreville, en accédant avec difficultés à une marche située à plus de 1 m de hauteur.
En 2ème classe, les wagons ne sont pas ou ne sont plus climatisés. Bien qu'il soit impossible de voir le paysage à travers les vitres du bas (le double vitrage a fuit depuis longtemps et de la condensation s'est déposée à l'intérieur et opacifie le vitrage. Par contre, on peut baisser la vitre supérieure et non seulement avoir de l'air frais, mais aussi, voir le paysage défiler. En 1ère classe, le confort est très nettement supérieur, mais on ne peut pas baisser les vitres, à cause de la climatisation. Il y a aussi un wagon restaurant. En 2ème classe, lorsqu'on est en groupe, l'idéal est de demander, dans la mesure du possible (en s'y prenant assez tôt - 2 jours à l'avance), les places 101 à 107 ou 41 à 47. Il s'agit de 8 places, 4 de chaque côté du couloir, et 2 à 2 faces à faces. C'est à cet endroit qu'il y a le plus de place et d'avoir accès le plus facilement aux fenêtres et de prendre des photos.
-Habituellement, pour aller au parc de Langoué, on doit prendre le train du soir, qui arrive vers 2 ou 3heures du matin à la gare de l'Ivindo, et attendre environ les 6 heures pour partir en voiture vers le début du sentier pédestre.
-FRANCEVILLE : 10h (Paysage de savanes et de forêts galeries).
-MOANDA : 10h35
-MBOUNGOU-BADOUMA : 11h05 (A partir de cette gare, on quitte résolument la savane, pour entrer dans la forêt).
-DOUME : 12h05
-LASTOURVILLE : 13h
-MILOLE : 13h35 (Gare de forestiers)
-MOUYABI : 14h10 (Pas d'arrêt).
-IVINDO : 14h35 (Gare de destination)
-Soit 4 heures 30 minutes de voyage en train. Le WCS est à 500 m de la gare.
- La marche :
-Le lendemain , départ à 6h du matin pour 2 heures de piste. Il s'agit d'une piste de forestiers utilisée encore actuellement, puis on la quitte très vite pour prendre la piste qui mène à Langoué. Une petite cabane est au terminal de cette piste, qui ne peut aller plus loin à cause du relief : collines avec falaises. La suite se fera à pied. Cette cabane comporte une partie avec moustiquaire, qui permet de se mettre à l'abri des moucherons et des abeilles : on sera très heureux d'en profiter lors de l'attente au retour. Notre attente a permis à une nuée de moucherons et de fouroux de nous harceler continuellement. Impossible d'y échapper. Ces moucherons ne piquent pas, mais tournoient continuellement en pénétrant dans les yeux, les oreilles, la bouche : un repas de choix pour les insectes, qui ont trouvé des sels dans la sueur de notre peau.
-Après 15 minutes d'attente, nos guides, Armel et Alain, viennent nous chercher. Le calvaire va pouvoir commencer. La marche débute par une montée de 30 minutes sur une pente raide. Le tout est moyennement difficile, mais une bonne condition physique s'impose, car il faut porter tout son équipement (vêtement, trousse de toilette, appareils photos… et ne pas oublier de l'eau pour le trajet). Lorsqu'on atteint un tronc d'arbre de 1 m environ qui est couché sur le côté du sentier, la fin de la montée est arrivée ! Un repos de quelques minutes et on reprend la marche sur un terrain relativement plat, sans difficulté.
- La forêt primaire :
-Nous traversons continuellement une forêt primaire, c'est-à-dire une forêt stable, qui évolue peu sur une grande échelle de temps s'il n'y a pas de bouleversements. Dans cette forêt, les arbres inféodés à la lumière ont disparus depuis longtemps, au profit des espèces d'arbres tolérantes à l'ombre qui ont poussées au-dessus des autres en empêchant la lumière d'atteindre le sol en étouffant les autres arbres. Les espèces inféodées à la lumière ont moins de chance de survivre. Celle qui se reproduisent le plus facilement sont celles qui sont tolérantes à l'ombre. La végétation des arbres et arbustes denses ont finalement disparus en laissant un sous-bois clairsemé d'arbres géants et un tapis de feuilles sur le sol. Les arbustes, les épines, et tout ce qui peut perturber la marche, a disparu. C'est un plaisir de marcher dans ces sous-bois où il fait frais malgré le soleil au-dessus de la canopée. On peut voir sur plus de 50 m.
Cette forêt va rester dans cet état de forêt primaire jusqu'à ce qu'un choc vienne la perturber : l'homme, les animaux, le feu (peu probable) ou la chute d'un arbre géant qui va ouvrir un "Chablis", c'est-à-dire une zone ou la disparition d'un géant de la forêt a entraîné la chute d'arbres plus petits, qui finalement ont dégagés une zone où la lumière peut à nouveau pénétrer et permettre aux arbres et arbustes inféodés à la lumière de pousser. Cette lumière, c'est la vie. Les pousses vont émerger, les arbustes pousser, et une forêt dense, difficilement pénétrable va se constituer : c'est une forêt secondaire. Cette forêt va perdurer jusqu'à ce que, petit à petit, les arbres tolérants à l'ombre prennent le dessus et finissent par étouffer les premiers arbres et arbustes. Mais ceci prendra beaucoup de temps, plusieurs décennies. Et puis le cycle recommence, la forêt va se stabiliser pour un temps très long.
-Durant la marche, à plusieurs reprises, nous entendons des bruits de branches. Ce sont des singes Mangabey à joues grises (Leuphocebus albigena) qui nus ont détectés et se mettent à l'abri plus loin. Il est très difficile de les approcher et encore plus de les prendre en photos.
