- Création de la Page : Mai 2018.
• Les Rapides en Début de Descente :
• Le Radeau de Bouées durant la Descente :
• Carte du Trajet de Descente de la DJOUMOU en bouée :
- Le Trajet : • JLA pendant l'Orage sur la MPASSA : • La Descente de la MPASSA sous l'orage :
- Le Matériel Photo :
…. Appareil photo compact SONY RX 100 M4,équipé d'un boîtier étanche SOINY MPK-URX100A, plus 1 batterie de rechange.
…. Appareil compact étanche OLYMPUS NG-4.
…. Caméra GoPro Hero 5 Black avec boîtier de protection pour la plongée.
…. Télécommande Rémo waterproof GoPro.
…. GPS GARMIN 62 S pour relever le tracé.
Pour atteindre les chutes de la DJOUMOU, on prend la route à 4 voies de Franceville et au rond-point de Mangoungou, on monte puis on tourne à gauche pour finir très vite le goudron. On tombe très vite sur la piste qui va à Kessala et qui est l'ancienne piste de Léconi. A environ 15 km de voiture, juste après le carrefour avec la piste qui part sur Boumango, on tourne sur la gauche. C'est la zone où on va se garer et commencer notre marche.
•• Marche vers la chute de la DJOUMOU : 1,2 kilomètres à peu près, soit 20 minutes de marche. Le sentier ne présente aucune difficulté, sauf en cas de pluie où les 500 derniers mètres sont particulièrement abrupts et glissants. En effet on passe de 438 m d'altitude (là où on laisse les véhicules) à environ 350, au niveau de la chute, soit un dénivelé de plus de 80m. Ce dénivelé est concentré à la fin, ce qui fait que ça descend dur, surtout avec les bouées. (Photo de la Chute de la DJOUMOU).
•• Descente de la DJOUMOU en Bouée : On va descendre lentement, au fil du courant, sur une distance 12,6 kilomètres, de la chute jusqu'au restaurant le Buké-Buké. La descente va durer environ 2h50, avec un petit temps de préparation supplémentaire. Environ 60 m de dénivelé au fil du courant.
- La Préparation du Périple :
Martha qui a déjà fait l'année passée cette descente, nous a conseillé d'attacher toutes les bouées ensembles, et cette idée fut excellente, dans la mesure où les rapides que nous pensions avoir contourné, ne l'étaient pas du tout. Cette solution, nous a certainement sauvé d'une catastrophe certaine. Au départ, en étant en pleine saison des pluies, je pensais que le niveau de l'eau allait gommer tous les rochers et que les rapides auraient disparus. Il n'en n'était rien. (Photo berges, forêt et savane sur la Rivière MPASSA).
J'avais donc prévu de la ficelle, et chacun avait sa bouée. On avait 6 bouées dont 5 bouées de camion et 1 de voiture 4x4. J'avais prévu également une septième bouée que j'avais attaché à notre groupe avec une corde de 5 à 6 mètres environ, et sur laquelle j'avais fixé la caméra GoPro, afin de nous filmer de derrière. J'avais découpé une chambre à air pour faire un ruban de 3 à 4 cm de large, et je l'ai attaché autour de la bouée servant de support de caméra. J'ai fait une fente et j'ai passé la base de la caméra GoPro dans la fente pour la maintenir. J'avais également prévu une cordelette pour attacher la caméra, au cas où… J'avais un petit appareil photo compact OLYMPUS TG-4 étanche que j'avais prêté aux autres afin de filmer ce qui leur plaisait et moi, j'avais mis mon appareil photo compact SONY RX 100 Mark IV dans un boîtier étanche SONY, prévu pour cet appareil. Cet ensemble va donner de super résultats et je n'aurais pas une goutte d'eau qui va pénétrer dedans. J'avais aussi acheté en pharmacie de la vaseline et j'avais étalé avec l'index, une fine couche de graisse sur le joint afin d'assurer l'étanchéité. C'est remarquable. Toutes les fonctions de l'appareil 24-70 mm sont accessibles de l'extérieur.
