- Création de la Page : Juillet 2016.
Remerciements : Je remercie tout particulièrement Richard OSLISLY pour m'avoir accepté dans l'équipe lors de mes temps libres, Olivier TESTA ainsi que Bernard et Josiane LIPS pour leur aide lors de cette mission d'exploration. Leur connaissance parfaite de ce milieu particulier a été pour moi d'une richesse exceptionnelle.
• Dans la Grotte de MISSIÉ (Photo prise par Olivier TESTA) :
• Concrétions dans la Grotte de BOUKAMA :
• Carte de Situation de LASTOURSVILLE :
• Carte des Marches vers les grottes de BOUKAMA, de LIPOPA et de MISSIÉ :
• Relevé de la Grotte de BOUKAMA, fait par Olivier TESTA :
- Le Trajet : • Fistuleuses tombant du Plafond dans la Grotte de BOUKAMA : • Les Liens vers les Travaux de Richard OSLYSLI et de Olivier TESTA : …. Arthropoda / Arachnida / Amblypygi / Amblypyge
- Le Matériel Photo :
---- Appareil CANON EOS 5D MK III avec zoom CANON 28/300 mm F3,5-5,6L IS USM ou zoom CANON 24/70 mm F2,8.
---- Les macros ont été faites soit avec un appareil CANON EOS 5D MK III, avec les objectifs CANON 100 mm F4 IS Macro USM.
---- Flash CANON Speedlite 580 EX II
---- Certaines photos ont pu être prises soit avec un appareil compact SONY RX 100 M3, soit avec un appareil compact étanche PENTAX WG-3 GPS. 
En 2016, la route est entièrement goudronnée depuis Franceville jusqu'à Lastoursville, depuis que les chinois ont finalisé cette route, il y a 2 ans.
•• Marche Grotte de BOUKAMA : Après 6 km en tout-terrain, une marche de 35 minutes (1,3 km de marche).
•• Marche Grotte de LIPOPA 1 : A seulement 2 km du centre ville pour laisser la voiture, une marche de 40 minutes (1,7 km de marche).
•• Marche Grotte de LIPOPA 2 / MISSIÉ : A seulement 2 km du centre ville pour laisser la voiture, une marche de 3 heures (3,9 km de marche).
Arrivé à Lastourville, je vais prendre une chambre à l'Hôtel NGOOMBI, qui servira de camp de base à la mission dans les grottes.
• Départ de l'equipe :
- La Mission vers les Grottes de Lastoursville :
L'équipe est composée par Richard OSLISLY (Agence Nationale des Parcs Nationaux), de Olivier TESTA (Spéléologue) de Bernard LIPS, (également spéléologue de très haut niveau), de Josiane LIPS (Biologiste et Spéléologue ). Se sont regroupés aussi autour de ce noyau, Karl HENGA (jeune étudiant gabonais), Narcisse LEMBOMBA (Eco-Garde à l'Arborétum de Libreville), Julie IKOUANGA (étudiante en géologie à l'USTM de Franceville), Jea, une jeune stagiaire française et enfin moi-même, qui ai pu m'intégrer à l'équipe, lors de mes temps libres.
Le but de cette mission est avant tout de finaliser l'exploration et le relevé topographique des grottes explorées (mission particulière de Olivier), et d'en faire un inventaire biologique (Mission de Josiane en particulier, aidée de Bernard). Certaines des grottes explorées l'année précédente ont été de nouveau visitées. L'analyse des cartes à petite échelle, ont permis aussi de mettre en évidence des endroits, à la confluence de rivière et de zone d'effondrement dolomitique, propices à la formation de grottes. Ce seront les sites a explorer en premier. 
La CALCITE est un minéral chimique composé de de Carbonate Naturel de Calcium (CaCO₃) et qui peut contenir des traces d'autres cations tels que Mn, Fe, Zn, Co, Ba, Sr, Pb, Mg, Cu,, Al, Ni, V, Cr, ou Mo. Globalement les CALCAIRES sont des roches sédimentaires, comme les grès ou les gypses.
C'est dans ce milieu calcaire que l'on peut trouver facilement des grottes. L'origine de la formation de ces grottes, comme toutes les grottes, vient au départ d'un très long processus d'érosion due à l'eau. A partir généralement de fissures, l'eau de pluie qui est légèrement acide s'infiltre et attaque la roche. C'est donc dans un milieu calcaire qui va réagir à l'acidité du liquide, que vont se former les cavités par érosion. Le calcaire tendre est ainsi un milieu propice à cette formation. On ne trouvera donc pas de grottes dans des milieux plus durs.
Au fil du temps l'eau va attaquer et fragiliser la roche calcaire et former petit à petit des cavités. Puis par la combinaison de cette érosion lente et de phénomènes mécaniques dus à la fragilisation des roches, il va y avoir des éboulement de roches. Ces roches vont continuer à être lentement érodées, certaines dissoutes et évacuées par l'eau de ruissellement des rivières souterraines, ou tout simplement évacuées mécaniquement par des fortes eaux, lors de crues plus importantes. 