- Le campement :
-Après 2 heures et demi de marche, nous arrivons au campement qui a été construit sur une plate-forme rocheuse qui émerge de la forêt. Le rocher est recouvert par endroit d'un substrat de quelques centimètres d'épaisseur et permet à l'herbe de pousser, mais pas aux arbres : il s'agit d'une petite clairière. Par endroit, le caillou affleure, vraisemblablement du grès ?
-Le camp comprend 4 tentes de 2 places sous un toit largement ouvert sur la nature et qui sert d'abri pour les orages, qui sont particulièrement violents en forêt. Il faut veiller a bien fermer la fermeture éclair de la tente afin d'éviter aux serpents, insectes et autres scorpions de rentrer dans les tentes. La cuisine le restaurant avec bar sont les bâtiments principaux. A côté des tentes, il y a une douche et un WC. Chaque abri avec tente possède un seau avec un robinet soudé. L'eau est récupéré dans une bassine et est vidée dans un puisard. Le savon de Marseille utilisé est le moins agressif pour l'environnement.
On a tout ce qu'on peut souhaiter, dans une ambiance spartiate, mais au coeur de la forêt, sans fioritures, loin des téléphones et autres téléviseurs, à 50 km du premier point de civilisation, avec pour seuls compagnons, les animaux et les bruits de la forêt : le tourisme insolite, la déconnexion totale, l'impression de se trouver presque seul au monde.
Rien à voir avec le tourisme de masse ou des dizaines de bus déversent des centaines de touristes sur les mêmes animaux et où chacun sait qu'il ne pourra pas prendre une photo d'un animal, sans avoir un intrus à côté !
A 10h30, à notre arrivée, il est trop tard pour aller au baï, qui est à 1h30 de marche. Donc, après la prise de possession des logements et d'un repas, nous allons faire une petite ballade vers une autre clairière rocheuse, beaucoup plus grande, et où était installé l'ancien camp. Celui-ci a été déménagé pour venir dans la clairière actuelle, pour laisser l'ancienne libre, pour un futur campement de plus grande importance.
Après 30 minutes de marche en forêt, nous atteignons cette ancienne clairière de 500 m de diamètre environ. Même paysage de rochers affleurants, avec de l'herbe par endroit, et tout autour, de la forêt. Nous traversons cette clairière pour pénétrer dans la forêt. Le chemin nous amène en quelques minutes vers la chute Langoué / Albertini.
- Le Baï de LANGOUE :
-Le mot Baï (Prononcer baii) vient du pygmée, qui veut dire clairière.
-Après 1h30 de marche dans la forêt par un chemin tracé par les animaux, nous arrivons au Baï de Langoué.
-Cette clairière, ou Baï possède une origine controversée, mais on s'accorde généralement sur le fait que dans cette zone marécageuse, les animaux (gorilles, éléphants, buffles, potamocères, sitatungas…) trouvent les sels minéraux dont ils ont besoin. Leur origine est soit naturelle, soit apportée par l'urine te les excréments des animaux qui fréquentent la mare. Les deux théories s'affrontent. Elle fait environ 1,5 km de long, étalée presque est-ouest, et entre 300 et 500 m en direction nord-sud. Elle est traversée par une rivière grossièrement est-ouest, qui forme 2 points d'eau.
-Ce matin-là, 1 éléphant, Democro, 7 buffles du groupe Alfred, un sitatunga et 1 gorille occupent la mare principale. Le gorille, Joe, possède une cicatrice sur sur la tête ainsi qu'une lèvre boursoufflée et des cicatrices sur la poitrine. Tous les animaux sont identifiés et possèdent des fiches. C'est le travail des chercheurs qui étudient le comportement des animaux (Ethologie). On sait par exemple, que plus de 1000 éléphants sont identifiés et fréquentent le baï. Certains viennent presque tous les jours pendant une ou deux semaines, puis disparaissent et reviennent après plusieurs mois, voire après 2 ou 3 ans.
-Puis vers la fin de la matinée, un autre groupe de buffles, dominés par Napoléon, leur leader, arrivent de l'est et progressent vers la mare où sont les buffles du groupe Alfred. Peut-être ignorent-ils que la mare est déjà occupée car les herbes sont relativement hautes, ou peut-être cherchent-ils le combat ? Toujours est-il que ce dernier groupe progresse vers la mare, jusqu'à ce que Alfred détecte la présence des intrus. Aussitôt il se lève de la vase dans laquelle il est vautré depuis le matin et fonce vers le groupe assaillant. Ceux-ci en sous-effectif et peut-être échaudés par un combat perdu précédemment, rebroussent chemin et refluent en courant sur plusieurs centaines de mètres pour se réfugier dans les hautes herbes, à bonne distance : le groupe Alfred reste maître de la mare. Les autres ne reviendront plus. La tension retombe, Alfred a gagné la partie et peut rester dans la mare. L'incident est clos.
Malheureusement, la charge des buffles et le départ précipité des assaillants a été interprété par les occupants de la mare comme un signe d'alarme. L'éléphant et le gorille vont partir presque immédiatement. Vers 12h15, soit une demi-heure après l'épisode de l'attaque, un nouveau groupe d'éléphants arrivent. Il y a 1 gros mâle, 2 femelles et 2 éléphanteaux. A leur arrivé vers la mare, le leader des buffles allongé dans la boue depuis le matin, a dû sortir de sa torpeur devant les masses des éléphants qui commençaient à gesticuler, oreilles battantes et trompes levées. La mare est désormais aux éléphants, don't le chef va rester dans la portion la meilleure, pendant que les autres éléphants restent à côté, mais pas dans le trou principal, réservé au chef. Les buffles sont allés s'installer 50 m plus loin. Un éléphanteau va lui aussi, essayer de prouver sa force, et va essayer de déloger un buffle en fonçant sur lui. La masse des 2 animaux étant comparables, le buffle va réagir très mollement, presque une provocation à l'égard du poids plume de l'éléphanteau, si bien que la mère de l'éléphanteau va devoir lui prêter main-forte pour qu'il ne perde pas la face. Les 2 groupes vont se côtoyer sans autre ingérence.
