- Les ÉLÉPHANTS de MOUPIA -

- Création de la Page : Juin 2009

•Le but de cette excursion est d’atteindre le Baï EKENGUE, où se trouve une plate-forme d’observation montée en collaboration par le WCS et le CIRMF. De cette zone, on peut observer les éléphants durant la journée, à moins de 150 mètres.





Le Baï EKENGUE près de MOUPIA :






Carte de Situation de la Zone de MOUPIA au GABON :



Carte de Situation de la Zone de MOUPIA :




Carte de Situation du Baï près de MOUPIA :





- Le Matériel Photo :

• Toutes les photos ont été réalisées avec le matériel suivant :
---- Appareil CANON EOS 5D Mk II avec zoom CANON 28/300 mm F3,5-5,6L IS USM
.... Objectif SIGMA 500 mm f / 4,5
.... Appareil CANON EOS 50D avec objectif CANON 100 mm Macro










- Le TRAJET :


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FRANCEVILLE -> MOUPIA Village : 30 km, environ 40 min de route.

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MOUPIA Village -> Barrière WCS : 15 km, environ 20 minutes

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Barrière -> Approche Baï : 5 km. Plus de 45 mn !
La piste, au moment où je l’ai prise, n’avais pas été pratiquée depuis plus de 1 an. Elle était complètement envahie par des herbes de plus de 3 mètres de hauteur, la piste était complètement invisible, à tel point qu’il a fallu plus de 45 minutes pour faire 5 km seulement !

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Marche -> Baï : 2 km environ, soit 35 minutes de marche.

Le Village de MOUPIA :




- Le Village de MOUPIA et les Eléphants :


Le village de MOUPIA se trouve à 30 kilomètres au sud de Franceville. Dans une zone où la forêt commence à laisser de vastes espaces de savanes avec des herbes de plus de 3 mètres de hauteur. A quelques kilomètres à l’est de ce village, se trouve la rivière DJOUMOU, qui venant du CONGO au sud, va se jeter dans le fleuve MPASSA, au sud de Franceville. Cette rivière se trouve dans un axe nord / sud. Le fleuve MPASSA va lui-même se jeter au nord-ouest de Franceville, dans le fleuve OGOOUE.
A une trentaine de kilomètres à l’est, à vol d’oiseau, se trouve le petit village de KESSALA, où on a pu observer à plusieurs reprises, les éléphants qui se baignent sur les plages de la MPASSA. En continuant plus à l’est, on tombe sur les débuts du PARC NATIONAL des PLATEAUX BATEKE. Cette vaste zone, qui s étend donc sur un extrême sud-est du Gabon avec des incursions au Congo, est un vaste territoire où circulent les éléphants. On les trouve donc sur une même latitude, au sud du Parc National des Plateaux Batéké, dans la zone de Kessala et de ses plages sur la MPASSA, et, vers l’est, sur les baïs de Moupia.

Le village de MOUPIA, par lui-même est la finalisation du regroupement de 5 petits villages : Moyabi, Sangoue, Mopia village, Moupounga 1 et Moupounga 2. Chaque village a un chef de village qui sont sous la tutelle du Chef de Regroupement, Mr SAMBA Maurice. Ils sont principalement occupés par l’ethnie BAKANINGUI.
Sachant qu’on pouvait voir des éléphants autour de ce village, nous avions pris rendez-vous, une semaine auparavant, auprès du chef de regroupement. Cet homme d’une cinquantaine d’années est un sage, qui nous a reçu très aimablement, et nous a aplani toutes les difficultés, afin que la communauté donne son accord pour notre visite. La contrainte majeure est d’harmoniser toutes les opinions et tendances divergentes, afin que soit trouvée une voie commune, qui permettra au village, de valoriser son patrimoine naturel (les grands animaux et en particulier, les éléphants) afin que le tourisme puisse se développer et permette une économie locale avec des retombées financières pour les populations. Programme vaste et compliqué.
Il semblerait qu’actuellement, toutes les conditions soient réunies pour que démarre ce programme. Ce travail, bien sûr, n’a pu se faire que sur l’impulsion d’agents extérieurs. L’organisation WCS (World Conservation Society) a donc re-découvert cette zone prometteuse et a construit en collaboration avec le CIRMF (Centre International de Recherches Médicales de Franceville), une plate-forme d’observation. Le chemin d’accès (une piste de 5 à 6 km) a été contrôlée régulièrement par des éco-gardes et des observateurs sont en permanence sur place, pour essayer d’endiguer le braconnage. La piste est fermée par une barrière cadenassée. Ces mesures sont efficaces, car les éléphants sont en train de revenir. Mais l’équilibre est fragile, et il suffit d’un groupe de braconniers qui tire un coup de fusil, pour que les éléphants disparaissent pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois.