Ce milieu dolomitique est donc un milieu idéal pour la formation des grottes. C'est aussi dans ce milieu , que l'eau va créer par petite accumulation lente de minéraux, des concrétions aux formes particulières, draperies ou massif de concrétions, ainsi que des stalactites (qui tombent du plafond), des stalagmites (qui montent du sol) ou des fistuleuses (petits tuyaux creux tombant du plafond et qui laissent passer l'eau au milieu).
- La Grotte de BOUKAMA :
Arrivés à la fin de cette piste, on laisse les véhicules et toute l'équipe se prépare. Les spéléologues professionnels, Olivier, Bernard et Josiane mettent leurs tenues imperméables. Ils ont passés beaucoup de temps à explorer les grottes que ce soit en France ou à l'étranger, et leur préparation est précise, rapide et avec le matériel (lampe frontale) et tenues adaptées. Les non professionnels comme Julie, une stagiaire gabonaise, ou moi-même, nous n'avons que nos tenues habituelles, faites pour la vie citadine.
Nous sommes par contre équipés de casques spéléo et Richard va me prêter le sien. Lui, il va avec Karl (étudiant gabonais), tracer un layon autour de la grotte pour la dégager et en faciliter l'accès. Tâche ardue, même en saison sèche, où la chaleur est moins importante.
• Amblypyge :
La marche ne présente aucune difficulté sur les 1,3 km nécessaires pour atteindre l'entrée de la grotte. comme toujours, la grotte se situant dans un massif, il faut en général gravir la pente de la colline avant de trouver l'entrée qui se trouve à mi-chemin du sommet. L'entrée est malheureusement très basse et nous oblige à nous mettre à plat ventre dans un petit ruisselet pour rentrer en rampant. Les vêtements ont déjà compris : la boue et la saleté nous attendent. Ce sont les règles du “jeu“. Après la séance de “ramping“ sur une dizaine de mètres, on peut relever la tête et continuer dans des tunnels de passage, tout es restant debout.
Josiane, spéléologue et entomologiste, ne va pas progresser beaucoup. En général 30 mètres à l'heure. Toujours à genou, pataugeant dans la poussière du sol de la grotte, progressant centimètres par centimètres, elle fouille les parois et le sol à la recherche des petits arthropodes. Dans cette pataugeoire, ses mains fouillent le sol et retournent la terre. Lorsqu'elle tombe sur un insecte ou autre animal, elle les aspire avec un petit tuyau. Les petits insectes ne pourront être vus qu'avec une loupe binoculaire ou trinoculaire, si on veut faire des photos. Ces petits animaux aspirés, circulent dans le petit tuyau et tombent dans un bocal où ils occupent le fond. Ils seront ensuite transférés dans un petit bocal où ils seront tués rapidement avec un produit agressif comme l'éther acétique. Son cheminement est lent mais méthodique. Il permet de faire une estimation de la faune qui occupe ces milieux hostiles. Au milieu des arthropodes microscopiques, on trouve des insectes plus gros comme des Blattes, des Grillons ou des Amblypyges. Son expérience en biologie profonde et en spéléologie sont tout indiquée pour cette mission.
Travail méticuleux et lent, observations scrupuleuses et récoltes de la faune vont finalement permettre de dresser un tableau de la grotte. Un travail de professionnel.
De mon côté, abandonnant mes compagnons à leurs observations, je poursuis ma marche à l'intérieur du complexe. Plusieurs cavités ou salles existent, avec de nombreuses concrétions et draperies. Plus loin, au plafond, des fistuleuses, petites tubulures qui sont crées par le suintement de gouttes d'eau qui tombent du plafond et déposent au fil du temps, goutte après goutte, jour après jour, mois après mois et années après années, d'infime quantité de matière dissoutes qui vont se déposer sur le coté de la goutte. Se créera par la suite, dans un temps infiniment long, une tubulure dont le centre laissera échapper goutte d'eau après goutte d'eau. Très belles structures droites tombant du plafond. Ailleurs ces même gouttes formeront au sol des stalagmites, qui ne seront qu'un dépôt de calcaire qui va rester au sol et grandir lui aussi en se développant verticalement. Ces mêmes concrétions apparaîtront aussi en tombant du plafond. Ce seront des stalagmites. 
Faisant ensuite le tour par la droite, j'emprunte une galerie plus importante qui va me mener à la cavité finale, où on peut apercevoir un autre bassin rond, d'une dizaine de mètres de diamètre, alimenté par une petite cascade interne. Au plafond une concrétion en draperie circulaire de plus de 2 mètres de diamètres se découpe dans la lumière de la lampe.
Bernard, Julie et moi-même restons un long moment en observation, dans cette cavité finale, qui est certainement la plus belle de cette grotte. Au final, après le retour et le “ramping“ dans la petite rivière, on est en face d'une très belle grotte qui pourrait apporter un argument touristique dans cette petite ville, à la croisée de la route des abeilles et de la piste qui traverse le Massif du Chaillu, un peu après Koulamoutou.