- Le matériel :
-Toutes les photos ont été prises avec un CANON EOS 5D équipé d'un zoom 28/300 CANON. A 300 mm, c'est-à-dire zoom au maximum, la distance étant assez grande (dans les 500 m), on est à la limite des performances de l'agrandissement. On ne peut faire que des photos de groupe plus ou moins rapprochés. Il est évident que pour focaliser sur un animal, il faut absolument un 500 mm, voire même un doubleur de focale. Toutes les photos de cet album ont été prises avec le zoom, en général à 300 mm. Les photos macros, soit avec ce même zoom, soit avec le macro CANON 180 mm.
- Le Baï de LANGOUE (suite) :
-Le baï, ce paradis des animaux, loin de toute voie humaine, a permis de conserver un site naturel, où les animaux n'ont aucune interaction avec l'homme. L'espace immense de forêt qui entoure ce baï, garantit à lui seul la quiétude de la faune. Ce site fantastique permet donc d'observer pendant plusieurs heures, des troupeaux entiers d'animaux (buffles, éléphants, sitatungas, gorilles, potamochères, oiseaux…), ce qui est impossible à réaliser dans les autres parcs ou sites fréquentés par ces animaux. Le tourisme de masse, façon Kenya, où les animaux attendent les centaines de touristes, n'existe pas ici. Ce sont les hommes qui sont à la disposition du bon vouloir des animaux. Mais dans ce milieu protégé intégralement, les animaux ne détectent pas la présence humaine et vivent librement devant nous. La faune dans toute son authenticité. Contrairement aux réserves de savanes où les animaux se sont habitués aux hommes et aux voitures, ici, rien de tel. Les animaux ne soupçonnent pas la présence des hommes. On a affaire à des animaux "naïfs". Ce site fait bien sûr le bonheur des chercheurs qui accèdent à des tranches de vie, sans perturbation extérieure.
-Vers 13h30, un autre groupe de 2 éléphants va sortir de la forêt, sur la partie droite du baï, traverser le marécage et se joindre tranquillement au 1er troupeau. Une vingtaine de minutes plus tard, la femelle va quitter la mare avec son éléphanteau, ce qui va obliger le reste du troupeau a quitter lui aussi la mare, pour ne pas les laisser sans protection. Il ne restera plus que les 2 éléphants du 2ème groupe et les buffles.
-Vers 15h30, on rentre au campement par une marche de 1h30 environ qui débute par la montée de la colline et se poursuit par un terrain relativement plat.
- La marche :
-Le lendemain, les guide nous rappellent les mesures de sécurité à adopter :
....Rester groupé,
....Ne pas faire de bruit pour écouter la forêt,
....En cas de rencontre avec les animaux, suivre les instructions des guides,
....En cas de rencontre avec les gorilles, ne pas les regarder dans les yeux (marque de défis), baisser la tête,
....En cas de rencontre avec des gros animaux (éléphants, gorilles), toujours repérer un arbre avec des contreforts qui permettent éventuellement de s'abriter(que sur ordre du guide),
-Alain marche en tête et Armel ferme la marche pour ne pas perdre quelqu'un. Après une demi-heure de marche, nous entendons des bruits sur la droite, pas très loin. Il s'agit de grognements rauques avec des branches qui bougent à une cinquantaine de mètres. Alain prend une feuille et souffle dedans pour imiter un cri de ralliement. Après quelques minutes, des arbustes s'agitent vers notre direction, puis, à une quinzaine de mètres, un potamochère surgit de la forêt, nous regarde quelques secondes, puis repart vers son troupeau. Il semblerait que l'appel de ralliement lancé par Alain, ait fait son effet. Le chef de clan est venu voir qui appelait, et ne voyant peu-être personne qui pouvait prétendre lui succéder, il a regagné son troupeau.
-La pluie nous surprend peu après et nous sortons les imperméables. Un peu plus loin, on peut voir une termitière en formation. Parmi les termitières, le plus étrange est l'utilisation par les autres animaux du milieu hébergé par la termitière. Dans certaines termitières, il y a des trous qui sont mis à profit par les varans, qui viennent pondre à l'intérieur. La partie visible de la termitière ne correspond qu' à la partie externe de la termitière. La plus grosse partie se trouvant sous terre. Dans ce milieu hébergeant les termites, la chaleur est très largement supérieure à la température extérieure, et les varans profitent de cette opportunité pour utiliser la termitière comme une couveuse naturelle. A la naissance, les petits varans peuvent se nourrir en mangeant les termites avant de regagner l'air libre. Dans une fourmilière, les oeufs auraient été mangés par les fourmis.
-Tout le long du parcours, on peut voir des arbres immenses, dont certains doivent avoir plusieurs siècles, des termitières de différentes formes, correspondant à des espèces différentes, des fruits, des fleurs (Fleur servant de nourriture aux gorilles). Des arbres aux racines géantes, aux contreforts gigantesques. Certains arbres sont parasités par des ficus jeunes qui descendant de la cime, puis lorsqu'ils atteignent le sol, deviennent des vieux ficus en grandissant, enlacent l'arbre, et grossissent jusqu'à étouffer l'arbre primordial.
- Le Baï de LANGOUE (suite) :
-A l'arrivée au bai, on peut voir, ce jour-là, 10 éléphants (dont 5 vont rester presque toute la journée), 46 potamochères, 10 à 12 sitatungas femelles et mâles. Pas de buffles, mais le gorille viendra plus tard.
-Toute la journée, ils repartent vers la forêt, puis d'autres groupes arrivent. Il y aura toujours des éléphants. Tout au long de l'année, on est assuré de voir des éléphants, gorilles, sitatungas, potamochères, buffles, avec un maximum de fréquentation du baï en juillet pour les gorilles, mais beaucoup moins en août. Les statistiques vont évidemment être affinées durant les années qui viennent. Les éléphants sont présents tout au long de l'année.
