- SETTE-CAMA / Le Parc de LOANGO Sud :

- Création de la Page : Octobre 2007

•Au sud du Gabon, près de la ville de GAMBA, où sont les champs d'exploitation de la société SHELL, se trouve le village de SETTE-CAMA qui donne sur l'Océan Atlantique. Cette bourgade est mondialement connue des pêcheurs qui viennent là pour la pêche au gros : rouges, tarpons, bécunes, etc… Mais il n'y a pas que ça, puisque la faune est au rendez-vous, sur la plage.


Buffles sur la Plage :

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Carte de Situation de SETTE-CAMA :




- Le Matériel Photo :

• Toutes les photos ont été réalisées avec le matériel suivant :
---- Appareil CANON EOS 5D avec zoom CANON 28/300 mm F3,5-5,6L IS USM
---- Les macros ont été faites avec un objectif CANON 100 mm F5,8 Macro
---- Flash CANON Speedlite 580 EX II






- Le TRAJET :

• LIBREVILLE -> GAMBA : 1h45 de vol.
•• GAMBA -> SETTE-CAMA : 53 km, soit 1h30 de pirogue.

• Une liaison aérienne régulière existe entre Libreville (la capitale) et Gamba : plusieurs vols par semaine. On peut aussi atteindre Gamba par la route en passant par Tchibanga et dont la bifurcation sur la ville se fait un peu avant Mayumba. La piste est longue et ardue en saison des pluies.
•A GAMBA, à la saison des pluies, en particulier autour d'octobre et novembre on peut voir tous les soirs des éléphants dans la plaine de Yenzi, qui est le quartier des habitations des cadres de SHELL. Ces éléphants sont près de la route de l'aéroport, qu'ils traversent dès que la soirée tombe pour se promener au milieu des villas à la recherche de nourriture. Attention aux mauvaises rencontres à la nuit tombante (Eléphants à GAMBA).

•De GAMBA on peut se rendre à SETTE-CAMA soit par la route, soit par la lagune, en pirogue ou en vedette. Les formules permettant la pêche ou les visites animalières peuvent se faire par l'intermédiaire du SAFARI Lodge, du MISSALA Lodge ou du Conseil départemental. Le départ se fait au débarcadère de Plaine 1.

•De GAMBA au MISSALA Lodge de SETTE-CAMA : environ 53 km par la lagune, et 1 heure à 1h 30 de navigation. De l'ordre de 45 km par la route (Tracé vert sur la carte).

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- SETTE-CAMA :
•Un petit village perdu au bout de la lagune qui plonge depuis gamba vers l'océan en direction du nord-ouest. A partir de Sette-Cama on entre dans le sud du Parc de LOANGO dont l'administration se trouve dans les bureaux au bord de la lagune. Avant de poursuivre, il faut signer le cahier de contrôle des entrées dans le parc. Il y aussi un musée à visiter. De Sette-Cama, une langue de sable de plus de 20 km de long va jusqu'à une passe qui constitue le débouché de la lagune sur l'Océan Atlantique. C'est à l'endroit de la passe que les eaux sont très poissonneuses et où se font les plus belles prises. Entré dans l'ère moderne, Sette-Cama possède aujourd'hui une antenne (la Mini-Tour-Eiffel) qui permet l'accès au GSM en local.
Pour y accéder, plusieurs formules sont disponibles : soit on contacte un piroguier local, soit on passe par un des 2 opérateurs locaux, situés à Gamba. Cette dernière solution permet de gommer tous les problèmes liés à la logistique et permet la meilleure efficacité en un minimum de temps. C'est une formule indispensable si on veut pêcher (matériel, bateaux et guide pour un bon résultat).

Au MISSALA Lodge, on trouve de superbes bungalows en bois avec tout le confort, eau courante et climatisation. L'électricité est fournie par un groupe électrogène d'une vingtaine de kVA. Ce groupe tourne en 2 périodes, le soir de 19h environ jusqu'à 7 heures du matin, et le matin, de 11h à 14h environ.

- La LAGUNE :
•Dès l'après-midi, avec le pisteur du camp, CASA, nous partons sur la lagune pour essayer de trouver des hippopotames. Nous allons louvoyer entre les lacs SIMBA et SOUNGA, mais nous n'apercevrons rien. La lagune est bordée sur tous les côtés, de forêt et de mangrove. Puis nous allons revenir sur notre chemin et parti vers le nord, vers la passe, pour remonter la rivière MWANAMWELE.
En longeant la berge, le piste repère derrière le rideau de buissons, sur la langue de terre séparant la lagune de l'océan, une tache sombre : c'est un éléphant. Nous nous approchons sans bruit, et nous accostons, cachés par les buissons. Nous découvrons derrière les feuillages,
2 gros éléphants de couleurs rougeâtres, couleur de la boue séchée dont ils sont recouverts. Nous les observons et j'en profite pour prendre des photos. Notre approche est finalement remarquée, et les 2 éléphants fuient à une centaine de mètres. Nous les suivons brièvement pour prendre encore quelques photos, et ils s'enfoncent définitivement dans les broussailles. L'un d'entre eux se met à courir en pataugeant dans une mare d'eau.