Mes clés étaient dans une sacoche étanche mis à la ceinture autour de l'abdomen et dont étanchéité est assuré par 3 tours du sommet et le serrage sur des boucles. Il s'avèrera que ce n'est pas si étanche que ça, compte tenu du temps resté dans l'eau. Dans le futur il faudra donc veiller à mettre les choses fragiles comme les téléphones, dans une seconde sacoche étanche fermée, afin de les protéger. J'avais aussi un sac étanche HPA transparent en bandoulière et où j'avais mis une lampe frontale (au cas où), de la cordelette, un couteau fermé, les piles de rechange, le GPS GARMIN, les batteries de rechange pour la GoPro et l'appareil Olympus.
On avait mis toutes les bouées dans les 2 véhicules 4x4 que nous avions et nous avions donné rendez-vous à Audrey au restaurant hôtel Buké-Buké, qui était le lieu de notre arrivée finale. A 13h 10 environ, nous laissons sa voiture au restaurant, près de la rivière MPASSA, et nous partons à 2 véhicules avec les bouées et tous les 6, à l'endroit où nous laissons les véhicules. (Photo JLA, Boris et Martha).
• La Préparation du Radeau avant le Départ :
- La Descente de la DJOUMOU :
Afin éviter les rapides qui sont juste après la chute, on a bifurqué sur la gauche, lorsqu'on était en vue de la plage et de la chute. Il a fallu chercher en tâtonnant et en revenant à plusieurs fois sur nos pas, pour trouver une trouée à travers la végétation. Finalement, on va arriver à descendre sur une plage juste au dessous des rapides à côté de la chute. C'est là, qu'on met les bouées à l'eau, puis on les attache ensembles. Cette suggestion s'est avérée excellente, dans la mesure où on a fabriqué sans aucun moyen, si ce n'est de la ficelle, un radeau ultra-souple, qui ondule et se déforme en suivant les mouvements désordonnés de l'eau. Je remarque en mettant les bouées à l'eau, que lorsqu'on y monte dessus, elles s'enfoncent pas mal. En fait, après essai, le mieux c'est d'avoir des chambres à air de camion. On fabrique donc un radeau avec 6 chambres à air de camion attachées les unes aux autres, par un morceau de ficelle. J'attache aussi ma bouée avec la GoPro, par une sangle de 3 centimètres de large que j'ai découpé dans une chambre à air sacrifiée. J'aurais pu prendre aussi une cordelette, ça aurait fait le même travail. On va mettre une bonne dizaine de minutes, une fois sur la plage, pour préparer notre radeau, attacher les sacs étanches, vérifier mon sac étanche de ceinture et larguer la bouée caméra.
Il est environ 14h 35, lorsqu'on se met à l'eau, qui arrive à la taille. Mon GPS indique une altitude d'environ 350m. Quelques minutes auparavant, je l'avais mis en marche sur la plage, et ça m'avait pris plusieurs minutes pour capter les satellites, du fait qu'on était sous les arbres. Enfin on monte sur nos bouées. Chacun cherche son équilibre et se cale de son mieux sur sa bouée. On est tous très proches les uns des autres, puisque les chambres à air sont ficelées ensembles. Puis on pagaie avec nos mains pour gagner le milieu de la rivière. Derrière nous on voit la chute de la Djoumou, avec un angle qu'on n'a jamais vu. Habituellement, on est toujours de l'autre côté ! On est pris par le courant. Avec les renseignements qu'on avait, le fait de démarrer sur cette plage, à l'opposé de notre sentier de marche, devait nous faire éviter les rapides majeurs. On est en fin de saison des pluies et le niveau est assez haut. Mais derrière nous, on aperçoit quelques rochers qui cassent le courant et provoquent des écumes, comme de larges tâches blanches au milieu