- Le Parc de WONGA-WONGUÉ -


- Création de la Page : Mars 2018.

• A 3heures de Libreville, un parc très difficilement accessible, soit par avion, soit par bateau par l'océan et ensuite par tout-terrain. C'est la Réserve Présidentielle. On y trouve de nombreux animaux comme des buffles ou des éléphants, mais aussi des paysages extraordinaires comme le Canyon du Grand BAM-BAM. Peu visité mais spectaculaire, c'est un des endroits magique du GABON.

Remerciements : Je remercie tout particulièrement Stéphane BRUSSON qui m'a permis de faire ce voyage dans un parc très difficilement accessible, même en ULM, et Norbert PRADEL, qui est responsable logistique de la réserve, pour son accueil et son hospitalité.

Le Cirque du Petit BAM-BAM :

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Arrivée au Lodge de WONGA-WONGUÉ :

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Carte de Situation du Parc de WONGA-WONGUÉ :

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- Le Matériel Photo :

• Toutes les photos ont été réalisées avec le matériel suivant :
---- Appareil CANON EOS 5D MK III avec zoom CANON 28/300 mm F3,5-5,6L IS USM ou zoom CANON 24/70 mm F2,8.
---- Les macros ont été faites soit avec un appareil CANON EOS 5D MK III, avec les objectifs CANON 100 mm F4 IS Macro USM.
---- Flash CANON Speedlite 580 EX II
---- Certaines photos ont pu être prises soit avec un appareil compact SONY RX 100 M4, soit avec un appareil compact étanche OLYMPUS NG-4.


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- Le Trajet :

•• LIBREVILLE -> N'TOUM : Seulement une quarantaine de kilomètres sur une route encore pourrie en 2018, soit plus de 1h de conduite.
En 2018, la route est partiellement goudronnée. Elle devrait être à 4 voies, mais son exécution est soumise à tant d'aléas qu'elle en devient une caricature de ce qu'on peut faire de pire. Partiellement à 4 voies, slalom entre les voies de gauche et / ou de droite, voitures arrivant à contresens, en un mot, une situation loufoque !

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N'TOUM -> Lac ESSEP près de WONGA-WONGUÉ : 126 kilomètres à vol d'oiseau en ULM, pour un amerrissage sur le lac ESSEP, à seulement une dizaine de kilomètre du Lodge de Wonga-Wongué. .


- Le Vol en ULM :
• C'était une journée nuageuse après une nuit d'orage et de pluie. En un mot, une journée qui s'annonçait mal pour voler et encore moins pour survoler l'Estuaire du Komo et la forêt avant d'atteindre le parc de
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Wongua-Wongué, qui était le but de votre journée. Nous avons quitté Libreville Centre vers 08h30, pour arriver à la piste de Ntoum, vers 09h30. Chaussée mouillée, temps gris et nuageux mais laissant entrevoir quelques zones de ciel bleu. une majorité de cumulus, mais avec un plafond relativement haut, de l'ordre de 1000 mètres. On a quand même sorti l'ULM de Stéphane, un hydravion qui présente l'avantage de pouvoir se poser sur l'eau en cas de problème. On va sortir la machine de son hangar. Elle est recouverte de grandes toiles qui la protègent des insectes, de la poussière et des agressions extérieures. Après les avoir enlevées, on sort manuellement la machine, qui n'est pas très lourde. Stéphane va ensuite procéder à la visite pré-vol, qui prend plus d'une demi-heure : coup d'oeil sur le moteur, remplissage des 2 réservoirs d'ailes en essence par une pompe, lissage à la main de l'hélice pour la vérifier.
L'appareil est un ULM Savannah S. équipé de 2 flotteurs qui lui permettent de se poser sur l'eau. Il possède un moteur ROTAX essence 4 temps. Ouverture des bouchons d'accès à l'intérieur des flotteurs : pas d'eau. Cet appareil possède les 2 sièges de front à l'intérieur du cockpit, ce qui permet de dialoguer plus facilement entre nous par l'intermédiaire du casque, mais surtout de se voir.