En reprenant l'eau vers l'embouchure, on aperçoit des pélicans, puis nous remontons la rivière Mwanamwele, toujours à la recherche des hippopotames que nous ne verrons pas. Par contre on peut apercevoir plusieurs
nids d'ombrette africaine (Hammercap) sur le bord de la rivière. Ces nids sont perchés à quelques mètres du sol, sur des fourches d'arbres.

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- Les HIPPOPOTAMES :
•Dans les rêves de vision de gros mammifères semi-aquatiques, et terrestres, il y a 3 grades :
--a) Voir les hippopotames, ne serait-ce que les yeux.
--b) Voir un hippopotame la gueule ouverte,
--c) Voir un hippopotame en entier, hors de l'eau.

•Evidemment, tout est possible, il suffit juste d'avoir un peu de chance, et de la patience. Il est évident que plus on reste sur place, plus on aura la possibilité de faire de belles photos. En une seule sortie, il est très rare de réaliser son rêve.
•Ici ce sont des animaux bien sûr visibles, mais très méfiants,
En remontant la rivière le matin, on a pu apercevoir une
tête d'hippopotame cachée près de la mangrove. On a arrêté aussitôt le moteur, et on laisse la pirogue mourir lentement vers la berge. malheureusement l'hippopotame a plongé par sécurité. Habituellement il ressort assez vite pour prendre une respiration en soufflant fortement, la tête hors de l'eau, puis replonge et disparaît.
Nous attendons plus de 5 minutes, avant de ré-entendre le souffle d' l'animal à plus de 50 m en aval de notre pirogue. Il s'est déplacé sous l'eau pour se camoufler et échapper à la poursuite. Nous remettons le moteur en marche pour se décoller de la berge, puis nous nous arrêtons de nouveau quelques mètres plus bas et on se laisse dériver. Puis nous saisissons les branches au bord de l'eau pour guider l'embarcation. La rivière faisant à peine une vingtaine de mètres de large par endroit, on n'a aucune difficulté à saisir les branches et à nous arrêter sans bruit. Nous voyons alors 1, puis 2, et enfin 3 têtes sortir de l'eau pour prendre une respiration. Il s'agit en fait d'un couple avec son petit.

• Il semblerait que durant la saison sèche, l'apport en eau douce étant moins important, la lagune est alimentée par l'eau de mer. L'eau étant trop salée, les hippopotames remontent en amont, vers les lacs Simba et Sounga, qui sont assez profonds.
Puis à la saison des pluies, à partir du mois d'octobre, l'apport en eau douce augmentant, les hippopotames redescendent vers la passe et restent dans la rivière Mwanamwele. Au début ils sont en ordre dispersé, puis il semblerait qu'il y ait des périodes où ils se regroupent, en particulier de décembre à avril.
•Par contre, les voir à terre est possible, mais semble relever du grand coup de chance. Peut-être plusieurs visites sont nécessaires ?

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- Les SINGES :
•En forêt les singes sont inaccessibles car ils fuient immédiatement lorsqu'ils entendent les bruits, même tenus, de notre marche. Dès que les guetteurs nous ont repérés, ils sautent immédiatement de branches en branches pour s'éloigner rapidement. ils vont beaucoup plus vite que nous, et il est très difficile de les voir, et encore moins de les prendre en photo. Paradoxalement ici, sur la rivière, nous avons la chance de côtoyer pendant une quinzaine de minutes, une bande de cercocèbes (Cercocebus torquatus) qui vont nous suivre le long de la berge. Nous avons arrêté le moteur et nous laissons dériver vers l'embouchure. Sur la berge, à une vingtaine de mètres, les singes, suivent en sautant de branches en branches. Ils s'arrêtent, regardent et repartent sans affolement leur promenade.

- La MARCHE :
•L'excursion va se faire en forêt et le retour par la plage.
--Marche en forêt :
environ 7 km, soit près de 2 heures de marche.
--marche de retour vers la passe :
environ 6,5 km dans le sable (soit environ 2 heures de marche). Détour pour observer les buffles sur la plage : environ 1,5 km.

- La FORET :
• Près de la rivière Mwanamwele, dans une anse à environ 2 à 3 km de la passe, on débarque sur la terre ferme, pour commencer notre marche dans la forêt.
•La marche se fait dans une forêt primaire, où alternent les passages boueux (nous sommes en saison des pluies) et les pistes à éléphants que nous suivons dans la forêt. A l'extérieur il pleut un peu, mais la forêt n'est pas assez dense pour arriver jusqu'à nous (prévoir toujours un poncho ou un K-Way). C'est une forêt magnifique où se croisent les des arbres aux racines gigantesques comme on peut le voir sur le
wapaka, les lianes géantes, ou un fromager aux contreforts de plus de 4 m de hauteur. Et puis surtout un ficus étrangleur qui a complètement étouffé un fromager. Des racines immenses au service de la prédation. La marche se poursuit sur plus de 7 km avant de déboucher sur une petite prairie donnant sur la plage.

