- LAMBARÉNÉ -

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La MISSION de NGOMO -

- Création de la Page : Janvier 2009

• LAMBARÉNÉ est une ville moyenne, située à la jonction de la route qui va de LIBREVILLE à NDENDÉ, et du fleuve OGOOUÉ. C'est la ville mythique du Gabon, la patrie du Dr SCHWEITZER, qui au début du XX ème siècle s'est établi dans cet endroit particulièrement infesté de parasites et de maladies chroniques, comme la lèpre par exemple. Son action humanitaire a permis d'apporter un soutien aux populations locales. Son hôpital figure parmi les sites à visiter en priorité et constitue un patrimoine historique important du GABON.

• Le fleuve OGOOUÉ, est le fleuve majeur du Gabon, qui après être parti des PLATEAUX BATÉKÉ dans la province du Haut-Ogooué, et avoir reçu des affluents, dont le principal est l'IVINDO, va se jeter dans l'Océan Atlantique, à PORT-GENTIL, après avoir traversé tout le GABON. C'est l'épine dorsale du pays. Le fleuve, au sud de la ville s'étend en deux parties principales et une multitude de petites ramifications. Son écoulement est constellé de lacs immenses, qui s'étendent sur les rives droite et gauche du fleuve.

• Cette mission construite en 1898 et chargé d'histoire se trouve sur le fleuve Ogooué, à l'entrée du chenal menant au lac Onangué. C'est un endroit à visiter absolument.



Le Temple de la MISSION NGOMO :




Carte de Situation et du Trajet en Pirogue pour la Mission NGOMO :




- Le Matériel Photo :

• Toutes les photos ont été réalisées avec le matériel suivant :
---- Appareil CANON EOS 5D avec zoom CANON 28/300 mm F3,5-5,6L IS USM
---- Flash CANON Speedlite 580 EX II



- Le Trajet :

•• LAMBARÉNÉ -> MISSION NGOMO (Aller) : 41 km, soit 1h15 de pirogue.
La mission se trouve au sud-est de Lambaréné, en descendant le courant vers l'océan.

Vue sur le Fleuve Ogooué du Sommet du Clocher de la MISSION NGOMO :



- Un peu d'Histoire :


• Cette mission a été fondée en 1898 par le pasteur Ernest HAUG qui était Alsacien. Je remercie ici, la nièce du Pasteur Ernest HAUG, Mme Françoise RÉMONT-HAUG, qui en 2018 m'a fait remarqué que j'avais fait une erreur sur l'orthographe du frère de son grand-père, erreur que je corrige lors de cette mise à jour. Cette région était alors Allemande. Elle fait partie de tout le mouvement généré par l'implantation de missions protestantes à divers endroits de la côte gabonaise, à partir du début du XIX ème siècle. Ce positionnement va se faire à partir des premières missions protestantes établies par les américains sur l'actuelle Libreville, aux quartiers GLASS et BARAKA en particulier. Nous sommes au milieu du XIXème siècle. L'extension va se prolonger par l'établissement de missions d'évangélisation à divers endroits. Par contre l'expansion territoriale française va entraîner une lutte d'influence sur ces zones qui petit à petit verront des missionnaires protestants d'expression française prendre le relais. C'est dans cet esprit là que E. HAUGH va fonder cette mission.
Suivra la formation d'une élite gabonaise dont certains comme Henri NDJAVE, vont voir leur nom rester attaché de manière indélébile à cette mission. En face de la mission, sur l'autre rive de l'Ogooué, sera construit petit à petit un village Ndjavé, qui porte le nom de IZOLWE.
En parallèle au côté religieux, existait une structure sociétale basée sur le travail et la production pour assurer la survie de l'ensemble. Il y avait donc une scierie, une briqueterie, des plantations. Un commerce important existait avec pour autoroute : le fleuve Ogooué. Les missionnaires avaient créé une école pour garçon et pour fille, ainsi qu'une école professionnelle (lycée professionnel avant l'heure !). Tous les élèves étaient hébergés dans des dortoirs. Ceux des garçons, sont des petits bâtiments portant les noms des 5 continents. Ces bâtiments existent encore aujourd'hui, même si le toit du dortoir "Europe" s'est effondré à la suite d'une tempête.