Le Baï de MPUGHU BANDJOGO :



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La Piste :


• En quittant MOUPIA vers le sud, sur la route de BOUMANGO, on a encore 15 kilomètres de piste, de bonne qualité, avant d’atteindre le départ sur la gauche, d’une petite piste, fermée par une barrière. Maintenant que le système est en train de se rôder, l’accès est contrôlé par le village. Commence alors 5 kilomètres de piste défoncée et couverte d’herbes de plus de 3 mètres de hauteur, qui nous amène à moins de 2 km du baÏ. Cette piste qui n’a pas été pratiquée depuis plus d’un an, est à la limite du raisonnable. Pas d’entretien. C’était, le jour où nous l’avons empruntée, l’enfer sur terre : plus de 45 minutes pour faire seulement 5 kilomètres. Quelques centaines de mètres après la barrière, on pénètre immédiatement dans les hautes herbes. On est au milieu de la savane. On n’y voit quasiment rien. On est dominé par des herbes sur 360°, qui nous dépassent de plus de 2 mètres de hauteur. Dans le bac du pick-up, mon collègue qui est surélevé, a une vision plus exacte de la situation. Il peut par endroit, voir la savane à plusieurs centaines de mètres alentours. Pour moi, le conducteur, il n’y a aucun repère. Seulement les informations que va me donner le guide. La voiture est ballottée de droite à gauche, et juste après la seconde barrière, j’ai bien crû que la voiture allait se renverser, tellement on avait été secoué dans des ravines.

Il est important de mettre une protection, genre moustiquaire, sur le radiateur de la voiture, si on ne veut pas congestionner le radiateur.

Le Baï de MPUGHU BANDJOGO :




- Le Baï EKENGUE :

Le seul côté positif, était la présence de notre guide GUILLAUME, qui est un enfant du coin, et qui a passé toute son enfance dans les forêts environnantes. Il connaît toutes les pistes et sentiers. Il était déjà le guide de Alain, un vieux français qui a passé une partie de sa vie à Franceville, et qui était tombé amoureux de cet endroit et de ses éléphants. Il y a vécu plusieurs décennies et quand il est mort, il y a plus de 10 ans, il a demandé à être enterré sur place.

De l’endroit où on laisse le véhicule, il reste environ 2 km de marche dans les hautes herbes, pour finir par une traversée de quelques centaines de mètres de forêt. Très vite, on aperçoit au milieu des arbres, la plate-forme. Elle est à 8 mètres de hauteur. On y arrive par une échelle qui débouche sur quelques morceaux de bois cloués en quinconce, sur un des montants. Les 2 derniers mètres se font sans sécurité, en agrippant un des supports. On est au-dessus du vide, sans sécurité. il est probable que ce système trop simple et qui doit être glissant comme une savonnette en temps de pluie, sera amélioré dans le futur.

Une fois là-haut, le spectacle est intéressant : à 150 m de droite à gauche, le regard suit le marigot qui sert de lieu de rassemblement des éléphants. Ceux-ci trouvent dans cette zone marécageuse, un biotope favorable à leur épanouissement. ils y trouvent certainement des sels minéraux qui affleurent par résurgence.
Par contre, la période où nous y sommes allés, n’était pas propice aux éléphants. Il semblerait que lorsqu’on approche de la saison sèche, le niveau d’eau diminuant, les éléphants dédaignent cette zone, pour aller dans d’autres endroits, plus humides. Le début de la saison des pluies semblerait être une période plus favorable.

