- Création de la Page : Ouverture en Septembre 2019. Chargement en Octobre 2021.
Remerciements / MIKONGO (HAUT-ABANGA / Est des MONTS de CRISTAL) :
• Je remercie la Société ROUGIER pour sa logistique, Mr Éric CHEZEAUX (Directeur RSE et Certification ROUGIER) pour toute les facilitations qu'il nous a accordé, au chef de la base de Mikongo, Mr Frédéric DROUET, pour son accueil et sa disponibilité et à toutes les personnes et tous les agents gabonais ou non de ROUGIER, qui nous ont aidé à quelque moment que ce soit et qu'il m'est impossible de nommer individuellement ici. Nous les remercions vivement pour leurs disponibilités afin de nous organiser une visite de leur zone d’abattage et de travail en forêt, qui est un milieu passionnant, très technique mais peu connu à l’extérieur et en particulier pour nous.
• La Piste vers le Chantier CFAD :
• Le Responsable de la Coupe et Jean-Lou après l’Abattage d’un Okoumé :
• Le Coupeur en Action :
• Carte de Situation de la Zone de MIKONGO (Haut-Abanga) :
• Carte des Trajets d’Accès à la Zone d’Abattage de MIKONGO (Haut-Abanga) :
• Remblai Anti-Ravinement sur une Vieille Piste Abandonnée par ROUGIER : • Identification des Photos de Haut en Bas (CFAD du Haut-Abanga) : - Le Trajet : • Tractage d’un Tronc vers la Zone de Débardage : • Découpage du CHANFREIN par le Coupeur :
- Le Matériel Photo :
---- Appareil CANON EOS 5D MK III avec zoom CANON 28/300 mm F3,5-5,6L IS USM ou zoom CANON 24/70 mm F2,8.
---- Les macros ont été faites soit avec un appareil CANON EOS 5D MK III, soit avec un EOS 80D avec l’objectif CANON 100 mm F4 IS Macro USM.
---- Flash CANON Speedlite 580 EX II
---- Certaines photos ont pu être prises soit avec un appareil compact SONY RX 100 Mark VI, soit avec un appareil compact étanche OLYMPUS NG-4.
- Sur la Piste vers le Chantier CFAD,
- Piquet de Marquage de l’Okoumé à Abattre,
- Découpe des Contreforts de l’Okoumé par le Coupeur,
- Mémorandum des Termes Techniques de la Base de l’Arbre,
- Tractage d’un Tronc vers la Zone de Débardage,
- Bulldozer Remontant un Tronc vers la Zone de Débardage,
- Marquage de la Base du Tronc par le Marqueur,
- Bulldozer avec Pelle Remontant un Tronc de la zone de Débuscage,
- Bulldozer Remontant un Tronc vers la Zone de Débardage,
- Coupeur Mesurant un Tronc d’Okoumé,
- Vérification de la Conformité des Coupes avec le Plan,
- Découpage du Tronc par le Coupeur,
- Découpage du Chanfrein par le Coupeur,
- Traitement des Troncs dans la Zone de Débardage,
- Tronc d’Okoumé après Marquage dans la Zone de Débardage,
- Bulldozer Remontant un Tronc vers la Zone de Débardage,
- Arrêt à la Barrière de Biboulou,
- Tractage d’un Tronc vers la Zone de Débardage,
- Inspection d’un Tronc d’Okoumé par Jean-Lou dans la Zone de Débardage,
- Vision d’un Singe dans les Branches Hautes d’un Arbre sur la Piste,
En 2019, cette route ne permet de faire qu’une moyenne de 35 km/h seulement, compte tenu de l’état du goudron, quasiment inexistant, des trous, et des multiples contrôles. Heureusement c’était la saison sèche et il n’y avait pas de bourbier.
A Bifoun, on s’est arrêté au marché, à la sortie de la ville pour notre repas de midi.
•• Libreville -> NDJOLÉ : 228 km, 6h 30.
•• Libreville -> BIBOULOU : 323 km, 8h de conduite. A la sortie du village de Biboulou, se trouve le carrefour avec la piste sur la gauche, qui va vers MIKONGO dans la Haut-Abanga. Il s’agit d’une piste privée et entretenue par l’Entreprise Forestière ROUGIER.
