- La Mission SAINTE-ANNE -

- Création de la Page : Septembre 2012

• Découverte d’une vieille mission, dont la particularité est d’avoir été conçue et construite par Gustave EIFFEL. Un monument du patrimoine national et universel, à conserver absolument.


La Mission Sainte-Anne :

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Carte de Situation de la Mission SAINTE-ANNE du FERNAN-VAZ :

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- Le Matériel Photo :

• Toutes les photos ont été réalisées avec le matériel suivant :
---- Appareil CANON EOS 5D MK II avec zoom CANON 28/300 mm F3,5-5,6L IS USM
---- Les macros ont été faites soit avec un appareil CANON EOS 50D, soit avec l’appareil CANON EOS 5D MK II, avec les objectifs CANON 100 mm F4 IS Macro USM et 65 mm MP-E F2,8 1-5x.
---- Flash CANON Speedlite 580 EX II

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- Le Trajet :
•• Campement ENAMINO -> OMBOUE : 22,4 km, soit 45 minute de voiture.

•• Omboué -> île Evengué -> Mission Sainte-Anne -> Rivière MPIVIÉ : 77 km. Le trajet durera au total 6h 50’. On fera 4h25’ de pirogue et on s’arrêtera plusieurs fois, ce qui nous fera un cumul d’arrêt de 2h22’.


•••• Omboué ->
Île Évengué -> Mission Sainte-Anne : Environ 22km, pour 40 minutes de navigation environ. Il est vrai que nous nous sommes arrêtés à l’île Évengué. Sinon de l’île Évengué à la Mission Sainte-Anne, il y a seulement 9,8 km de pirogue, soit 15 minutes de navigation. Les 2 sites sont assez proches.

Notre trajet en pirogue nous amènera de Omboué à l’île EVENGUÉ pour voir les gorilles, puis à la Mission SAINT-ANNE, et ensuite, la remontée de la rivière MPIVIÉ. Ces 3 sites sont visités à partir de la lagune Nkomi ou Fernan-Vaz.

• Après avoir quitté le campement de ENAMINO, très tôt le matin, vers 7h, ce qui veut dire se lever à 6h, nous attendons la pirogue à Omboué. L’essence était déjà dans les bidons et notre piroguier avait déjà tout préparé à notre arrivée. Nous mettons notre matériel photo dans nos sacs étanches que nous mettons au bout de la pirogue. Assis sur les banquettes avant, le voyage peut commencer. On quitte rapidement Omboué, que nous laissons derrière nous pour aller plein est, vers l’île Evengué où nous avions rendez-vous avec l’agent conservateur qui devait nous recevoir pour la visite. Puis après la visite de l’île et de ses gorilles, nous allons vers la Mission Sainte-Anne, où la pluie nous surprend pendant la visite. Lorsque nous quitterons la Mission Sainte-Anne, notre périple à travers la rivière Mpivié commencera alors.

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- La Mission Sainte-Anne :
Cette Mission est attachée au nom de son fondateur, qui à la fin du XIX ème siècle est venu dans cette région pour évangéliser les populations locales. Il s’agit du père BICHET, dont la tombe est actuellement devant l’église, lorsqu’on monte du débarcadère. Sa mère qui était une riche héritière, lui a offert une église construite par les usines EIFFEL, le concepteur et le constructeur de la tour EIFFEL de Paris. Cette église a été inaugurée en 1887, ce qui lui donne 125 ans d’existence en 2012. La particularité de cette église entièrement métallique est d’être de la même conception que la tour Eiffel. C’est une construction métallique, assemblage de pièces boulonnées, comme un mécano. Elle a ensuite été démontée entièrement, transportée sur le site, et remontée sur son lieu actuel.

C’est une paroisse faisant partie du diocèse de Port-Gentil.

Lorsqu’on monte du débarcadère, l’escalier d’accès débouche sur la façade centrale de l’église, qui dans ses tons ocres foncés, se détache du ciel et de la végétation environnante. Entre les escaliers et le porche d’entrée, il y a la tombe du père Bichet, son fondateur. Sur la droite, le bâtiment des frères qui sert aujourd’hui de case de passage. Sur la gauche, le bâtiment des prêtres avec, devant lui, un abri ouvert qui sert de lieu de rendez-vous et de hall d’attente pour les passagers attendant les pirogues. Entre cet abri et le débarcadère, un petit canon, vestige des temps anciens, trône au milieu de la pelouse. C’est à l’abri de la pluie que nous avons mangé vers 13h en compagnie de 2 ou 3 personnes qui attendaient et de Philippe Robin qui nous racontait l’histoire de cette Mission légendaire. Nathalie nous avait préparé des sandwichs à l’omelette. Ayant passé son enfance dans cet endroit, Philippe en connaissait toutes les histoires et surtout il nous a permis de sortir du lieu de visite habituel, en allant aux alentours. On y a retrouvé, dans une partie reculée, à 4 ou 500 m, des cases où vivaient des parents proches, après avoir traversé des plantations et une bananeraie.