L’Arrivée au Baï de MPUGHU BANDJOGO :




- Le Baï MPUGHU BANDJOGO :

- Le TRAJET :


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Barrière -> 2ème Barrière : 4 km. Plus de 40 mn !
La piste, au moment où je l’ai prise, n’avais pas été pratiquée depuis plus de 1 an. Elle était complètement envahie par des herbes de plus de 3 mètres de hauteur, la piste était complètement invisible, à tel point qu’il a fallu plus de 35 min pour faire les 4 km. Ce deuxième trajet à une semaine d’intervalle, n’a amené aucune modification de la piste.

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Marche -> Baï MPUGHU BANDJOGO : 10 km environ, soit 3 heures et 30 minutes de marche.

En langue locale, MPUGHU BANDJOGO signifie : « Le VILLAGE des ELEPHANTS ».

De la première barrière qui est cadenassée, on va emprunter la même piste que la première fois, pour aller au baï le plus proche. Mais par contre, cette fois-ci on va s’arrêter à la deuxième barrière. On va faire donc à peu près 4 km de piste en voiture. A cette barrière, nous allons laisser le véhicule et commencer la marche. Au début, il n’y a pas trop de problème. A 1,8 km environ, on trouve la case de passage sur un terrain aplanie. C’est ici que se termine la savane qui est entourée de part et d’autre de la forêt. Il s’agit d’une forêt galerie d’une profondeur d’une centaine de mètre. Près de la forêt, il y a par terre une dalle : c’est la tombe de Alain, ce français qui a vécu à Franceville et qui a été enterré ici, après sa mort, sur sa volonté.

Avant d’entreprendre cette marche, il a été difficile d’avoir des renseignements de notre guide. Combien de kilomètres, combien de temps ? C’est assez difficile à évaluer, et Guillaume, nous donnera 2 heures de marche. En fait, nous allons laisser très vite la forêt, même pas une centaine de mètres, traverser une rivière, et nous retrouver tout de suite dans la savane. La marche va être très dure. trois heures et demi de marche, en fin de matinée, sous le soleil, en pleine savane. Nous empruntons des pistes à éléphants, mais celles-ci sont étroites, et ne sont visibles, que par l’herbe qui est couchée. Nous sommes dominés par des herbes de plus de 2,5 à 3m de hauteur, et il faut continuellement lever les pieds et écraser les herbes de 50 centimètres de hauteur, pour toucher le sol. Si au début, cela ne pose pas trop de difficultés, au fur et à mesure des heures qui passent, ça devient l’enfer. La chaleur, la fatigue, le manque d’eau, et l’impression de tourner en rond, fini de nous achever. On emprunte une piste à peine visible sur 50 ou 100 m, pour la laisser un peu plus loin, prendre une autre piste à droite sur 100m et de nouveau changer de piste. C’est un ballet incessant de pistes foulées puis laissées pour recommencer, sans voir la fin. Nous traversons 3 forêts galerie de moins de 100 m de large, nous pataugeons dans 4 rivières, avec de l’eau jusqu’au genou. Ce seront les seuls moments de fraîcheur, qui dureront à peine quelques minutes. Puis nous reprenons la savane sous le soleil. Les seuls encouragements seront que nous approchons du but !
Il est très clair que nous avions très largement sous-estimée cette marche. Trop de poids, pas assez d’eau. Mais comment savoir. Sans indications au départ, et avec cette chaleur, en pleine savane, il était impossible d’évaluer la marche à sa juste valeur.