-Chaque trou de la mare est identifié. Dans le troupeau d'éléphants, c'est généralement une femelle qui est chef du troupeau. Les mâles sont souvent solitaires. Aujourd'hui, un grand mâle solitaire, de couleur sombre, occupe la mare principale (la mare A) depuis le matin, ou peut-être même la nuit. Il va s'asperger d'eau durant plusieurs heures. Par moment, un autre grand mâle solitaire sort de la forêt environnante, mais il voit le grand mâle noir, toujours dans la mare principale. Se sentant plus faible il ne tentera rien et regagnera la forêt, en attendant que la mare soit libre. Mais il devra attendre longtemps, car à côté du grand mâle noir, il y a 9 autres éléphants qui attendant leurs tours pour aller dans le trou principal A. Vers 12h, un nouvel éléphant est sorti de la forêt est et a traversé le baï, pour arriver en conquérant, près de la mare. Devant tant d'assurance, notre éléphant noir, va quitter la mare et rejoindre la forêt avec 4 ou 5 autres éléphants. Le dernier arrivé, le grand mâle, va occuper le meilleur trou de la mare principale.
-Les éléphants sont visibles toute l'année, avec un minimum en saison sèche (juillet-août) qui correspond au maximum des gorilles. Dans les jeux, des éléphants vont se livrer à des joutes amicales.
-On va pouvoir observer aussi une Ombrette Africaine (HammerKop), dont un nid se trouve sur l'arbre derrière les éléphants. Compte tenu de la distance, il est impossible de prendre une photo interprétable. Le nid de cet oiseau, bien que désordonné extérieurement semble être un modèle du genre à l'intérieur. La légende raconte que le nid de cet oiseau est très solide. Il badigeonne l'intérieur de son nid avec de la boue, puis il attrape un serpent qu'il met dedans en le tenant par la tête, et en débattant, le serpent assure le crépissage du nid. On a peine à croire que ça puisse se dérouler ainsi, et je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui ait vu et encore moins, filmé cet évènement : c'est une bien belle légende !
- Les précautions :
....Poncho ou imperméable pour la pluie,
....Ne pas trop se charger : 2h de marche pour aller au campement avec une montée de 30 minutes au début.
....Chaussures de marche ou de randonnée,
....Sandales et tenue décontractée pour le soir,
....Vers 16/17h, il y a des fouroux qui entraînent des démangeaisons. A cette heure, porter des tenues longues. A la nuit tombée, plus d'agression.
....Eventuellement spray anti-moustiques,
....Une gourde ou un bidon de 1 litre pour la marche,
-Lorsque le soir venu, on boit sa bière ou son coca frais, il faut immanquablement avoir une pensée admirative pour la logistique qui a permis de s'approvisionner à Libreville, et surtout aux porteurs qui ont sués pendant plus de 2 heures pour porter les canettes qu'on boira en 5 minutes !
- Le retour :
-Au retour, après des heures de marche, nous arrivons à la cabane. Nous sommes rapidement envahis par les moucherons qui nous assaillent. Nous nous mettons à l'abri derrière la moustiquaire pendant que nous observons nos sacs qui sont noirs d'insectes (moucherons, abeilles…). Nous attendrons ainsi plus de 3 heures et nous apprendrons le soir en partant, que lors de l'orage de la nuit précédente, un gros arbre est tombé sur la route, et qu'il a fallu aller chercher la tronçonneuse pour le découper et faire un passage sur le côté de la route, pour passer. Toujours ces fameux imprévus.
- Les Chutes de TSENGUE LELEDI" :
-De la gare de l'Ivindo, on peut se rendre par une petite piste de seulement quelques km, au bord du fleuve Ivindo. A partir d'un débarcadère près du pont de chemin de fer, on peut mettre à l'eau une pirogue. A ce niveau, on se trouve à la jonction entre le fleuve Ogoué qui descend de Franceville, et le fleuve Ivindo qui vient de Makokou. On assiste au mélange entre les eaux NOIRES de l'IVINDO et les eaux BOUEUSES BEIGES de l'OGOUE. Les eaux vont se côtoyer sur quelques km, puis se fondre. En remontant l'Ivindo pendant environ 30 minutes en pirogues, on arrive aux chutes de TSENGUE LELEDI qui barre tout le fleuve et empêchent toute remontée en pirogue. Il faut nécessairement les passer par la terre et remettre la pirogue à l'eau plus haut.
•Le voyage s'est fait en compagnie de Paul TELFER (WCS), de Denis BLOUIN (professeur) et moi-même (Jean-Louis ALBERT - CIRMF).
• FRANCEVILLE / Mai 2007 / Jean-Louis ALBERT.
- TRAJET :
•Gare de l'IVINDO -> Fin de la piste : 72 km (durée 2 heures environ).
••Fin de la piste (Début de la marche) -> Campement : 7,2 km (environ 2h à 2h 30 de marche)
•••Campement -> Ancien camp : 2 km (environ 30 mn de marche)
••••Campement -> Baï de LANGOUE : 4,2 km (environ 1h30 de marche)
- La découverte du Bail de LANGOUE :
•En 2000, lors de son voyage à travers l'Afrique Centrale (le Transect) entre la RCA et l'océan Atlantique sur la côte du Gabon, Mike Fay, un américain, a découvert avec ses compagnons pygmées, cette clairière, que les pygmées appellent baï, et qui était constamment occupée par les grands mammifères d'Afrique Centrale.
- L'ECOTOUTISME au GABON : Réserve de l'IVINDO.
-Il s'agit d'un tourisme, à l'opposé du tourisme de masse et qui respecte la nature en limitant l'impact de l'homme sur la faune, la flore et le milieu naturel en général. On évite la perturbation de la vie des plantes et des animaux, ainsi que les pollutions (chimiques, sonores ou autres).