Finalement l'appareil sortie, la visite faite, on s'installe à l'intérieur et Stéphane met l'appareil en route. Le moteur démarre instantanément et il le laisse chauffer quelques minutes. Puis les opérations de sécurité de routine, mais insista-ensable, avec les portes ouvertes, indicateurs de remplissage des réservoirs, températures des moteurs, nombre de tours de l'hélice au ralenti, vérification du GPS et branchement de l'antenne, ceintures attachées, enlèvement du capuchon de protection du parachute, exécution des manettes de profondeur, palonnier, tangage, roulis, puis rien à droite, rien à gauche, ciel dégagé et plafond nuageux assez haut, pas d'orage en vue, force et direction du vent. Stéphane accélère un peu pour remonter en bout de piste et démarrer contre le vent : il n'y en n'a pas beaucoup.

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Quelques secondes puis accélération, le moteur qui monte en régime, le bruit qui devient presque fluide et finalement, en sachant le frein, l'avion qui prend de la vitesse. Au bout d'une centaine de mètres, en tirant sur le manche, l'appareil décolle et les vibrations engendrées par les soubresauts de la piste, cessent instantanément. Dans l'air avec un gain d'altitude avec un accéléromètre qui montre une ascension de 1 à 2 mètres par seconde. On laisse plus bas, la cimenterie de N'toum, puis les dernières maisons avant de survoler la forêt. Au loin, on devine l'estuaire du fleuve Komo, perdu dans la grisaille de l'horizon. On attend les 500 mètres d'altitude, puis on file quasiment plein sud. En dessous de la forêt. J'aperçois un rapace en dessous de nous qui vole peut-être à 150 mètres du sol et qui plane pendant que nous le dépassons rapidement 2 ou 300 mètres plus haut.
L'estuaire n'est plus très loin, et par mesure de sécurité, Stéphane entreprend un amerrissage sur le large lit d'un fleuve se jetant dans le Komo. Il réduit la vitesse, on descend petit à petit, la forêt se rapproche su les côtés puis à quelques mètres de l'eau, maintient de la vitesse moteur réduite et léger tirage sur le manche pour faire un arrondi avant de mettre un tout petit peu de gaz afin de compenser la réduction du freinage engendré par les flotteurs qui touchent l'eau. Au contact, il réduit ensuite la vitesse et l'appareil s'enfonce un peu dans l'eau jusqu'à flotter entièrement. L'eau est sans ondulation et on peut avancer tranquillement à vitesse réduite. Tout va bien. Stéphane se remet parallèle aux rives du fleuve, qui fait bien une centaine de mètres à cet endroit, puis il accélère et finalement re-décolle. L'appareil prend rapidement de la vitesse et de l'altitude.

Lorsqu'on aborde l'estuaire du fleuve Komo, on est à plus de 400 mètres d'altitude. Au loin, j'aperçois sur ma droite l'île Conniquet puis l'île Perroquet, un peu plus petite. En dessous, la ligne de aspiration des eaux entre de l'eau légèrement verdâtre et l'eau boueuse du fleuve. Une écume blanchâtre entre les deux. On est à 700 mètres d'altitude, et on s'approche de la rive opposée du Komo. On aperçoit de nouveau la forêt du Parc de Pongara, coupée par de nombreuses rivières qui serpentent au milieu de cette masse verdâtre. Le ciel est bleu par endroit, avec quelques cumulus sur le trajet. Au loin, la chaleur et la pluie récente ont créé un brouillard qui limite l'horizon et l'enveloppe d'un flou gris. On voit loin, mais sans netteté. On survole la forêt et les méandres des rivières. On vérifie le GPS : on est dans la bonne direction. Un peu après, sur la gauche, la forêt s'étend à perte de vue en se perdant dans le lointain. L'horizon est au milieu de notre champ de vision. A mi-chemin, sur le champ uniforme de la forêt, on aperçoit une forme pyramidale qui se détache profondément de la platitude du sol : c'est le mon SAVE, qui est proche de la rivière Mangouaka.