Finalement, le dernier bois traversé, nous atteignons l’ultime savane, qui nous amène au bord du fleuve DJOUMOU. A cet endroit il est large d’une centaine de mètres. Il n’est pas très profond. Il n’y a pas d’éléphant. Nous longeons la rive qui est complètement dégagée sur plus de 3 ou 400 mètres, avec des bancs de sables, qui retiennent les eaux prisonnières et forment des marécages. Des centaines de traces. Visiblement les éléphants sont passés il y a quelques heures à peine. L’endroit est incontestablement propice à leurs séjours dans cet immense baï. Sur les plages qui descendent doucement vers le fleuve, des dizaines de feces d’éléphants, au milieu des traces. Cette fois-là, nous ne verrons pas non plus d’animaux. La présence de ces signes extérieurs, les traces, les feces, et surtout les odeurs de fauves, valent bien le nom de « Village des Eléphants » à cet endroit, même se ce jour-là, nous resterons bredouille.
Nous allons longer la rive, jusqu’à atteindre un bouquet d’arbres et nous cacher à côté. Nous allons rester 2 heures sur place. Nous resterons stoïque à observer les berges du fleuve tout en étant harcelés par les moucherons et les fourmis. Mais conscient de la marche de retour qui nous attend, on quitte l’endroit vers 15h 30. La marche de retour va nous prendre également plus de 3 heures, et nous allons retrouver la voiture vers 18h45. Il fait déjà nuit. Nous roulerons de nuit sur la piste de retour.
Pour faire cette excursion, il est impératif de ne pas trop se charger et de prévoir assez d’eau pour affronter le soleil et la marche continuelle en savane.
Le pisteur nous informe qu’il est en projet de nettoyer la piste afin de s’approcher du « Village des Eléphants » en voiture et de diminuer la marche. Ce sera le futur ?



Le Baï de MPUGHU BANDJOGO :














Les ELEPHANTS de MOUPIA / Jean-Louis ALBERT / Dimanche 14 Juin 2009.




- Les ELEPHANTS de MOUPIA (3ème Voyage)-

- Création de la Page : Décembre 2009

Carte du Nouveau Trajet vers les Eléphants de MOUPIA :





La Savane et le Baï de MPUGHU BANDJOGO :




-Pour ce troisième voyage, le but de cette excursion est d’atteindre le Baï MPUGHU BANDJOGO, pour voir les éléphants. Afin d’augmenter les chances de rencontrer les éléphants, nous allons partir dans l’après-midi, et camper en forêt, à la llisière du baï. Nous espérons ainsi avoir le maximum de chances de les rencontrer.

- Le TRAJET :

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FRANCEVILLE -> MOUPIA Village : 30 km, environ 40 min de route.

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MOUPIA Village -> Barrière WCS : 15 km, environ 20 minutes



••• Barrière -> Zone d’Approche du Baï : Trajet en voiture depuis la barrière jusqu’à la zone où on peut parquer la voiture, en limite de la forêt : environ 13 km, soit 1h20 de parcours.
Ce tronçon va de la barrière, lorsqu’on quitte la piste en latérite, jusqu’à la zone en limite de la forêt, qui permet de s’approcher au plus près du baï. Cette piste suit un chemin déjà existant, mais pratiquement disparu, mais dont le guide sait retrouver les traces. Il va au campement occupé actuellement par les agents du WCS, qui comptabilisent les éléphants. Ce campement, bâti sur les restes de l’ancien campement de M. Alain, décédée et enterré sur place. De ce point, les agents sont très près du premier baï. Ce campement est entouré par un bras de rivière qui ceinture la zone. Il existait autrefois un pont, aujourd’hui détruit.
Des amis de Moanda, Julien BOU et Pierre DADICHON, ont fait un travail énorme, et ont entrepris de reconstruire le pont, avec des planches, qu’ils ont amenés sur place. Ce travail a été effectué au mois d’octobre 2009 et nous a permis aujourd’hui de passer de l’autre côté de la rivière, et de poursuivre notre piste vers le deuxième baï. Si mon premier voyage, il y a 6 mois, a été très dur, du fait de la distance énorme à faire en savane, sous le soleil (plus de 20 km - 7 heures de marche), la construction de ce pont diminue considérablement la marche. On continue en voiture (bien évidemment en tout terrain) sur une dizaine de kilomètres. On passe au milieu de la savane, totalement en hors-piste, on longe des forêts galeries et finalement on peut se rapprocher d’une ultime forêt où on peut laisser les voitures, en lisière.

••••
Marche vers le Baï : 2,5 km, soit environ 45 minutes de marche.
Cette marche se fait sans difficulté. Après avoir laissé laissé les voitures, on atteint au bout d’une centaine de mètres de marche en forêt, une rivière assez large. Bien que facile, cette traversée n’en n’est pas moins périlleuse, dans la mesure où l’eau, en saison des pluies, atteint le niveau des cuisses par endroit. Les 20 à 25 m seront franchis sans difficulté. La marche se poursuit ensuite en savane, au milieu d’herbes hautes par endroit, et de zones plus dénudées. On passe de nouveau dans 2 forêts galeries, et on arrive finalement en lisière du baï recherché. C’est à cet endroit, qu’on va établir le campement.