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Plus loin sur la gauche, une allée d’arbres centenaires mène au couvent des soeurs. Sur le passage on remarque un vieux, voire très vieux bulldozer sur la droite, qui a finit sa vie depuis bien longtemps. En passant par derrière on trouve les plantations qui mènent aux cases familiales. Puis c’est une magnifique allée de manguier à fibres, plantées par les pères, il y a très longtemps. Cette allée est aujourd’hui laissée à l’abandon, mais on peut voir sur ces arbres quasi centenaires, le travail des anciens pères : sur chacun d’eux, ils faisaient pousser des plantes parasitaires grimpantes. C’est ainsi qu’on retrouve des poivriers enlacées autour du tronc, avec des fruits en forme de petites boules de quelques millimètres de diamètre. C’est bien sûr, du poivre. Une fois mûr, il devient rougeâtre et en le faisant sécher il donne le poivre qu’on utilise tous. Sur d’autres troncs, on devine facilement des orchidées. Chaque arbre, chaque tronc sert de support pour la production d’épices ou de fleurs. Aujourd’hui, à l’abandon, on peut imaginer sans peine la beauté de cette allée, si elle était entretenue comme auparavant.

Pas très loin, une plantation d’hévéas, aussi à l’abandon. Mais par le passé, on en récoltait le latex blanchâtre qui servait localement, même si à cette époque, on ne fabriquait pas des pneus à la mission !
En continuant notre visite, on assiste à la fabrication du vin de palme. Chez les peuples Myénés et d’autres ethnies aussi, on prépare le vin de palme en coupant le palmier. Une fois tombé à terre, on creuse le tronc vers le sommet sur plus de 30 à 40 cm. Dans le fond de cette évidement, on perce un trou, puis on fait passer par cette ouverture, le goulot d’une dame-jeanne qu’on attache solidement. Sur le bout du tronc, qui débouche sur la partie évidée, on fait des entailles qu’on renouvelle tous les jours. C’est par là que va couler la sève qui deviendra le vin de palme. Celle-ci coule dans le creuset et tombe dans la dame-jeanne. Afin d’assurer une qualité au vin de palme, il faut mettre un peu de bois amer dans la bouteille, sinon, le suc devient aigre comme du vinaigre. Une fois fini l’opération, le propriétaire recouvre le trou du tronc par des branchages qu’il attache, afin d’empêcher les animaux, en particulier, les singes de venir manger le coeur ou de saccager le travail. En procédant ainsi, on peut récupère jusqu’à 3 litres de vin de palme par jour. A condition de renouveler les entailles au moins une fois par jour, quelquefois 2 fois par jour, on peut sortir jusqu’à 60 litres de vin de palme d’un palmier. Vendu 1000 F CFA le litre, on peut tirer jusqu’à 60 000 F CFA d’un seul palmier.

En continuant, nous passons devant le cimetière, dont les tombes sont bien alignées, mais n’ont pas reçu de peinture depuis bien longtemps. Sur certaines plaques je note une soeur morte à 29 ans, au début du XX ème siècle. Une mort loin de l’Europe, très jeune, pour des personnes dont la foi leur a permis de trouver le repos éternel, loin de leurs familles.

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Puis nous continuons pour aller à la cathédrale de bambous. Celle-ci a été voulue et conçue par le père PETIT, qui a planté derrière l’église, des bambous de chine qui ont proliféré, et ont créé des massifs serrés de troncs. Les tiges en poussant sur plus de 10 mètres de hauteur se sont arc-boutées et ont créé une immense voûte : c’est la Cathédrale de Bambous. Dessous, on a presque le sentiment de se retrouver à l’intérieur d’une immense cathédrale, haute de plusieurs mètres. Au fond, l’autel. Cette cathédrale, fruit de l’imagination du dernier père spiritain européen ayant vécu à Sainte-Anne, est aussi à admirer, pour sa tranquillité et sa fusion dans la nature proche. Malheureusement, à son départ dans les années 80, personne n’a repris le flambeau, et personne n’a poursuivi le travail commencé. Il est vrai, que même si cette “cathédrale“ est splendide, elle semble inachevée et semble faire partie d’un projet plus ambitieux, jamais terminé.

Nous finissons notre visite en revenant à notre point de départ, devant l’église, face au ponton. Philippe nous montre aussi que sur la droite, existe un village qui s’appelle Bordeaux et qui est toujours actif. Sur la gauche, mais à plus de 500 m, le village de Saint-Louis, est quant à lui, abandonné.

Après cette immersion dans le monde spirituel et dans un patrimoine universel qu’il faut absolument conserver, nous reprenons la pirogue, pour aller sur la rivière Mpivié, qui est dans la suite de notre programme.

























La Mission Sainte-Anne / Jean-Louis ALBERT / Mercredi 15 Août 2012.


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