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Devant nous, une forme vert clair apparaît au milieu de la forêt : ce sont les premières plaines du Parc de Wonga-Wongué qui s'offrent à nous. Le vert sombre de la forêt se termine et on est sur une savane. On est dans un milieu de mosaïque forêt - savane qui est une succession de savanes plus ou moins grandes, entrecoupées de forêts galeries. Devant et plus bas, un lac assez vaste. Sur le côté un buffle nous regarde de loin. Nous continuons, puis dans la savane suivante, une ligne ondulante à travers l'herbe, se termine sur un éléphant qui marche tranquillement vers la forêt proche. De la savane, de la forêt, peu de nuages, puis une mare, peut-être d'une centaine de mètres de large, avec un groupe d'une trentaine de buffles affalés dans l'eau peu profonde. Sur le borde la mare, quelques buffles qui nous regardent nonchalamment. Nous sommes assez haut, et ils ne doivent entendre qu'un léger ronronnement. Par contre les animaux, même s'ils n'ont pas toujours une excellente vue, ils ont une ouïe très fine. Ils savent que nous sommes là, mais loin, et nous ne sommes pas un danger pour eux. On tourne très haut en dessus d'eux, puis nous regagnons la savane suivante, qui débouche sur le Canyon du PETIT BAM-BAM. Il s'agit d'une vaste zone d'effondrement qui a découpé la savane et qui s'est effondrée dans une vaste dépression. L'érosion a fait le reste et a laissé une cassure semi-circulaire de plusieurs centaines de mètres de large en forme de demi-cercle. De là des petites falaises perpendiculaires à la bordure du Canyon, se découpent finement en s'amenuisant au fur et à mesure q'elles s'éloignent du bord de la savane. Au fond de ce cirque, de la végétation a fini par pousser de nouveau et a créé de petites forêts. De la savane vert tendre, des falaises rougeâtres se détachent profondément pour finalement se refermer sur la forêt vert sombre qui occupe le fond des canyon.

Finalement, nous survolons le lodge de Wonga-Wongué, où le bruit de notre appareil retenti comme un message d'arrivée que nous aurions envoyé par les airs. Nous continuons sur quelques kilomètres, pour se rapprocher du sol. Dernier virage sur la gauche puis amerrissage sur le lac ESSEP.

La Forêt avec les Brumes de l'Orage, au Retour :

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Troupeau de Buffles dans une Mare :

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- Le Lodge de WONGA-WONGUÉ :

• Le lac ESSEP. A seulement 5 ou 6 kilomètres à vol d'oiseau, il y a un petit lac en forme de haricot de 3 à 400 mètres de long sur une centaine de mètres de largeur. Nous nous posons sur l'eau avec l'hydravion de Stéphane, puis à vitesse réduite nous nous avançons vers le bord sur ma droite, au milieu de la partie la plus large, où nous sommes à quelques mètres de la piste. Au passage, j'aperçois très bien au bout du lac, un buffle solitaire qui nous observe puis s'en va, d'abord à marche lente, puis plus rapide, tout en montant sur la colline proche. Au moment où nous stoppons le moteur de l'avion, une voiture s'arrête à quelques mètres de nous : c'est Norbert PRADEL, le responsable du lodge du parc de Wonga-Wongué. Accompagné d'un pilote qui surveille le parc avec un petit avion mono-moteur amarré aussi sous un petit hangar de protection, Norbert nous souhaite la bienvenue. Avec lui un des responsable des éco-gardes qui surveillent le parc également.
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Ensuite, quelques kilomètres de piste pour arriver au lodge, qui du haut d'une colline, domine la savane environnante. Paysage grandiose et exaltant pour un endroit hors norme ! Sous la protection d'un toit qui recouvre la zone de vie à l'air libre, on prépare les merguez sur la braise du barbecue. Et puis, très vite, un énorme orage arrive de l'ouest avec éclairs gigantesques. Le ciel vire au gris, puis presque au noir, alors qu'il est seulement 13h 30 de l'après-midi. La pluie approche lentement mais surement et en quelques dizaines de minutes, des gouttes énormes commencent à tomber, puis un ronronnement continue ne nous laisse aucune hésitation : c'est une tornade avec une pluie qui tombe continuellement du ciel en trombes denses. Des éclairs fulgurants, accompagnés de la foudre qui éclate instantanément, nous montrent que l'orage est au-dessus de nous. Pas de doute sur l'orage présent, mais même si nous sommes à l'abri, on commence sérieusement à envisager de passer la nuit sur place, sans nous y être préparés. La sécurité passe avant tout et de plus, l'endroit étant super agréable, je me verrais bien passer une nuit ici.
Autour du bâtiment principal qui est tout en longueur, on trouve des bungalows ronds, qui constituent des chambres incrustées dans le paysage. L'un d'entre eux, nous explique Norbert, a été construit par son père qui a dirigé le parc avant lui, il y a plusieurs années en arrière. Pour ce faire, et compte tenu de l'éloignement de la civilisation et des difficultés de transport, il avait utilisé des briques fabriquées en termitières. Astuce locale et pleine de bon sens qui consistait à déterrer les termitières, pour ensuite, les découper en briques équivalentes à celles qui sont fabriquées en ciment et sable, mais avec des différences de taille : leur prix (gratuit) et leur disponibilité (il suffit de marcher un peu dans la savane !). Leur troisième bénéfice est aussi leur thermorégulation qui en fait un isolant fantastique. Même en pleine chaleur, il fait toujours bon à l'intérieur de ces bungalows.