En mai 2007, le camp est dirigé par le WCS (Wildlife Conservation Society) sous la responsabilité de Louise, une britannique. Leur but : développer un projet viable de tourisme qui puisse se développer en harmonie avec l'environnement dans lequel il évolue.
- Le voyage :
-Nous avons quitté Franceville en embarquant sur le train N'TSA EXPRESS, qui est parti à 10h00 du matin. On a dû se présenter 2 heures avant pour procéder à l'embarquement, mais en pratique, on peut très bien arriver sans problème une demi-heure avant si on n'a pas de bagages à mettre en consigne. 1 heure avant si on doit enregistrer des bagages. Avant le départ, le train va changer de voie, pour laisser entrer en gare le train venant de Libreville et permettre aux passagers de descendre sur la voie principale. Le fait que notre train soit stationné sur une voie extérieure, oblige les passagers qui sont arrivés à un horaire semble-t-il normal, 9h30, à passer par le train qui vient d'arriver, à monter dans le train vide, à descendre sur le ballast de l'autre côté et à remonter dans le train en partance pour Libreville, en accédant avec difficultés à une marche située à plus de 1 m de hauteur.
En 2ème classe, les wagons ne sont pas ou ne sont plus climatisés. Bien qu'il soit impossible de voir le paysage à travers les vitres du bas (le double vitrage a fuit depuis longtemps et de la condensation s'est déposée à l'intérieur et opacifie le vitrage. Par contre, on peut baisser la vitre supérieure et non seulement avoir de l'air frais, mais aussi, voir le paysage défiler. En 1ère classe, le confort est très nettement supérieur, mais on ne peut pas baisser les vitres, à cause de la climatisation. Il y a aussi un wagon restaurant. En 2ème classe, lorsqu'on est en groupe, l'idéal est de demander, dans la mesure du possible (en s'y prenant assez tôt - 2 jours à l'avance), les places 101 à 107 ou 41 à 47. Il s'agit de 8 places, 4 de chaque côté du couloir, et 2 à 2 faces à faces. C'est à cet endroit qu'il y a le plus de place et d'avoir accès le plus facilement aux fenêtres et de prendre des photos.
-Habituellement, pour aller au parc de Langoué, on doit prendre le train du soir, qui arrive vers 2 ou 3heures du matin à la gare de l'Ivindo, et attendre environ les 6 heures pour partir en voiture vers le début du sentier pédestre.
-FRANCEVILLE : 10h (Paysage de savanes et de forêts galeries).
-MOANDA : 10h35
-MBOUNGOU-BADOUMA : 11h05 (A partir de cette gare, on quitte résolument la savane, pour entrer dans la forêt).
-DOUME : 12h05
-LASTOURVILLE : 13h
-MILOLE : 13h35 (Gare de forestiers)
-MOUYABI : 14h10 (Pas d'arrêt).
-IVINDO : 14h35 (Gare de destination)
-Soit 4 heures 30 minutes de voyage en train. Le WCS est à 500 m de la gare.
- La marche :
-Le lendemain , départ à 6h du matin pour 2 heures de piste. Il s'agit d'une piste de forestiers utilisée encore actuellement, puis on la quitte très vite pour prendre la piste qui mène à Langoué. Une petite cabane est au terminal de cette piste, qui ne peut aller plus loin à cause du relief : collines avec falaises. La suite se fera à pied. Cette cabane comporte une partie avec moustiquaire, qui permet de se mettre à l'abri des moucherons et des abeilles : on sera très heureux d'en profiter lors de l'attente au retour. Notre attente a permis à une nuée de moucherons et de fouroux de nous harceler continuellement. Impossible d'y échapper. Ces moucherons ne piquent pas, mais tournoient continuellement en pénétrant dans les yeux, les oreilles, la bouche : un repas de choix pour les insectes, qui ont trouvé des sels dans la sueur de notre peau.
-Après 15 minutes d'attente, nos guides, Armel et Alain, viennent nous chercher. Le calvaire va pouvoir commencer. La marche débute par une montée de 30 minutes sur une pente raide. Le tout est moyennement difficile, mais une bonne condition physique s'impose, car il faut porter tout son équipement (vêtement, trousse de toilette, appareils photos… et ne pas oublier de l'eau pour le trajet). Lorsqu'on atteint un tronc d'arbre de 1 m environ qui est couché sur le côté du sentier, la fin de la montée est arrivée ! Un repos de quelques minutes et on reprend la marche sur un terrain relativement plat, sans difficulté.
- La forêt primaire :
-Nous traversons continuellement une forêt primaire, c'est-à-dire une forêt stable, qui évolue peu sur une grande échelle de temps s'il n'y a pas de bouleversements. Dans cette forêt, les arbres inféodés à la lumière ont disparus depuis longtemps, au profit des espèces d'arbres tolérantes à l'ombre qui ont poussées au-dessus des autres en empêchant la lumière d'atteindre le sol en étouffant les autres arbres. Les espèces inféodées à la lumière ont moins de chance de survivre. Celle qui se reproduisent le plus facilement sont celles qui sont tolérantes à l'ombre. La végétation des arbres et arbustes denses ont finalement disparus en laissant un sous-bois clairsemé d'arbres géants et un tapis de feuilles sur le sol. Les arbustes, les épines, et tout ce qui peut perturber la marche, a disparu. C'est un plaisir de marcher dans ces sous-bois où il fait frais malgré le soleil au-dessus de la canopée. On peut voir sur plus de 50 m.