•• NDJOLÉ -> BIBOULOU : Environ 95 à 100 km.
•• BIBOULOU -> MIKONGO : Environ 40 km jusqu’au village de Mikongo avec les logements des agents.
A partir de Mikongo, nous allons prendre la piste vers le sud, puis tourner à droite pour prendre la piste d’accès vers la Zone d’Abattage des arbres.
•• MIKONGO -> Chantier : Environ 101 km, correspondant à 2h 33’ de piste.
- La Zone Forestière CFAD :
Dans le cas de la CFAD du HAUT-ABANGA concédée à ROUGIER, il s’agit d’une concession adjacente à l’Est des Monts de Cristal, et d’une superficie supérieure à 200 000 ha. On y trouve comme essences, des Okoumé, Alep, Ozigo, Andoung, Béli, Sorro, etc… La faune est très fortement représentée par des éléphants, chimpanzés, gorilles, mandrills,
Ces contraintes CFAD, imposent à l’exploitant de ne prélever qu’un nombre restreint d’arbre d’une espèce donnée à l’hectare. Au-delà de ces prélèvements, il faut trouver des solutions d’abattage et de Déblocage les moins invasives possibles. Lorsque les arbres ont été prélevés, il reste les contraintes de minimiser les conséquences sur les forêts existantes après le départ des forestiers, en particulier la création de butes Anti-Ravinement sur les pistes abandonnées, qui ont pour but d’éviter le ravinement de la terre dépourvue de végétation.
Au-delà de cette exploitation directe, il faut également travailler sur une zone existante pour l’exploiter suivant des normes drastiques, c’est-à-dire des Règles d’Exploitation Forestière à Impact Réduit, mais après la fin de l’action, de laisser la zone en jachère pendant une quinzaine ou une vingtaine d’années afin de permettre à la nature de “Récupérer“. Cette rotation sur des zones exploitables ou en attente (jachère) permet le renouvellement des espèces.
In fine, on s’aperçoit que toutes ces contraintes ont un coût, qui est loin d’être négligeable. Ici, ces coûts sont assumés par la société ROUGIER.
• Mémorandum sur les Termes Techniques de la Base de l’Arbre :
- Quelques Notions Techniques :
Zone d’ABATTAGE : C’est évidemment la zone dans laquelle on va abattre les arbres. Il est évident que le technicien d’abattage qui va procéder physiquement à la coupe, ne va agir que sur des arbres qui ont déjà été sélectionnés par des collègues qui ont pointés ces arbres, les ont positionnés sur une carte avec leurs coordonnées et toutes les informations importantes. Dès le départ il sait quel est l’arbre à abattre.
Zone de DEBUSQUAGE : C’est la zone et le travail intermédiaire entre l’arbre abattu et son transfert vers la zone de Débardage. Dans la zone de Débusquage, le travail consiste à préparer la grume en extrayant les branches hautes et intermédiaires (Élagage par exemple). Une fois terminé son conditionnement, la grume est trainée par un gros engin vers la zone de débardage, qui est la zone d’accès des camions. On est là, en pleine forêt et seule une petite piste impraticable par des véhicules existe. Cette opération se fait généralement par des engins appropriés, soit équipés de roues énormes, soit à chenilles.
Zone de DÉBARDAGE : C’est l’opération suivante après la Coupe Forestière et le Débusquage, qui consiste à transporter le tronc vers le lieu d’entreposage sur le site où accèdent les grumiers. Cette aire correspond à un nivellement et dégagement d’une langue de terre de 200 mètres environ sur 60 à 100 m de large afin d’y entreposer provisoirement les grumes. Les grumes sont ensuite contrôlées, mesurées, poinçonnées avec un code précis afin que chaque tronc soit identifié sans ambiguïté. C’est en somme sa carte d’identité biométrique avec ses “empreintes“ qui va le suivre jusqu’à son traitement. On ne peut plus tricher. Le tronc sera ensuite transporté par camion grumier sur la zone de dépôt définitif près des usines de transformation, pour son traitement. On en fera alors du contreplaqué (pour l’Okoumé) ou des planches, des chevrons, des bastaings, etc…
Transport des Grumes : Le transport peut être fait par grumiers, qui sont des camions construits pour le transport des troncs. Ils peuvent aussi être chargés sur le train, en particulier par la SETRAG pour les amener par exemple des villes de Lastoursville ou Ivindo, vers les usines de traitement à Libreville ou Ndjolé. Et enfin par les voies fluviales vers Port-Gentil par exemple. Il y a une décennie en arrière, de Port-Gentil les billes de bois étaient chargées sur des navires spécialement conçus pour ce genre de transport. Aujourd’hui, il y a 10 ans qu’il été abandonné car le traitement se fait au Gabon.
