- Création de la Page : Août 2013
• Le GABON possède une énorme richesse paléontologique méconnue du grand public, dans des terrains très anciens. Les zones fossilifères sont nombreuses et couvrent d’innombrables parties du territoire. Au hasard de mes randonnées et prospections, je créerais les pages correspondantes.
• Une longue marche pour retrouver un site prometteur de fossiles isolés dans une couche géologique du Francevilien du niveau FB II B, loin, voire très loin de toute civilisation. Une découverte due au hasard et à la patiente recherche de mon ami Moussavou et de ses collègues, géologues de l'USTM.
•• Remerciements : Je tiens à remercier mon ami Mathieu MOUSSAVOU, professeur de géologie à l'USTM de Franceville, pour avoir bien voulu me montrer ce site intéressant, qui a fait l'objet d'une publication avec ses collègues (Voir le lien en bas de page).
• Des Colonies Surprenantes :
• Carte de Situation de Ambinda :
• Carte de la Marche vers les Fossiles :
- Le Trajet :
- Le Matériel Photo :
• Toutes les photos ont été réalisées avec le matériel suivant :
---- Appareil CANON EOS 5D MK III avec zoom CANON 28/300 mm F3,5-5,6L IS USM ou zoom CANON 24/70 mm F2,8.
---- Les macros ont été faites soit avec un appareil CANON EOS 50D, soit avec l’appareil CANON EOS 5D MK III, avec les objectifs CANON 100 mm F4 IS Macro USM et 65 mm MP-E F2,8 1-5x.
Cette route est goudronnée jusqu'à Ngouoni et en 2013, une entreprise chinoise est en train de finaliser le tronçon Ngouoni / Okondja.
•• Okondja -> AMBINDA : 26 km, soit 20 minutes de piste sans difficulté.
•• AMBINDA / Okondja -> FRANCEVILLE : Environ 135 km de piste entre Okondja et Franceville et 25 km de plus pour revenir de Ambinda.
Pour le retour nous sommes passés par la piste qui croise le village de ANDJOGO. La durée du parcours est à peu près la même, bien qu'il y ait 25 km en moins. Piste sans difficulté.
••• Marche vers les fossiles : 6,25 km aller, soit 13 kilomètres de marche aller / retour environ, dans une forêt sans difficulté. 
• Au détours d'un virage, nous tombons sur le fleuve SEBE, qui marque l'entrée du village. Cette entrée est elle aussi reconnaissable au pont de liane qui surplombe l'eau, sur une hauteur de quelques mètres. Nous dépassons largement le pont, pour arriver à environ 4 à 500 mètres, aux premières cases en banco, qui marquent l'entrée réelle du village.
Mathieu qui est venu à plusieurs reprises ici, connait bien le chef du village, Gaston, qui nous reçoit très simplement et très gentiment. Nous étions partis ce matin de Franceville, à 7h, pour nous retrouver ici, vers les 10 h passés du matin.
Nous discutons avec le chef du village, afin qu'il nous donne les guides habituels pour la marche vers la rivière. Notre guide en chef, Prosper, dit "APEF", sera secondé par Igor et Arlin. Il faudra à peu près 1 heure, pour que les 3 personnes soient prêtes à partir.
Finalement, après cette petite heure d'attente, nous débutons notre marche. Nous avons laissé le véhicule devant la case du chef et nous partons en direction du pont de liane.
- La Marche :
• Nous atteignons le pont de liane qui est à seulement 500m, et nous passons dessus. Il a été refait récemment et il est en très bon état. Tout est en liane, à l'exception des 2 longes principales, qui sont des gros cordages, qui assurent une résistance et une longévité, à cette partie vitale du pont. Les abords sont dégagés et suivent de près la piste. De l'autre côté, on arrive tout de suite sur un sentier qui serpente en forêt claire. Nous suivons des plantations pendant quelques centaines de mètres, avant de s'enfoncer à travers la forêt. Nous avançons en passant de sentiers en sentiers, dans une logique que seul notre guide connait. C'est son domaine, et il connait tous les recoins de cette forêt. J'ai fait un "tracé route" avec mon GPS, surtout pour pouvoir reporter le tracé sur une carte géo-référencée, ce qui me permettra de faire la carte plus haut qui situe le texte. Alternativement nous montons et descendons des collines. La forêt est relativement claire, sans passer par des zones très denses. Au passage, je reconnais quelques essences courantes comme des Pentaclethra, dont les longues gousses sont aisément identifiables, puis des gousses de OKAN (Cylicodiscus gabunensis), croisées à plusieurs reprises.
Finalement, au sommet d'une colline, nous bifurquons complètement sur la droite, pour suivre un sentie en pente douce au début, puis qui va s'accentuer pour nous amener à une rivière, ou plutôt à "la" rivière. 
• La dernière descente, se fait en s'agrippant aux branches. Heureusement que nous sommes en saison sèche et que le sol est sec, sinon nous aurions finis les derniers 20 mètres, sur les fesses, tant la pente est proche de la verticale.
Dans un sous-bois sombre, une rivière coule lentement avec très peu d'eau. Nous sommes en saison sèche. Le lit essaye de se frayer un chemin au milieu des cailloux qui jalonnent cette voie encaissée. Nous décidons de manger rapidement. Puis, à quelques mètres, en aval, nous entreprenons de déblayer une zone affleurantes où sont méticuleusement dessinées les fameuses strates appartenant au site recherché. Les mouvements de terrain antérieurs ont fait incliner les strates d'environ 30 %. Par endroit elles sont recouvertes de terre. Nous procédons avec délicatesse pour enlever la couche rebelle. Dessous, par moment, nous voyons apparaître des nodules et groupes de nodules qui sont les fossiles tant convoités. Ils ne sont pas faciles à voir, tant ils se confondent avec les morphologies du terrain. Des boursoufflures à peine visibles qui se détachent facilement de la gangue mère et qui s'ouvrent encore plus facilement en deux, comme une coquille de noix.
Il faut réellement l'oeil expert et aguerris d'un connaisseur pour s'appesantir sur ces formations, qui seraient noyées dans le bruit de fond environnemental par n'importe quel individu. Ces zones sont à peine visibles et tout semble noyé dans de la terre et de l'humus. Ce fut un grand coup de chance et une somme de coïncidences favorables, qui ont permis à Mathieu de mettre à jour ce gisement intéressant. 
Rien n'étant trouvé sur les niveaux supérieurs, donc plus récents, on pourrait penser que, si les fossiles d'êtres complexes sont confirmés à cette période, la première grande extinction qui a eu lieu entre l'Ordovicien et le Silurien, à l'ère primaire, il y a 444 millions d'années, a peut-être été précédée d'une première extinction, inconnue jusque-là. Belle bataille en perspective.
Il y a une grande probabilité que si les recherches sont confirmées, ces fossiles soient contemporains de ceux trouvés à la carrière de MOULENDE, en sortie de Franceville, dans le même niveau, FB 2b.
- Publication :
• Mathieu et ses collègues du département géologie de l'USTM à Franceville, ont fait une publication “In Journal of Geology @ Geophysics“ sur ces fossiles dont on pourra trouver le lien sur l'image ci-contre.
• Les Fossiles d'AMBINDA / Jean-Louis ALBERT / Dimanche 11 Août 2013.
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