Cette forêt va rester dans cet état de forêt primaire jusqu'à ce qu'un choc vienne la perturber : l'homme, les animaux, le feu (peu probable) ou la chute d'un arbre géant qui va ouvrir un "Chablis", c'est-à-dire une zone ou la disparition d'un géant de la forêt a entraîné la chute d'arbres plus petits, qui finalement ont dégagés une zone où la lumière peut à nouveau pénétrer et permettre aux arbres et arbustes inféodés à la lumière de pousser. Cette lumière, c'est la vie. Les pousses vont émerger, les arbustes pousser, et une forêt dense, difficilement pénétrable va se constituer : c'est une forêt secondaire. Cette forêt va perdurer jusqu'à ce que, petit à petit, les arbres tolérants à l'ombre prennent le dessus et finissent par étouffer les premiers arbres et arbustes. Mais ceci prendra beaucoup de temps, plusieurs décennies. Et puis le cycle recommence, la forêt va se stabiliser pour un temps très long.
-Durant la marche, à plusieurs reprises, nous entendons des bruits de branches. Ce sont des singes Mangabey à joues grises (Leuphocebus albigena) qui nus ont détectés et se mettent à l'abri plus loin. Il est très difficile de les approcher et encore plus de les prendre en photos.
- Le campement :
-Après 2 heures et demi de marche, nous arrivons au campement qui a été construit sur une plate-forme rocheuse qui émerge de la forêt. Le rocher est recouvert par endroit d'un substrat de quelques centimètres d'épaisseur et permet à l'herbe de pousser, mais pas aux arbres : il s'agit d'une petite clairière. Par endroit, le caillou affleure, vraisemblablement du grès ?
-Le camp comprend 4 tentes de 2 places sous un toit largement ouvert sur la nature et qui sert d'abri pour les orages, qui sont particulièrement violents en forêt. Il faut veiller a bien fermer la fermeture éclair de la tente afin d'éviter aux serpents, insectes et autres scorpions de rentrer dans les tentes. La cuisine le restaurant avec bar sont les bâtiments principaux. A côté des tentes, il y a une douche et un WC. Chaque abri avec tente possède un seau avec un robinet soudé. L'eau est récupéré dans une bassine et est vidée dans un puisard. Le savon de Marseille utilisé est le moins agressif pour l'environnement.
On a tout ce qu'on peut souhaiter, dans une ambiance spartiate, mais au coeur de la forêt, sans fioritures, loin des téléphones et autres téléviseurs, à 50 km du premier point de civilisation, avec pour seuls compagnons, les animaux et les bruits de la forêt : le tourisme insolite, la déconnexion totale, l'impression de se trouver presque seul au monde.
Rien à voir avec le tourisme de masse ou des dizaines de bus déversent des centaines de touristes sur les mêmes animaux et où chacun sait qu'il ne pourra pas prendre une photo d'un animal, sans avoir un intrus à côté !
A 10h30, à notre arrivée, il est trop tard pour aller au baï, qui est à 1h30 de marche. Donc, après la prise de possession des logements et d'un repas, nous allons faire une petite ballade vers une autre clairière rocheuse, beaucoup plus grande, et où était installé l'ancien camp. Celui-ci a été déménagé pour venir dans la clairière actuelle, pour laisser l'ancienne libre, pour un futur campement de plus grande importance.
Après 30 minutes de marche en forêt, nous atteignons cette ancienne clairière de 500 m de diamètre environ. Même paysage de rochers affleurants, avec de l'herbe par endroit, et tout autour, de la forêt. Nous traversons cette clairière pour pénétrer dans la forêt. Le chemin nous amène en quelques minutes vers la chute Langoué / Albertini.
- Le Baï de LANGOUE :
-Le mot Baï (Prononcer baii) vient du pygmée, qui veut dire clairière.
-Après 1h30 de marche dans la forêt par un chemin tracé par les animaux, nous arrivons au Baï de Langoué.
-Cette clairière, ou Baï possède une origine controversée, mais on s'accorde généralement sur le fait que dans cette zone marécageuse, les animaux (gorilles, éléphants, buffles, potamocères, sitatungas…) trouvent les sels minéraux dont ils ont besoin. Leur origine est soit naturelle, soit apportée par l'urine te les excréments des animaux qui fréquentent la mare. Les deux théories s'affrontent. Elle fait environ 1,5 km de long, étalée presque est-ouest, et entre 300 et 500 m en direction nord-sud. Elle est traversée par une rivière grossièrement est-ouest, qui forme 2 points d'eau.
-Ce matin-là, 1 éléphant, Democro, 7 buffles du groupe Alfred, un sitatunga et 1 gorille occupent la mare principale. Le gorille, Joe, possède une cicatrice sur sur la tête ainsi qu'une lèvre boursoufflée et des cicatrices sur la poitrine. Tous les animaux sont identifiés et possèdent des fiches. C'est le travail des chercheurs qui étudient le comportement des animaux (Ethologie). On sait par exemple, que plus de 1000 éléphants sont identifiés et fréquentent le baï. Certains viennent presque tous les jours pendant une ou deux semaines, puis disparaissent et reviennent après plusieurs mois, voire après 2 ou 3 ans.
-Puis vers la fin de la matinée, un autre groupe de buffles, dominés par Napoléon, leur leader, arrivent de l'est et progressent vers la mare où sont les buffles du groupe Alfred. Peut-être ignorent-ils que la mare est déjà occupée car les herbes sont relativement hautes, ou peut-être cherchent-ils le combat ? Toujours est-il que ce dernier groupe progresse vers la mare, jusqu'à ce que Alfred détecte la présence des intrus. Aussitôt il se lève de la vase dans laquelle il est vautré depuis le matin et fonce vers le groupe assaillant. Ceux-ci en sous-effectif et peut-être échaudés par un combat perdu précédemment, rebroussent chemin et refluent en courant sur plusieurs centaines de mètres pour se réfugier dans les hautes herbes, à bonne distance : le groupe Alfred reste maître de la mare. Les autres ne reviendront plus. La tension retombe, Alfred a gagné la partie et peut rester dans la mare. L'incident est clos.