Le Campement actuel du WCS sur les Restes du Campement de M. Alain :




- Le Baï et les Eléphants :
Nous sommes en fin d’après-midi. Il est environ 17 heures, lorsque nous finissons le montage des tentes de notre campement. L’endroit est étroit. il s’agit d’une zone désherbée de 10 mètres de diamètre environ, entre les arbres. Nous venons à peine de finir le travail, qu’on entend un barrissement tout proche. On est sûr, cette fois-ci de voir des éléphants.
Nous prenons donc rapidement notre matériel photo et nous sortons de la forêt pour pénétrer dans la savane. Le pisteur est devant, et nous suivons rapidement en file indienne. Dans 1 heure il fera nuit, et avec le temps menaçant, même la lune ne pourra rien faire pour nous. Sur la droite, à près de 3 ou 400 mètres, on aperçoit un groupe de 3 éléphants, au milieu de la savane. On se dirige donc vers eux. Nous sommes au creux d’un vallon, et nous commençons à gravir la pente vers eux. Nous avons à peine fait 100 m, que notre pisteur nous informe doucement, qu’il y a d’autres éléphants dans l’eau; sur notre gauche.
A vol d’oiseau, il y a peut-être 300 m entre la lisière de la forêt et le fleuve DJOUMOU, qui coule parallèlement à cette forêt galerie. L’eau coule lentement sur plus de 50 mètres de large, mais sur notre côté, il y a une vaste zone marécageuse de plus de 20 à 30 m de large. Dans cet endroit, les eaux stagnantes et peu profondes, sont un délice pour les éléphants qui y font des bains prolongés. On a un peu de chance, le vent souffle dans notre direction, et les animaux ne nous sentirons pas. On oblique donc sur la gauche, en direction du fleuve, en laissant les 3 éléphants qui continuent à gravir tranquillement la pente douce de la colline. Au passage on s’arrête quelques minutes pour observer 2
buffles sur l’autre rive. Puis nous continuons en file indienne. Marche rapide déclenchée par la soif de s’approcher des animaux.

Notre Campement en Forêt :



La mare que nous approchons est protégée de notre côté, par un léger monticule de terre, que nous mettons à profit pour nous cacher. En levant la tête, discrètement, nous voyons un 2ème groupe composé de 3 éléphants, 2 gros et un plus petit, vautrés dans la boue, sur la gauche. Devant, la savane, et à 70 ou 80 mètres, un 3ème groupe de 2 autres éléphants, qui viennent de quitter le bain de boue et qui marchent tranquillement en direction du premier groupe que nous avons laissé au début, en haut de la colline. Le 2ème groupe se trouve dans une mare rattachée au fleuve et qui laisse un banc de terre qui l’entoure sur 3 côtés. En contournant cette vasière, nous pourrions nous cacher derrière un bosquet et ainsi approcher le 2ème groupe à moins de 20 mètres. On serait pris alors entre le fleuve et la mare aux éléphants. Nous serions cachés au milieu. Pas très sécurisant.
Nous décidons quand même d’amorcer cette avance. Le groupe est formé de 7 personnes. Nous sommes 2 plus le guide à avancer, les autres restent à l’abri des arbres qui nous protègent. Nous n’avons pas fait 20 mètres, qu’un gros mâle du 3ème groupe nous aperçoit et se met à barrir. il est donc sur notre droite, le 2ème groupe sur notre gauche. Les oreilles du gros mâle s’agitent frénétiquement, il s’avance à grand pas vers nous. Nous faisons aussitôt volte-face, pour revenir nous cacher derrière le bosquet protecteur proche. Nous allons attendre quelques minutes, afin qu’il se calme. Puis il court rapidement vers le 2ème groupe dans l’eau. Il y reste quelques minutes puis rebrousse chemin et repars vers le 1er groupe qui est en savane, assez loin. La charge est pour l’éléphant est une charge d’intimidation, qui vise surtout à éloigner l’ennemi potentiel. Ces charges, habituellement ne durent pas longtemps, et s’estompent au bout de quelques mètres. Heureusement.