Puis après la fin du repas, sous la pluie, nous repartons pour nous rapprocher de la partie la plus élevée de l'endroit, à une dizaine de kilomètres. Au passage, des groupes de quelques buffles paissent tranquillement. Ils ne partent même pas à notre approche. De là, au milieu du ciel gris foncé, on remarque en direction de Libreville, une zone plus claire qui nous assure une trouée au milieu de l'orage environnant. Stéphane prend alors une décision immédiate et nous fonçons au bord du lac que nous atteignons en 10 minutes, pour grimper immédiatement dans l'hydravion. Des adieux sommaires, largage des amarres, pré-vol rapide et mise en marche du moteur. Dernières vérifications, ceintures, essence, personne en approche et finalement accélération qui va nous faire décoller de l'eau. virage sur la droite et vol en direction de N'Toum que nous voyons à 76 kilomètres sur le GPS. Notre vol se fera sans encombre malgré une tension palpable. En effet sur la gauche et la droite, en regardant derrière à travers la vitre du cockpit, on est inquiet de la couleur gris sombre du ciel : l'orage est derrière nous et le vent nous pousse dans le bon sens. À l'aller, on avait un vent contraire, et si la vitesse de l'appareil était de 130 km/h sur le compteur, la vitesse sol avec le GPS nous indiquait qu'on allait seulement à 100 km/h. On luttait contre le vent ! A l'aller, le vent nous pousse dans la même direction vers N'Toum, mais notre vitesse sol était impressionnante, presque 150 à 060 km/h par moment. Le vent nous poussait furieusement. L'orage lui nous suivait quelques kilomètres derrière nous. Durant le survol de la forêt, sur le tapis vert, on voyait des nuages de brume s'amonceler entre les cimes des arbres, ce qui donnait l'impression de sauter sur un tapis parsemée de tâches de coton blanc. Sur ma droite, je suis pendant plusieurs minutes le mont SAVE, pyramide qui se détache du sol et pointe orgueilleusement vers le ciel. Moment de sérénité à la vue de ce paysage dont je suis le bénéficiaire privilégié et aussi d'inquiétude à la vue de l'orage qui nous poursuit et de la pluie fine qui percute le pare-brise de l'avion. On survole encore la forêt, puis j'aperçois les méandres des rivières qui accompagnent ma vue vers l'estuaire du Komo. Nous survolons l'estuaire à 700 mètres d'altitude puis en arrivant de l'autre côté, on laisse la mission de Donguila que j'aperçois encore sur ma droite. De la foret, quelques rivières du vert mais surtout, plus d'orage : il est resté derrière nous. La trouée existe bien et il ne pleut pas sur Libreville ni surtout sur N'Toum. On se pose sans difficulté sur la piste.

La suite, ce sont les opérations de routine, mais qui prennent encore 30 à 40 minutes. Enlèvement des affaires, nettoyage du cockpit à l'aspirateur, nettoyage de la machine et des capots à l'éponge. Vérification des flotteurs. J'éponge l'eau dans l'une des parties entre 2 cloisons, puis nous rentrons l'appareil sous le hangar. On y place les draps de tissus pour protéger les ailes et les parties visibles de l'appareil. Le ciel est bleu au-dessus de nous et l'orage n'est plus qu'un lointain souvenir. Une belle journée dans un endroit paradisiaque.


Arrivée sur le Lac ESSEP de Stéphane et JLA, près du Lodge :

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• Lors de cette expédition, j'ai pu observer les espèces végétales et animales suivantes :
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Flore :
…. Arbre / Bosquets d'Eucalyptus.

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Faune :
…. Buffles / Syncerus caffer nanus
…. Eléphants / Loxodonta africana
…. Oiseau / Ibis Haguedash en vol





Le Parc de WONGA-WONGUÉ / Jean-Louis ALBERT / Mars 2018.


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