- Le Mont IBOUNDJI -

- Création de la Page : Juillet 2009



Vue sur le Mont IBOUNDJI depuis le Village de BOUSSIMBI :



• Au centre du GABON, on trouve un des monts le plus haut du GABON. C’est le Mont IBOUNDJI, près de la petite ville d’IBOUNDJI. Nous sommes au sud du Parc National de La LOPÉ.


Carte générale du GABON montrant la position d’IBOUNDJI :



Carte de situation d’IBOUNDJI près de KOULAMOUTOU :



Carte Locale près du Mont IBOUNDJI :



Vue sur le Mont IBOUNDJI depuis l’Entrée de la ville et du centre Ville :






- Le Matériel Photo :

• Toutes les photos ont été réalisées avec le matériel suivant :
---- Appareil CANON EOS 5D Mk II avec zoom CANON 28/300 mm F3,5-5,6L IS USM



Vue du Mont IBOUNDJI depuis le Village de BOUSSIMBI :



Vue du Mont IBOUNDJI depuis la sortie de la Ville :




- Le TRAJET :

• FRANCEVILLE -> LASTOURVILLE : 180 km, environ 3h de conduite
•• LASTOURVILLE -> KOULAMOUTOU : 50 km, environ 1h de voiture.
••• KOULAMOUTOU -> Village de NGOUASSA (avant MOUGAMOU) : 81 km, plus de 2h de conduite.

Le village de NGOUASSA, se trouve juste avant le village plus important de MOUGAMOU. C’est à ce village, qu’on doit prendre la piste sur la droite pour aller vers IBOUNDJI. En prenant sur la droite, commence une très mauvaise piste qui va vers MIMONGO.

•••• Village de NGOUASSA -> IBOUNDJI : 35 km de piste, mais 1h de voiture en saison sèche.
En saison des pluies, la route en terre et avec de nombreuses ravines, doit être extrêmement difficile à emprunter.



- Vers IBOUNDJI :

• La route est goudronnée jusqu’à KOULAMOUTOU et ne présente aucune difficulté. Par contre, après Koulamoutou, la piste en latérite, alterne des portions relativement correctes, et des portions plus difficiles, sans être mauvaises. On ne peut pas faire de vitesse, car il y a beaucoup de virages dans la portion de route qui pénètre dans le massif du CHAILLU. C’est une succession de virages et de collines qui faut gravir avant de redescendre. La route est belle.
Arrivé au village de NGOUASSA, huste avant le village beaucoup plus important de MOUGAMOU, la piste se divise en deux. Sur la gauche, commence la piste qui mène vers MIMONGO. Il s’agit d’une très mauvaise piste, peu ou pas entretenue. Nous l’avions empruntée l’année dernière pour aller à Mayumba, voir les baleines. Cette année, les habitants du village, nous ont informés qu’elle était coupée un peu avant Mimongo. C’est vrai que cette piste est complètement à l’abandon.

Sur la gauche, commence la piste vers IBOUNDJI. La première partie, sur 5 km, est en bon état, au moment où je l’ai prise, par contre, le reste, sur 30 km environ, est une piste difficile mais praticable en saison en saison. Le revêtement est surtout de terre aplanie, avec de nombreuses ravines, qui laisse augurer un slalom perpétuel en saison des pluies, même avec un véhicule 4x4. Par contre, elle pénètre au coeur de la forêt, au sud du Parc National de la LOPE. C’est une piste très vallonnée, qui troue la forêt sur toute la longueur du trajet. Le paysage est magnifique.

Après environ 1 heure de trajet, on aborde la ville d’IBOUNDJI. Juste un peu avant le ville, en roulant au sommet d’une colline, on aperçoit pour la première fois le fameux mont Iboundji. Entre 2 bouquets d’arbres, on distingue une tâche bleuâtre à l’horizon : c’est le Mont IBOUNDJI.



- Le Mont IBOUNDJI :
La ville d’IBOUNDJI est une jolie petite ville, bien entretenue. La population ne doit pas dépasser 10 à 15 000 habitants, mais le petit centre ville, qu’on traverse en 1 minute, est l’âme de la ville. Sur une centaine de mètres, on trouve tous les bâtiments principaux : la mairie, la poste, les bâtiments administratifs, un peu plus loin l’hôpital, et de l’autre côté, la gendarmerie. Tous ces bâtiments sont encerclés par des pelouse, qui sont régulièrement coupées. Sur la gauche, quelques commerces. On est ici au coeur du pays des Massango.

Derrière les bâtiments, sur la droite, on distingue aisément le Mont IBOUNDJI, qui culmine à plus de 975 mètres de hauteur. Ce n’est pas la plus haute montagne du GABON, mais c’est certainement la plus connue. Elle est facilement reconnaissable à sa dissymétrie. D’un côté, un versant qui grimpe en pente douce sur peut-être plus d’un kilomètre, et de l’autre un versant abrupt, qui tombe sur des parois rocheuses, quasiment impossible à gravir. Devant le Mont, on devine aussi une avancée qui est moins haute, et pourrait passer une soeur jumelle de cette montagne. Une protection occulte en quelques sorte.