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- La PLAGE :
•A notre entrée sur la plage on aperçoit un troupeau de buffles sur notre droite. On va les approcher en se cachant derrière les buissons qui sont entre eux et nous. A une centaine de mètres, je commence à les photographier, puis ils disparaissent dans la forêt. la plage qui est maintenant dégagée est très belle, avec, chose rare au Gabon, une allée de palmiers bordant la mer. C'est un élément de choix très rare. A l'ombre d'un grand palmier on va pouvoir manger un sandwich. La pluie a cessée depuis longtemps et le soleil ne nous fait pas de cadeau. La marche doit normalement se poursuivre en allant sur la gauche, vers le sud, pour retourner vers la passe. Mais en regardant au loin, vers le nord, au bout de l'immense baie bordée de palmiers, on aperçoit à environ 800 m, un autre troupeau de buffles, qui eux, cette fois, sont sur la plage. Afin de faire des photos, je demande au pisteur, de prendre le chemin contraire et de nous approcher de ce troupeau. Sette-Cama est un des seuls endroit au monde, où on peut voire des buffles, des hippopotames et des éléphants sur la plage, et peut-être les pieds dans l'eau de mer. La situation est propice pour nous, pour essayer de les approcher. Nous allons donc approcher, en marchant lentement près des palmiers, et en nous dissimulant derrière des buissons. Nous longeons la forêt, la mangrove, pour arriver finalement à un massif d'arbustes composé de paliers nains. En me décalant légèrement, et toujours caché par le feuillage, je commence à prendre des photos du troupeau de buffles vautrés au bord de la mer. Il y a à peu près une vingtaine d'animaux. Puis on décide de se retirer et de tenter une autre approche en se cachant derrière des arbres proches de la forêt, juste à côté des buffles. Notre approche lente et silencieuse nous permet d'arriver plus près, à environ 50 à 80 m. je me dissimule pour prendre des photos. Puis, le me décale légèrement vers la plage pour prendre de meilleures photos. Il est évident qu'on vient d'être détecté car l'un d'entre se lève et nous regarde. Insensiblement les autres se lèvent aussi, nous observent quelques secondes, puis à petit pas se dirigent plu loin, en se rapprochant de la forêt. Puis le pas s'accélère, et le troupeau passe au galop pour se réfugier dans la forêt proche. C'est la première fois que je vais pouvoir prendre des photos de buffles sur une plage. Je n'aurais pas espéré mieux.
Je dois dire que le pisteur semble sûr de lui en me disant que ces gros animaux fuient lorsqu'on se montre, que ce soit les buffles ou les éléphants. Quant à moi, même si je lui fais entièrement confiance, je dois dire que cette rencontre avec des buffles massifs très proches, à la course puissante et rapide, me plonge dans un état de gros doute et de forte appréhension, qui pourrait se transformer facilement en peur, si la scène ne se déroulait pas suivant les plans convenus à l'avance : c'est-à-dire des animaux qui fuient lorsqu'on approche. Nous sommes dans une réserve très protégée et les animaux ne sont pas chassés. Il n'y a donc pratiquement aucune chance de tomber sur un buffle blessé, qui est un animal parmi les plus dangereux.
Le retour va donc se faire en marchant le long de la plage, vers le sud, ou on va rencontrer sur les 8 km de retour dans le sable, troupeau de buffles, éléphants, troupeau de buffles et éléphants. Les animaux seront cette fois entre la plage, où nous sommes et la forêt, dans cette praire qui s'étale sur quelques centaines de mètres. Nous avons même été surpris en marchant, de tomber sur un éléphant solitaire, qui était derrière un buisson. Je n'ai pas eu le temps de sortir l'appareil, qu'il avait déjà fuit pour se cacher dans des buissons difficilement pénétrables par nous.
C'est une excursion assez longue et pénible par la marche dans le sable, dont chaque pas s'enfonce de plusieurs centimètres, mais tellement impressionnante par les animaux que l'on peut voir tout le long de la plage. Moments de rêve mais aussi de crainte contenue, avec l'incertitude de tomber sur un animal récalcitrant. Le pisteur me rassure que ce n'est jamais arrivé. tant mieux. Il est certain qu'un match entre un homme et un buffle ou un éléphant serait sans aucune ambiguïté perdu par l'homme !

- L'ENVIRONNEMENT :
•Contre toute attente, sur les 8 km de plage qu'on a arpenté, il n'y a aucun endroit vierge de tous déchets. Tout le long, ce ne sont que des détritus de la civilisation : plastiques essentiellement, mais aussi bombes de spray usagées et autres déchets de la civilisation. Comment dans un endroit aussi reculé, et avec aussi peu de population aux alentours, une telle quantité de déchets industriels ont pu massacrer cette plage. Peut-être les courants qui remontent le long de la côte de l'Afrique (Courant de Benguela entre autre) ont-ils leurs parts. Mais la lourde responsabilité revient en premier lieu à … l'homme !

Sans parler de "Poubelle Beach" comme en face de l'hôtel Rapontchombo à Libreville, il est incontestable que c'est le seul point négatif de cette excursion.




















SETTE-CAMA / Jean-Louis ALBERT / 25 Octobre 2007.