- La Grotte de LIPOPA 1 :
La marche cette fois-ci, sera un peu plus difficile car on va grimper et redescendre à plusieurs reprises à flanc de colline pour arriver à l'entrée de la grotte. Je serai seul cette fois-ci, avec narcisse et Karl pour cette approche. 
En ressortant de la grotte, nous traverserons de nouveau la forêt en sens inverse pour bifurquer vers la grotte de LIPOPA 2. 
A l'entrée, Olivier va trouver un cadavre de genette morte, depuis quelques jours, mais pas encore dévorée. Bernard, lui, va trouver un rat (espèce non identifiée) qui se laissera photographier avant de fuir. En entrant dans la grotte, je vais rapidement rejoindre Josiane, qui n'a progressé comme à l'accoutumée, que de quelques dizaines de mètres. Sa progression est toujours lente. Un terreau de guano de chauves-souris, mélange de feces et d'urine qui s'est évaporée, a laissé une couche de quelques centimètres d'épaisseur. Elle est toujours là avec son tuyau. Très vite, je vais laisser la petite rivière au fond de la galerie et monter vers une cavité de plusieurs mètres de hauteur et peut-être de 30 à 40 mètres de long.
L'humidité de la grotte est telle, que de la vapeur va se figer continuellement sur mes objectifs, puis les photos sont inexploitables. Le gradient de température et d'humidité a mis mon capteur à rude épreuve. L'appareil est inutilisable ! Impossible de faire une photo ! Mon CANON EOS 5 D Mark III est bloqué par ces conditions extrêmes. Je suis désespéré car je ne peux prendre aucune photo. Je vais attendre un moment. Rien n'y fait. Ensuite je vais changer mon objectif 24/70 mm par mon 28/300 mm. Je peux prendre de nouveau des photos, mais pas bien longtemps. Au bout de 3 à 4 minutes, la buée revient à l'intérieur de l'objectif ou du capteur, et les photos sont de nouveau inexploitables. Un appareil professionnel, 5 000 euros de matériel à ranger dans le sac. Merci CANON ! Mais ils ne sont pas entièrement responsables. Je pense qu'un même appareil photo réflex équivalent de chez NIKON, aurait eu le même problème. Le problème est certainement lié au fait que ce sont de reflex et il faudrait attendre certainement plusieurs heures avant qu'un équilibre thermique s'installe, pour que l'appareil fonctionne de nouveau. En un mot, il faudrait que je laisse mon appareil dans la grotte et que je revienne demain pour faire des photos. Irréaliste ! 
Cette grotte possède de très grandes colonies de chauves-souris avec des Roussettes d'Egypte (Roussettus aegyptiacus), Hipposideros caffer et Miniopterus sp. Au milieu du guano, des insectes, des araignées, des colonies de cocons d'insecte avec des petites chenilles en cours de développement.
Le retour à travers la forêt permettra d'observer de nombreux arbres et fruits. Passage à travers une bananeraie. Passages de rivières, pieds dans l'eau, mais le retour est plus facile qu'à l'aller, dans la mesure où nous descendons vers la vallée de Lastourville, qu'on aperçoit enfin, après quelques kilomètres de marche. 
Retour à l'Hôtel Ngoombi pour le repas du soir avec porc-épic et gazelle. 
• La Faune et la Flore :
• Lors de cette expédition, j'ai pu observer les espèces végétales et animales suivantes :
- Flore :
…. Arbre / Equisetopsida / Malvales / Malvaceae / Sterculia tragacantha / Fruit
…. Arbre / Magnoliopsida / Malvales / Bombacaceae / Fromager / Ceiba pentandra
…. Arbre / Magnoliopsida / Magnoliales / Myristicaceae / Ekoune / Coelocaryon preussi / Fruit
…. Arbuste / Equisetopsida / Magnoliidae / Oxalidales / Connaraceae / Cnestis urens / Feuille
…. Plante / Equisetopsida / Commelinales / Commelinaceae / Palisota sp
- Faune :
…. Poisson / Chordata / Actinopterygii / Siluriformes / Silure
…. Oiseau Aves Columbiformes Columbidae Tourtelette Amethystine Turtur afer
…. Chauve-Souris / Chordata / Mammalia / Chiroptera / Pteropodidae / Roussettus aegyptiacus
…. Chauve-Souris / Chordata / Mammalia / Chiroptera / Hipposideridae / Hipposideros caffer
…. Chauve-Souris / Chordata / Mammalia / Chiroptera / Miniopteridae / Miniopterus sp
…. Chordata / Mammalia / Rodentia / Rat
…. Arthropoda / Arachnida / Araneae / Araignee
…. Arthropoda / Melacostraca /Decapoda / Crabe
…. Arthropoda / Myriapoda / Diplopoda / Scolopendre
…. Arthropoda / Crustacea / Crevette
…. Insecta / Orthoptera / Gryllidae / Colonie de Grillons
• Bassin avec Concrétions dans la Grotte de BOUKAMA :
• Les Grottes de Lastoursville 4 / Jean-Louis ALBERT / Juillet 2016.
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