d'une route liquide noire. Le courant nous entraîne assez fortement. Il n'y avait pas 3 minutes qu'on était parti, que le radeau pivote avec les courants et que je me trouve devant, face à l'aval. C'est alors que je vois un énorme rocher de plus de 2 mètres de long, sur le côté droit de la rivière, sur notre trajet. Juste devant moi. Un énorme rocher avec une masse d'eau qui passe par-dessus en se cassant. Un énorme rocher noir, avec cette langue d'eau qui monte au-dessus de lui et qui me laisse deviner sous elle, cette masse dure. Je lance un message d'alerte à notre groupe pour les prévenir, mais je n'ai même pas le temps de finir ma phrase, que le radeau grimpe sur le sommet du rocher, en m'expulsant vers le haut. Je me raccroche sur les 2 côtés de ma bouée. Je plonge de l'autre côté. Je suis englouti par une trombe d'eau. Ma tête est immergée. Je tiens mon appareil avec l'autre main que j'ai réussi à libérer. Le radeau se plie en deux. Ma partie plonge la première. Ma bouée après être passée à la verticale, est noyée sous l'eau. Elle revient à l'horizontale avec la ficelle qui joue son rôle et qui s'accroche à l'autre bouée qui maintenant tombe vers moi. Les autres volent aussi en l'air, et tout retombe au niveau de l'eau. Je sens mes fesses qui touchent un rocher immergé. On repart vers le milieu de la rivière. Solène a été expulsée et a rejoint avec difficulté sa bouée. Tout le monde se réajuste et on se laisse finalement porter par un courant qui se calme. Ce système d'attache des bouées, joue le rôle d'un automatisme de stabilisation. C'est parfait. (Photo la bouée caméra).
En définitive, le fait de démarrer de cette plage ne nous a pas fait éviter la fin des rapides. Pour une prochaine fois, il est impératif de se mettre au milieu du flux de l'eau, pour essayer d'éviter ce rocher monstrueux. Puis tout va se calmer très vite et la descente proprement dite peut commencer. Dans le calme. C'est là que nous descendons au fil de l'eau, lentement, avec une vitesse de l'ordre de 3 à 4 km/h. Lentement. Le silence avec juste le bruissement furtif de l'eau qui accroche sur les branches qui pendent dans l'eau. Sur les rives on voit de nombreuses lianes, dont on tire ce qu'on appelle dans le Haut-Ogooué, l'asperge : Laccosperma secondiflorum de la famille des Arecaceae. La rivière n'est pas très large, peut-être 20, 30 ou même 40 mètres, suivant les endroits. L'eau boueuse est marron clair. Elle est parsemée de petits remous qui sont comme des tâches de rousseur au milieu de la peau. Le silence, le calme, la nature, en un mot, un moment de bonheur intense. Mes collègues sortent leurs bières, comme un apéritif du soir, au bord d'une piscine. Moi, j'avais bu de grosses gorgées d'eau avant de monter sur le radeau. Puis j'avais vu ma bouteille d'eau, valser en l'air lors du passage mouvementé du rocher. Je l'avais vu ensuite continuer sa vie, toute seule à plusieurs dizaines de mètres de notre radeau : en un mot elle était perdue depuis bien longtemps. Ma bouée caméra suit notre radeau, parfois elle le devance. Je tire sur la sangle et ramène ma bouée pour la rejeter derrière nous dans le bon sens. Globalement elle fait un peu ce qu'elle veut, où plutôt ce que le courant et les tourbillons lui commandent. Je la gère par moment avec ma commande bluetooth attachée au poignet. Ce système fonctionne bien. Je l'arrête pendant quelques minutes puis la remets en marche régulièrement, pour faire des séquences différentes. Ça semble fonctionner correctement. (Photo du groupe et REGAB).