Après quelques minutes, nous reprenons donc notre opération de contournement du 2ème groupe dans l’eau. Finalement, protégé par le bosquet, mais pris entre le fleuve et la mare, nous sommes, derrière un petit bosquet, à moins de 20 m des éléphants. Il sont là vautrés dans l’eau, jusqu’à mi-corps. Malheureusement, si nous très près des animaux, nous sommes désormais dans le sens du vent. ils vont nous sentir très vite. Le mâle sort de l’eau, se redresse, et bât des oreilles. il a senti notre présence. Le plus gros mâle n’a qu’une défense. Avec l’eau au niveau des genoux, il regarde dans notre direction, puis se retourne et part en courant à plus de 60 mètres. L’eau voltige autour de lui sur plusieurs mètres. Il va ensuite pénétrer dans l’eau du fleuve et nager jusqu’à l’autre berge, pour finalement disparaître dans la forêt.

Le jour commence à baisser. Nous apercevons le premier groupe d’éléphants, rejoint par le deuxième groupe, qui forment maintenant une horde de 5 animaux. Nous longeons encore le baï, c’est -à-dire le bord du fleuve, qui forme un vaste marécage, et nous apercevons un dernier éléphant sur l’autre côté de la rive à plus de 500 m de l’endroit où le 2ème groupe a traversé. Il y avait donc 9 éléphants au total.
Nous rentrons précipitamment au campement sous la pluie dense d’un orage qui vient d’éclater. En novembre, nous sommes en pleine saison des pluies et les orages sont fréquents. Nous attendrons plus de 2 heures, cachés sous le feuillage des arbres, avant de pouvoir commencer notre feu et manger. En compensation l’orage aura fait disparaître tous les insectes qui dévorent habituellement à la tombée du jour.


- Les Eléphants du Matin :
Vers 5h30, le matin, notre guide nous réveille pour nous informer que des éléphants sont venus dans la nuit. Peut-être sont-ils encore présents ? L’effervescence gagne le camp. Très vite nous quittons la forêt pour rejoindre la savane et le baï. En pénétrant dans la savane, nous sommes saisis par la fraîcheur du matin. Il est relativement tôt, aux alentours de 6h, et la brume noie le sommet des arbres, tout le long de la forêt qui longe le fleuve. Le soleil n’a pas encore percée l’épaisse couche nuageuse, séquelle de l’orage du soir. Les couleurs sont ternes, comme un matin sans soleil. Nous avançons en regardant tout autour. Pas d’éléphant, ni dans la savane, ni dans l’eau. Puis, quelques centaines de mètres plus loin, le guide nous fait signe, que derrière la petite butte, il y des éléphants dans l’eau. Effectivement, en se levant légèrement, nous apercevons un troupeau qui est sur le bord du fleuve. Nous avançons sur le côté pour essayer de les voir mieux, lorsqu’on sent des mouvements dans l’eau. Le vent, en cette matinée, n’était pas favorable, et ils nous ont très vite sentis. Le groupe se lance dans la traversée du fleuve. Nous fonçons devant, afin de s’approcher de la berge et de pouvoir les approcher. Près du bord du fleuve, nous voyons le troupeau s’éloigner en nageant pour traverser le fleuve. Leurs corps disparaît dans l’eau puis réapparaissent au bout de quelques minutes, de l’autre côté. Ils s’arrêtent tous sur la terre ferme, les pieds encore dans l’eau, et comme si le groupe se comptait pour voir que personne n’est perdu, ils regardent vers nous. Ils restent quelques secondes à nous observer, nous voient-ils seulement ? Puis comme dans un cri de défit, les
mâles lèvent tous en même temps leurs trompes vers le ciel, et partent vers la forêt proche, sur l’autre rive. Ce troupeau comportait 10 éléphants.
Nous ne verrons pas d’autres éléphants dans la journée. Entre le soir et le matin, nous aurons donc été proche de 19 éléphants.




Les ELEPHANTS de MOUPIA / Jean-Louis ALBERT / Dimanche 29 Novembre 2009.


















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