- La Technique Forestière :
• C’était pour moi-même et mes collègues, une très grande satisfaction de pouvoir assister à ce travail extrêmement technique et non sans risque, de l’abattage d’un arbre et de tous les différents intervenants. Grâce à Ted qui nous a pris en charge et nous a piloté dans les diverses phases de travail, nous avons pu nous rapprocher (de manière homéopathique certes) de ce travail. Il est évident que le but de cette page, n’est pas de donner un cours de foresterie, mais simplement de faire partager nos impressions sur ce moment extérieur à l’entomologie (ce pourquoi nous étions là).
Beaucoup d’intervenants dans ce domaine, et en particulier au tout début des techniciens qui ont arpentés la forêt des mois auparavant et qui ont répertorié et positionné sur des cartes les essences existantes. En fonction des critères liant l’économie, les difficultés d’exploitations (Relief ou présence de rivière), les recommandations environnementales ou les contraintes techniques, il va être procédé à la sélection des arbres qui vont être abattus. Ces arbres seront ensuite marqués avec des codes précis.
Cette phase après être arrivé sur le terrain, est sous la responsabilité du chef d’équipe du chantier, qui va permettre au Responsable de la Coupe de nous amener sur le terrain, au pied de l’arbre. Le coupeur avec son aide, va préparer la base de l’arbre ainsi que les alentours. C’est enlever les herbes, les branches environnantes, les excroissances sur la base.
Le coupeur doit décider avec son chef de quel côté doit tomber l’arbre. Ceci est décidé en fonction de plusieurs paramètres qui vont de la physionomie du terrain, à la facilité d’accès de l’engin de débusquage, à la pente du terrain ou à d’autres paramètres liés à l’expérience. Ils prennent beaucoup de temps également à inspecter les branches pour connaître leur importance, leur grosseur, savoir si elles peuvent retenir la chute de l’arbre en s’accrochant aux arbres voisins, si leur poids leur paraît suffisamment important pour influencer la chute. C’est un travail extrêmement technique qui requiert à la fois de la méthodologie, de la connaissance et beaucoup d’expérience. Une erreur ou une mauvaise appréciation de l’environnement, peu coûter au mieux, de l’argent pour enlever le tronc, ou au pire un accident, si l’arbre blesse ou écrase quelqu’un dans sa chute, par lui-même ou par les branches qui peuvent tomber.
Les contreforts droit et gauche sont sciés verticalement jusqu’à la patte qui s’épaissi puis il enlève le morceau en le découpant horizontalement. Ses collègues restent à côté et surveillent la procédure. Il procède ensuite à la coupe du Chanfrein sur le contrefort, qui est orienté vers la direction où doit s’abattre l’arbre. Il se trouve au-dessus de la première découpe du contrefort, à environ 1 mètre du sol. Il enlève un coin qui fait environ 45° avec la verticale. Le “CHANFREIN“ par lui-même est découpé suivant un angle de 45° environ, ce qui fait qu’avec le coin enlevé précédemment, il y a environ un angle de 90°. A hauteur de cette angle du Chanfrein, le coupeur va sectionner horizontalement le tronc jusqu’à environ 20 cm du contrefort arrière. Cette partie découpée horizontalement s’appelle le “COEUR de COUPE“ ou le “PLANCHER“. Le coupeur prend soin de laisser entre le Chanfrein et et le Coeur de Coupe ou Plancher, un espace NON COUPÉ d’une dizaine de centimètre, c’est la “CHARNIÈRE“. Cette charnière est très importante, car si l’arbre pouvait avoir tendance à abattre vers l’arrière, ces fibres le retiendront et l’empêcheront de tomber à l’opposé de la direction voulue. Le contrefort arrière est ensuite coupé suivant un angle de 45° environ de haut en bas, afin de laisser ce qu’on appelle la “PATTE de RETENUE“. Nous sommes tous à l’abri à plus de 20 m sur le côté. C’est la dernière découpe de ce qui tient encore l’arbre. A ce moment l’arbre commence à s’incliner et tombe dans la direction donnée par le Chanfrein. Dans un fracas de branches cassées et de feuilles tourbillonnantes, le tronc s’incline doucement, puis de plus en plus vite pour se coucher finalement sur le sol. Le bruit de la mort de cet arbre se finalise par les feuilles qui continuent à tomber bien longtemps après la mort de cet Okoumé.