Devant la montagne, se trouve le village de BOUSSIMBI, gardien des traditions et de la montagne.

A notre arrivée, Nous rencontrons des personnes qui vont nous servir de guides lors de nos excursions. Nous passons tout de suite à la gendarmerie pour nous identifier. La ville est tellement éloignée et isolée, qu’il est préférable de se faire connaître, pour des raisons de sécurité.
Il n’y a pas d’eau courante ni d’électricité. Seul, quelques privilégiés ont des groupes électrogènes. Toute la population vit au rythme du soleil : on se couche avec lui, et on se lève avec lui. On prolonge un peu l’échéance avec des lampes à pétrole. Il n’y a pas d’hôtel. Le seul hôtel ayant existé, avait 6 chambres qui fonctionnaient relativement bien. On a voulu construire plus de chambres et de meilleur standing, mais faute de moyen, le chantier s’est arrêté. Aujourd’hui on a donc un local plus grand mais qui est toujours en construction et aucune chambre utilisable.








Heureusement, la gentillesse, la disponibilité et l’hospitalité des gens est inversement proportionnelle à leur dénuement. L’un de nos guides a proposé de nous héberger chez lui.
De la ville, la route continue vers le nord, en longeant le Parc de La LOPE. La piste est en terre, qui doit être hyper-glissante en temps de pluie, et avec des zones où les cailloux affleurent. Il faut plusieurs heures pour atteindre la concession de la société forestière LEROY, à GONGUE, à plus de 75 km. De là, on peut encore continuer sur une piste relativement correcte, car entretenue par les forestiers, vers la route des Abeilles. Après 150km, elle débouche vers le village de MIKONGO, à l’entrée de la route des Abeilles. C’est par cette route, que les forestiers acheminent leurs billes de bois vers la station de La LOPÉ. De cette gare ferroviaire, les troncs d’arbre sont mis sur des trains et descendent vers le port d’OWENDO, ou sont mis à l’eau à NDJOLE, avant de redescendre en radeaux, vers Port-Gentil.

Afin de préparer notre ballade, nous nous rendons au village de BOUSSIMBI qui est au pied du Mont IBOUNDJI. On y arrive en empruntant la route qui part au village forestier de GONGUE. cette piste caillouteuse et parsemée de ravines, laisse augurer un chemin difficile sur les 75 km qui y conduisent. Nous arrivons à Boussimbi, après 7 km et 20 minutes de conduite.

Le Chef de Regroupement Jean-Claude nous y accueille avec le sourire. L’isolement ne lui amène pas des touriste tous les jours. Je souhaitait grimper au sommet du Mont IBOUNDJI, pour prendre quelques photos de la vallée et de la ville d’Iboundji, mais il m’informe que cette montagne est sacrée, et qu’il y a des parois rocheuses abruptes qui rendent son ascension, très difficile, voire impossible. Je me contenterais donc d’une excursion minimaliste. Nous prenons rendez-vous pour le matin à 7h. Il nous promet de nous accompagner. Avant de partir nous négocions les prix et donnons une avance pour acheter les ingrédients qui serviront aux offrandes vin, sel, jus, pain, riz et autres nourritures.

Nous regagnons donc la ville, et comme le jour commence à décliner fortement et qu’il n’y a pas de lumière, nous allons chez notre guide, Judicaël, qui nous a offert l’hospitalité de son toit pour la nuit. A ma grande surprise, il avait même demandé à ses soeurs de nous préparer un repas. Nous allons donc manger à la lueur des lampes tempêtes des plats locaux : bouillon de poisson, et poulet avec la banane cuite et la manioc. Excellent. Soirée calme dans le silence de la nuit, ou aucun bruit ne trouble la quiétude. Pas d’électricité, donc pas de musique, pas de télé, peu de gens qui circulent, en un mot le dépaysement total. A table, notre conversation fluctue au rythme des vacillement de la flamme de la lampe à pétrole. Quelle paix. A l’altitude de la ville, plus de 500m, et de plus en saison sèche, il n’y a pas besoin de climatiseur. La nuit, après minuit, j’avais même froid !


- L’ Excursion sur le Mont IBOUNDJI :

•• IBOUNDJI -> Village de BOUSSIMBI : 7 km, soit 20 minutes de voiture, compte tenu de l’état de la piste.
••• A partir du Village de BOUSSIMBI : Marche effectuée de 3 km dans la montagne. 2h 30 de marche.
Mais à partir de ce village, d’autres excursions sont possibles et ne sont fonctions que du temps disponible.

