Exploration du CANYON BLANC :


• Excursion dans l'un des Canyons des Plateaux Batéké. Le Canyon Blanc nécessite quand même 2 heures de piste sablonneuse à partir de Léconi, mais c'est un très beau canyon. Sur le plan sémantique, on est certainement plus proche de CIRQUE (dépression aux parois abruptes) que de CANYON (Gorge profonde creusée par un cours d'eau).

Jean-Lou à l'Intérieur des Gorges du CANYON BLANC :

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Carte de situation du trajet vers le CANYON BLANC :








- Le TRAJET :

•••• FRANCEVILLE -> LECONI : 90 km, environ 1h15 de voiture.
•••• LECONI -> LEWOO : environ 25 km de piste en sable.
•••• Village de LEWOO -> CANYON BLANC : Environ 10 km.

• Sur la carte ci-dessus, le trajet en bleu correspond à des points GPS reportés sur une carte géo-référencée.

• A partir de FRANCEVILLE, on prend la route de LECONI. Un peu avant LECONI, sur la droite, commence une piste sablonneuse qui conduit au village de LEWOO après 25 km de piste, en passant par le village de SAE. Il s'agit d'une piste de sable, sans grosse difficulté. Il est évident qu'il faut un véhicule tout-terrain. Un peu avant ce village, une piste sur la gauche conduit directement au CANYON BLANC après une dizaine de km. La piste ne comporte aucune difficulté.


- Quelques Notions de Sémantique :
• Ici, ces structures géologiques sont appelées CANYON, dont la définition du dictionnaire est une “Gorge très profonde, aux parois verticales, creusée par un cours d'eau, en terrain calcaire ou dans une chaîne de montagnes“. Si on trouve des parois verticales, il est clair qu'ici, nous ne sommes pas dans une structure géologique creusée par un cours d'eau, mais par une érosion due aux eaux de ruissellement additionnée à des glissements de terrain, qui par la suite vont favoriser la formation de ces falaises aux parois verticales.
Par définition un CIRQUE est une “
Dépression à parois abruptes, d'origine glaciaire, fermée le plus souvent par une barre rocheuse“.
S'il est clair que ces formations ne sont pas d'origine glaciaire, nous sommes incontestablement en présence de CIRQUES, et non de CANYONS, car ils sont plus proches des premiers, que des seconds.




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- L'EXPLORATION :
• Cette deuxième excursion au CANYON BLANC, nous a permis de progresser dans l'exploration de ce canyon magnifique. Nous sommes arrivés le soir et par beau temps (les orages ont tournés autour de notre site, mais il n'y a pas eu de pluie). Le lendemain matin, les abeilles étaient au rendez-vous, mais en plus petit nombre. Les vitres des voitures sont restées fermées, et on a allumé le feu tout de suite, ce qui a certainement contribué à limiter les abeilles. Les ordures du soir ont été enfermées dans un sac poubelle.
Au petit matin le soleil étant au rendez-vous, nous avons pu commencer la descente du canyon Blanc. Il y a 2 possibilités : soit la descente directe, mais il faut envisager de rechercher une sortie par le lit à sec de la rivière, soit on descend par le côté et on essaye de trouver une voie de pénétration qui nous amène vers le lit asséché.
Nous avons opté pour la deuxième solution. Nous avons donc commencé à descendre le long du côté gauche du Canyon, en essayant de trouver un passage en obliquant vers la droite de temps en temps (le Canyon) afin de trouver un passage dans la forêt. Après plusieurs échec, en descendant jusqu'à ce qu'il nous semble arriver au point le plus bas de cette savane, en lisière de la forêt, nous avons finalement trouvé une trouée dans les arbres, ce qui nous a permis de pénétrer sans difficulté dans cette forêt primaire, donc peu dense. En fait, il s'agit d'une forêt primaire, mais les abords sont en contact avec la lumière, et ont donc permis à des arbustes de pousser, ce qui a rendu les abords difficilement accessibles. Pour trouver cette voie, il ne faut pas hésiter à marcher dans les herbes hautes (pantalons longs et chaussures de marche sont recommandés). Pour le futur, j'ai relevé un point GPS de cette entrée.
En exploitant cette trouée dans la forêt, nous avons pu marcher sur quelques centaines de mètres et déboucher sur le lit asséché de la rivière. Nous avons donc pu remonter cette rivière, dont les murs abrupts nous dépassaient de 2 ou 3 mètres. Après peut-être 1 km de marche en slalom, nous avons atteint un autre paysage : les falaises de 10 à 30 mètres de hauteurs qui représentent les découpes verticales à l'intérieur du canyon. Nous avons continué, jusqu'à arriver à ce qu'il nous a semblé être le bas du Canyon.
Nous avons donc commencé l'ascension du versant abrupt du canyon, en commençant par une paroi de presque 2 m de hauteur qu'il a fallu grimper en creusant à la machette des marches sur la paroi. 30 minutes de montée sur un versant très incliné, et un dénivelé de 100 m environ séparent le bas du Canyon Blanc, de notre campement.
-En définitive, il semblerait donc que la voie la plus simple, soit de descendre directement et de remonter par le même chemin. Mais cette solution ne permet pas d'explorer tout le lit de la rivière. Il est évident, d'autre part, que la traversée n'est pas possible par temps de pluie, car on patauge dans plusieurs centimètres de boue, sans compter les dangers dus aux orages.
Le fond du Canyon est le domaine de beaucoup d'animaux, qui retrouvent un refuge dans la forêt : nous avons trouvé des traces de gazelles, ainsi que des feces animales abondantes.

Au retour, au passage du village de SAE, le chef de village nous a fait savoir qu'il aurait fallu nous arrêter à l'allée, avant d'aller au Canyon, pour signaler notre présence.


Le CANYON BLANC / Mai 2007 / Jean-Louis ALBERT