Malheureusement, la charge des buffles et le départ précipité des assaillants a été interprété par les occupants de la mare comme un signe d'alarme. L'éléphant et le gorille vont partir presque immédiatement. Vers 12h15, soit une demi-heure après l'épisode de l'attaque, un nouveau groupe d'éléphants arrivent. Il y a 1 gros mâle, 2 femelles et 2 éléphanteaux. A leur arrivé vers la mare, le leader des buffles allongé dans la boue depuis le matin, a dû sortir de sa torpeur devant les masses des éléphants qui commençaient à gesticuler, oreilles battantes et trompes levées. La mare est désormais aux éléphants, don't le chef va rester dans la portion la meilleure, pendant que les autres éléphants restent à côté, mais pas dans le trou principal, réservé au chef. Les buffles sont allés s'installer 50 m plus loin. Un éléphanteau va lui aussi, essayer de prouver sa force, et va essayer de déloger un buffle en fonçant sur lui. La masse des 2 animaux étant comparables, le buffle va réagir très mollement, presque une provocation à l'égard du poids plume de l'éléphanteau, si bien que la mère de l'éléphanteau va devoir lui prêter main-forte pour qu'il ne perde pas la face. Les 2 groupes vont se côtoyer sans autre ingérence.
- Le matériel :
-Toutes les photos ont été prises avec un CANON EOS 5D équipé d'un zoom 28/300 CANON. A 300 mm, c'est-à-dire zoom au maximum, la distance étant assez grande (dans les 500 m), on est à la limite des performances de l'agrandissement. On ne peut faire que des photos de groupe plus ou moins rapprochés. Il est évident que pour focaliser sur un animal, il faut absolument un 500 mm, voire même un doubleur de focale. Toutes les photos de cet album ont été prises avec le zoom, en général à 300 mm. Les photos macros, soit avec ce même zoom, soit avec le macro CANON 180 mm.
- Le Baï de LANGOUE (suite) :
-Le baï, ce paradis des animaux, loin de toute voie humaine, a permis de conserver un site naturel, où les animaux n'ont aucune interaction avec l'homme. L'espace immense de forêt qui entoure ce baï, garantit à lui seul la quiétude de la faune. Ce site fantastique permet donc d'observer pendant plusieurs heures, des troupeaux entiers d'animaux (buffles, éléphants, sitatungas, gorilles, potamochères, oiseaux…), ce qui est impossible à réaliser dans les autres parcs ou sites fréquentés par ces animaux. Le tourisme de masse, façon Kenya, où les animaux attendent les centaines de touristes, n'existe pas ici. Ce sont les hommes qui sont à la disposition du bon vouloir des animaux. Mais dans ce milieu protégé intégralement, les animaux ne détectent pas la présence humaine et vivent librement devant nous. La faune dans toute son authenticité. Contrairement aux réserves de savanes où les animaux se sont habitués aux hommes et aux voitures, ici, rien de tel. Les animaux ne soupçonnent pas la présence des hommes. On a affaire à des animaux "naïfs". Ce site fait bien sûr le bonheur des chercheurs qui accèdent à des tranches de vie, sans perturbation extérieure.
-Vers 13h30, un autre groupe de 2 éléphants va sortir de la forêt, sur la partie droite du baï, traverser le marécage et se joindre tranquillement au 1er troupeau. Une vingtaine de minutes plus tard, la femelle va quitter la mare avec son éléphanteau, ce qui va obliger le reste du troupeau a quitter lui aussi la mare, pour ne pas les laisser sans protection. Il ne restera plus que les 2 éléphants du 2ème groupe et les buffles.
-Vers 15h30, on rentre au campement par une marche de 1h30 environ qui débute par la montée de la colline et se poursuit par un terrain relativement plat.
- La marche :
-Le lendemain, les guide nous rappellent les mesures de sécurité à adopter :
....Rester groupé,
....Ne pas faire de bruit pour écouter la forêt,
....En cas de rencontre avec les animaux, suivre les instructions des guides,
....En cas de rencontre avec les gorilles, ne pas les regarder dans les yeux (marque de défis), baisser la tête,
....En cas de rencontre avec des gros animaux (éléphants, gorilles), toujours repérer un arbre avec des contreforts qui permettent éventuellement de s'abriter(que sur ordre du guide),
-Alain marche en tête et Armel ferme la marche pour ne pas perdre quelqu'un. Après une demi-heure de marche, nous entendons des bruits sur la droite, pas très loin. Il s'agit de grognements rauques avec des branches qui bougent à une cinquantaine de mètres. Alain prend une feuille et souffle dedans pour imiter un cri de ralliement. Après quelques minutes, des arbustes s'agitent vers notre direction, puis, à une quinzaine de mètres, un potamochère surgit de la forêt, nous regarde quelques secondes, puis repart vers son troupeau. Il semblerait que l'appel de ralliement lancé par Alain, ait fait son effet. Le chef de clan est venu voir qui appelait, et ne voyant peu-être personne qui pouvait prétendre lui succéder, il a regagné son troupeau.
-La pluie nous surprend peu après et nous sortons les imperméables. Un peu plus loin, on peut voir une termitière en formation. Parmi les termitières, le plus étrange est l'utilisation par les autres animaux du milieu hébergé par la termitière. Dans certaines termitières, il y a des trous qui sont mis à profit par les varans, qui viennent pondre à l'intérieur. La partie visible de la termitière ne correspond qu' à la partie externe de la termitière. La plus grosse partie se trouvant sous terre. Dans ce milieu hébergeant les termites, la chaleur est très largement supérieure à la température extérieure, et les varans profitent de cette opportunité pour utiliser la termitière comme une couveuse naturelle. A la naissance, les petits varans peuvent se nourrir en mangeant les termites avant de regagner l'air libre. Dans une fourmilière, les oeufs auraient été mangés par les fourmis.