En partant à 6h30, nous arriverons un peu avant 7h, au village de BOUSSIMBI. La route file vers le nord. Sur la droite le soleil se lève à peine. Dans certains virages, il surplombe à peine les arbres de la forêt. Temps magique où la pénombre laisse la place à la lumière du jour, et où les brumes se dissipent tranquillement. En arrivant au village, le mont se dresse majestueusement sur notre gauche.
Le Chef de Regroupement nous informe alors qu’il ne pourra pas venir et nous délègue un de ses frères. Nous empruntons donc la piste sur 500 mètres et nous pénétrons dans la forêt sur la gauche, par une trouée quasiment invisible.








Nous allons marcher dans cette forêt où les arbres géants grimpent au ciel. La marche n’est pas difficile car les sentiers sont taillés au milieu d’une végétation clairsemée. On dirait une forêt primaire, où la végétation au sol, a été privée de soleil pendant longtemps, et où seul quelques plantes forment un tapis relativement peu dense. Par contre nous commençons tout de suite la montée. Nous grimpons en fait, sur un des contreforts du Mont Iboundji. C’est une avancée qui protège le Mont, et qui se trouve devant lui. Au bout d’une demi-heure de marche, nous atteignons une paroi rocheuse où notre guide va faire des offrandes. En fait il reste peu de chose de l’argent que j’ai donné hier, et nous apprendrons au retour, que la cérémonie avec les offrandes a été faite par le village, dans la soirée d’hier. Personne ne nous a prévenu. Dommage. On aurait aimé assister à la cérémonie.


Notre guide pose donc du pain et du sel au pied de la paroi de la montagne pour apaiser les esprits et demander au génie de nous laisser en paix durant l’ascension. Passé ce moment, nous prenons sur la droite de la paroi, un sentier qui monte encore, et qui va au-dessus de ce mur. Une heure de marche nous amène donc au sommet d’un promontoire qui nous plonge dans la vallée en contre-bas. A perte de vue nous apercevons la forêt baignée dans une mer de nuages. On est arrivé tôt le matin et cette magie ne va pas durer longtemps. Une demi-heure plus tard, les nuages s’estompent rapidement et semblent s’élever comme des voiles blancs vers le ciel. L’endroit est merveilleux. Nous sommes au bord d’un précipice de plus de 30 mètres de hauteur et il faut faire attention de ne pas glisser : c’est la mort à coup sûr. Les arbres sont tellement haut que certains nous cachent le paysage. D’autres ont poussés sur la paroi et se déploient le long du mur. Il faut percer à travers le feuillage pour voir le paysage magnifique qui s’étend sous nos pieds.

Nous avons marchés sur plus de 3 kilomètres à l’aller, grimpés sur un dénivelé de 260 mètres, en passant de l’altitude de 505 m du village de Boussimbi à l’altitude de ce promontoire, à plus de 760 mètres. On pourrait continuer à grimper, mais le guide nous dit que c’est le meilleur endroit qu’il connaisse pour la vue. Au-dessus on ne verra que de la forêt. Limité par le temps, nous allons redescendre.

Il semblerait qu’il n’y ait pas d’endroit où on peut voir la ville d’Iboundji. On ne sera jamais si le chef ne souhaite pas qu’on grimpe sur cette montagne car elle est très difficile d’accès à cause des parois rocheuses, ou si réellement une barrière occulte l’empêche de franchir certaines limites.





Dans tous les cas, il peut exister d’autres promontoires au-dessus des parois rocheuses, mais il n’est pas sûr qu’on ait une aussi belle vue. La hauteur ne suffit pas. Il faut aussi que la vue ne soit pas bouchée par des arbres gigantesques. Il faut peut-être aussi envisager de rester plusieurs jours pour explorer d’autres sentiers et éventuellement amorcer une ascension par un autre côté de la montagne. Dans tous les cas, il faut pas mal de temps. Ce n’était pas le but de notre exploration. Je souhaitais seulement faire une excursion dans ce mont mythique.

La descente sera évidemment beaucoup plus facile. Nous en profiterons pour faire des photos des arbres magnifiques qu’on va trouver sur notre passage. Des arbres aux racines géantes, des arbres à l’écorce rouge, des arbres Rikio aux racines aériennes fines, des arbres EBO (Santiria), aux racines aériennes plates. Des fourmilières boules, à de nombreux endroits, des termitières par centaines. Aux pieds de certains arbres, des termites ont dressées leurs habitations de terre amalgamée sur des hauteurs de 1 ou 2 mètres, comme des maisons à étages, avec des toits inclinés. Sur d’autres arbres on voit les dessins des termites qui commencent leurs saignées en construisant leurs réseaux de cavernes en terre. Ces pont de terre dessinent des arabesques sur le tronc des arbres. C’est incontestablement une très belle forêt.

L’endroit est merveilleux. Par contre la ville est très reculée et ce n’est pas une mince affaire que de vouloir aller à Iboundji.





Le Mont IBOUNDJI / Jean-Louis ALBERT / Dimanche 12 Juillet 2009.