Vue sur la MISSION NGOMO depuis le Clocher du Temple :




- L'Excursion à la MISSION NGOMO :

• De Lambaréné, notre piroguier emprunte la branche gauche du fleuve Ogooué, qu'on descend sur plus de 40 km. Le fleuve est très large sur toute la distance parcourue. On est écrasé par la nature oppressante de l'eau et de la forêt à perte de vue. On pourrait penser que l'homme est exclu de ce milieu hostile. Finalement, après plus de 1h20 de navigation, au détour d'un très large méandre, s'ouvre devant nous une langue de terre ou surgit au milieu des palmiers, le clocher du temple de la Mission NGOMO. Sur la gauche, un bras de fleuve se dirige vers le lac ONANGU
É, à plusieurs kilomètres. Ce temple émerge au sommet d'une colline imposante qui domine tous les environs.

Plus près nous abordons au débarcadère ou des gens font la lessive dans l'eau du fleuve.
A notre arrivée, nous sommes accueillis par le pasteur Jean-Gabriel. D'une cinquantaine d'années, ce gabonais nous reçoit d'un air jovial. Les cheveux grisonnants, une barbe de 3 jours légèrement poivre et sel, le sourire aux lèvres, il est aujourd'hui le dernier et le seul représentant de Dieu parmi les villageois des alentours. Il est pasteur mais fait aussi office de guide. Il reçoit quotidiennement des touristes qui viennent visiter ce lieu chargé d'histoire. Il les amène, comme il le fera avec nous, à travers les bâtiments de la concession.

Vue de l'intérieur du Temple :




Sur la terre, devant la colline servant de piédestal au temple, se déroulent les différents bâtiments de la mission. Un bâtiment en long, parallèle au fleuve, avec à l'entrée, une façade a 3 arcades. C'est aujourd'hui une salle de classe. Puis, en gravissant les premiers contreforts de la colline, on aperçoit les anciens dortoirs des élèves, sur 2 rangées, avec les noms des cinq continents (Afrique, Asie, Europe, Amérique, Océanie). Aujourd'hui, ils servent d'habitation aux habitants locaux à l'exception de l'"Europe" dont le toit s'est effondré à la suite d'une tempête.
Puis nous grimpons sur la colline où a été construit la mission, ou plutôt le temple de la mission. Au passage on va laisser de nombreux édifices, dont la plupart sont en ruine et envahis par les herbes. Il est probable que sans l'intervention d'un mécène, ils le resteront pendant longtemps, voire peut-être même, jusqu'à leur disparition.
Au sommet de la colline, comme une main divine étendue sur la mission, on découvre le temple. Il est construit avec des pierres rougeâtres qui ont été taillées sur place, par les étudiants de la première génération, il y a presque un siècle. Une porte massive en bois ferme le porche d'entrée. L'intérieur du temple, bien que spartiate, dégage une sensation de paix. Sur le milieu, 2 rangées de bancs qui s'appuient sur les arcades latérales. Murs blanchis à la chaux, soubassement couleur rouille. Sur la gauche de l'entrée, un escalier mène au clocher. Le plancher a bien vieilli. Des planches manquent : il faut faire attention de ne pas passer à travers. Pour monter au sommet il faut prendre des précautions. Mais de là-haut, quel spectacle ! On domine le fleuve Ogooué à perte de vue, tous les bâtiments de l'ancienne mission et les villages environnants, en particulier, sur l'autre rive. A l'arrière du temple, Monseigneur HAUGH repose dans le cimetière au milieu de ses compagnons et de ses successeurs. Certains des missionnaires sont morts à 23 ans !

Lieu isolé, mais lieu chargé d'histoire, lieu mythique de la région. A voir absolument !






La MISSION de NGOMO / Jean-Louis ALBERT / Samedi 27 Décembre 2008.

- Correction du nom du pasteur Ernest HAUG en octobre 2018, grâce à la vigilance de sa nièce Françoise RÉMONT-HAUG.

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