-Tout le long du parcours, on peut voir des arbres immenses, dont certains doivent avoir plusieurs siècles, des termitières de différentes formes, correspondant à des espèces différentes, des fruits, des fleurs (Fleur servant de nourriture aux gorilles). Des arbres aux racines géantes, aux contreforts gigantesques. Certains arbres sont parasités par des ficus jeunes qui descendant de la cime, puis lorsqu'ils atteignent le sol, deviennent des vieux ficus en grandissant, enlacent l'arbre, et grossissent jusqu'à étouffer l'arbre primordial.
- Le Baï de LANGOUE (suite) :
-A l'arrivée au bai, on peut voir, ce jour-là, 10 éléphants (dont 5 vont rester presque toute la journée), 46 potamochères, 10 à 12 sitatungas femelles et mâles. Pas de buffles, mais le gorille viendra plus tard.
-Toute la journée, ils repartent vers la forêt, puis d'autres groupes arrivent. Il y aura toujours des éléphants. Tout au long de l'année, on est assuré de voir des éléphants, gorilles, sitatungas, potamochères, buffles, avec un maximum de fréquentation du baï en juillet pour les gorilles, mais beaucoup moins en août. Les statistiques vont évidemment être affinées durant les années qui viennent. Les éléphants sont présents tout au long de l'année.
-Chaque trou de la mare est identifié. Dans le troupeau d'éléphants, c'est généralement une femelle qui est chef du troupeau. Les mâles sont souvent solitaires. Aujourd'hui, un grand mâle solitaire, de couleur sombre, occupe la mare principale (la mare A) depuis le matin, ou peut-être même la nuit. Il va s'asperger d'eau durant plusieurs heures. Par moment, un autre grand mâle solitaire sort de la forêt environnante, mais il voit le grand mâle noir, toujours dans la mare principale. Se sentant plus faible il ne tentera rien et regagnera la forêt, en attendant que la mare soit libre. Mais il devra attendre longtemps, car à côté du grand mâle noir, il y a 9 autres éléphants qui attendant leurs tours pour aller dans le trou principal A. Vers 12h, un nouvel éléphant est sorti de la forêt est et a traversé le baï, pour arriver en conquérant, près de la mare. Devant tant d'assurance, notre éléphant noir, va quitter la mare et rejoindre la forêt avec 4 ou 5 autres éléphants. Le dernier arrivé, le grand mâle, va occuper le meilleur trou de la mare principale.
-Les éléphants sont visibles toute l'année, avec un minimum en saison sèche (juillet-août) qui correspond au maximum des gorilles. Dans les jeux, des éléphants vont se livrer à des joutes amicales.
-On va pouvoir observer aussi une Ombrette Africaine (HammerKop), dont un nid se trouve sur l'arbre derrière les éléphants. Compte tenu de la distance, il est impossible de prendre une photo interprétable. Le nid de cet oiseau, bien que désordonné extérieurement semble être un modèle du genre à l'intérieur. La légende raconte que le nid de cet oiseau est très solide. Il badigeonne l'intérieur de son nid avec de la boue, puis il attrape un serpent qu'il met dedans en le tenant par la tête, et en débattant, le serpent assure le crépissage du nid. On a peine à croire que ça puisse se dérouler ainsi, et je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui ait vu et encore moins, filmé cet évènement : c'est une bien belle légende !
- Les précautions :
....Poncho ou imperméable pour la pluie,
....Ne pas trop se charger : 2h de marche pour aller au campement avec une montée de 30 minutes au début.
....Chaussures de marche ou de randonnée,
....Sandales et tenue décontractée pour le soir,
....Vers 16/17h, il y a des fouroux qui entraînent des démangeaisons. A cette heure, porter des tenues longues. A la nuit tombée, plus d'agression.
....Eventuellement spray anti-moustiques,
....Une gourde ou un bidon de 1 litre pour la marche,
-Lorsque le soir venu, on boit sa bière ou son coca frais, il faut immanquablement avoir une pensée admirative pour la logistique qui a permis de s'approvisionner à Libreville, et surtout aux porteurs qui ont sués pendant plus de 2 heures pour porter les canettes qu'on boira en 5 minutes !
- Le retour :
-Au retour, après des heures de marche, nous arrivons à la cabane. Nous sommes rapidement envahis par les moucherons qui nous assaillent. Nous nous mettons à l'abri derrière la moustiquaire pendant que nous observons nos sacs qui sont noirs d'insectes (moucherons, abeilles…). Nous attendrons ainsi plus de 3 heures et nous apprendrons le soir en partant, que lors de l'orage de la nuit précédente, un gros arbre est tombé sur la route, et qu'il a fallu aller chercher la tronçonneuse pour le découper et faire un passage sur le côté de la route, pour passer. Toujours ces fameux imprévus.
- Les Chutes de TSENGUE LELEDI" :
-De la gare de l'Ivindo, on peut se rendre par une petite piste de seulement quelques km, au bord du fleuve Ivindo. A partir d'un débarcadère près du pont de chemin de fer, on peut mettre à l'eau une pirogue. A ce niveau, on se trouve à la jonction entre le fleuve Ogoué qui descend de Franceville, et le fleuve Ivindo qui vient de Makokou. On assiste au mélange entre les eaux NOIRES de l'IVINDO et les eaux BOUEUSES BEIGES de l'OGOUE. Les eaux vont se côtoyer sur quelques km, puis se fondre. En remontant l'Ivindo pendant environ 30 minutes en pirogues, on arrive aux chutes de TSENGUE LELEDI qui barre tout le fleuve et empêchent toute remontée en pirogue. Il faut nécessairement les passer par la terre et remettre la pirogue à l'eau plus haut.
•Le voyage s'est fait en compagnie de Paul TELFER (WCS), de Denis BLOUIN (professeur) et moi-même (Jean-Louis ALBERT - CIRMF).
• FRANCEVILLE / Mai 2007 / Jean-Louis ALBERT.