Puis, au bout d'une heure de descente, la rivière s'élargit et nous offre un long regard sur le courant de la Mpassa, dans laquelle on va se jeter. On voit en effet ce long filet d'eau qui semble aller très vite, comme une crue qui emporterait tout sur son passage. C'est la confluence entre nos deux rivières : la Djoumou qui se jette dans la Mpassa. Au sud de Franceville, à seulement quelques kilomètres de la sortie de la ville, cette même Mpassa, va se jeter dans le fleuve Ogooué, qui lui-même atteindra l'Océan Atlantique au bout d'un millier de kilomètres. En quelques dizaines de secondes on est happé par le courant de la Mpassa. Rivière large de plus de 100 mètres, peut-être plus. La berge est beaucoup plus éloignée. Le courant plus rapide. Par endroit le courant atteindra 5 à 6 km/h. Il y a plus de 1 heure trente qu'on suit le courant. On discute, on observe, et puis derrière nous, on voit le ciel gris avec de gros cumulonimbus. Quelques éclairs lointains. Le soleil commence à se faire rare. On discute sur les solutions à adopter si on se trouve pris par l'orage. On envisage éventuellement de s'arrêter sur une plage si l'orage nous surprend et que les éclairs sont au-dessus de nous. Cela n'arrivera pas, on va rester tout le temps assez loin du coeur de l'orage, même si la pluie vient droit sur nous. Les méandres se suivent. En face, une grande colline couverte de savane. On aperçoit des filets de pêcheurs proches de la rive. L'un d'entre eux nous salue de la plage avec étonnement. Derrière nous et maintenant au-dessus de nous, le ciel gris. Des petits éclairs zèbrent le ciel au loin. Le tonnerre nous indique qu'un orage est proche, mais à peut-être 1 ou 2 km. La descente se poursuit. Puis en me retournant, je vois un mur grisâtre qui nous cache le ciel, la foret et l'eau de la rivière. C'est l'orage avec sa grosse pluie. Elle commence avec quelques gouttes éparses, puis se mue en quelques secondes en un pluie diluvienne. On plonge dans l'eau pour éviter la fraîcheur. Il n'y a pas grand chose à faire si ce n'est continuer notre route, ou plutôt notre descente. Devant, au milieu de la forêt sur la berge, on distingue une antenne. On se rapproche de Franceville. (Photo confluence entre la rivière DJOUMOU et la rivière MPASSA).
Sous la pluie dense, on voit défiler l'hôtel la Savane, puis la Sobraga, la cathédrale Saint-Hilaire et finalement on passe sous le grand pont qui est au-dessus de la Mpassa et qui porte la route qui va vers Léconi. Il pleut à torrent, il n'y a quasiment personne sur la berge. J'ai froid avec cette pluie dense. Je prends quand même quelques photos. On essaye de se situer par rapport à notre endroit de chute. On pagaie pour se rapprocher de la berge gauche de la rivière, puis au détours d'un arbre mort, on découvre le restaurant-hôtel Buké-Buké, où on doit accoster. On pagaie avec encore plus de force afin de se coller à la berge. Si on manque notre arrivée, la prochaine possibilité, c'est-à-dire la prochaine petite plage, sera à 1 ou 2 kilomètres, peut-être au CIRMF !
On finira par s'accrocher à la berge et à revenir à terre. Sous la pluie finissante. On ramène sans difficulté le radeau sur la terre ferme. On découpe les ficelles et on libère toutes les bouées. Mon GPS, nous indique 12,6 kilomètres de trajet parcourus en 2h50 environ. Il m'indique aussi une altitude de 290m, soit environ 60 mètres de dénivelé. Nous sommes réunis à notre point d'arrivée et ma montre indique environ 17h 22 ou 23. C'est la fin de notre descente de la Djoumou. (Photo passage sous le pont de la route vers Leconi, sous l'orage).
La suite est relativement simple : Audrey va amener les 2 chauffeurs au lieu de départ de notre marche vers la Djoumou, sur la piste de Kessala. On retrouve nos voitures et on retourne au restaurant pour récupérer collègues et matériel.
• Les Rapides en Début de Descente :
• La Descente de la DJOUMOU / Jean-Louis ALBERT / Mai 2018.
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