• Découpage du Tronc par le Coupeur :
- Le Chablis :
C’est un phase importante dans la vie de cette forêt. L’arbre tombé, que ce soit par la scie d’un homme ou par la mort programmé d’un vieil arbre fragilisé qui est déraciné lors d’un orage ou d’un vent violent, va créer ce qu’on appelle un “CHABLIS“. C’est une éclairci dans la forêt. La lumière va pouvoir pénétrer jusqu’au sol, et permettre aux graines en attente e se développer. On va avoir ainsi des pousses de plantes ou d’arbres qui sont inféodés à la lumière, c’est-à-dire qui ont besoin de lumière pour grandir. Ces espèces vont se développer pendant quelques années. En général on a ce qu’on appelle des Marantacées, qui forment un mur végétal. Puis au fil des décennies, on a des graines d’espèces non inféodées à la lumière, qui poussent et qui vont prendre le dessus au fil des décennies. Petit à petit ces dernières espèces vont s’étendre au dessus des plates basses, le priver de lumière et finalement entraîner leur régression. Au bout de décennies et de décennies, la forêt au-dessous va se “Primariser“ si on peut dire et devenir beaucoup plus claire au sol, avec une canopée importante au-dessus.
- La Technique Forestière Mécanique :
Le travail, après la coupe, n’est pas fini.
Un technicien vient marquer la base du tronc restante avec un poinçon en métal comprenant lettres et chiffres. Ce marquage constituera la traçabilité de la coupe : base et tronc.
Il reste à dégager la zone d’abattage en éclaircissant le tronc et en sectionnant les branches. Les engins de Débusquage vont entrer en action pour amener le tronc vers la zone de Débardage. De là ils seront chargés sur des grumiers, camions conçus pour ce travail et qui permettront l’évacuation des billes de bois.
Au niveau de la zone de Débardage, qui est une aire complètement dégagée sur 2 à 300 m de longueur environ, le responsable de la coupe, gère la grume de bois parquée. Son rôle est de mesurer la longueur avec une règle métallique spécifique et ensuite de confirmer son diamètre afin de spécifier le nombre de m³ de la bille de bois. Le marqueur répètera également son marquage codée sur la face coupée. Son origine ne peut donc plus être falsifiée.
Après l’abandon d’une zone d’exploitation, l’entreprise crée un remblai sur les vielles pistes, afin d’éviter le ravinement lors des grandes pluies. Cet action permet de diminuer très fortement les ravinements et favorisera donc la régénération de la forêt.
Travail technique, passionnant, alliant le savoir et l’expérience. Nous sommes ici dans un domaine discret qui se déroule au coeur de la forêt gabonaise.
- Le Retour :
• Sur le chemin du retour, nous aurons la chance de voir un Céphalophe à Pattes Noires, probablement un Cephalophus callipighus. Puis sur la piste principale, vers Mikongo, un jeune chimpanzé traversant la piste. Très certainement un groupe avec les autres membres de chaque côté de la piste et attendant notre disparition pour continuer à traverser.
Je remercie, nous remercions Mr Éric CHEZEAUX (Directeur RSE et Certification ROUGIER), le chef de la base de Mikongo, Mr Frédéric DROUET, Ted le responsable du Chantier, et tous les membres de cette équipe, du coupeur, aux différents responsables et techniciens qui nous ont permis de comprendre un peu mieux ce métier passionnant.
• Tractage d’un Tronc vers la Zone de Débardage :
• Inspection d’un Tronc par Jean-Lou dans la Zone de Débardage :
• Vision d’un Singe dans les Branches Hautes d’un Arbre sur la Piste :
• La Forêt CFAD du HAUT-ABANGA / Jean-Louis ALBERT / Août 2021.
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